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1xBet et MIBR signent un partenariat historique : VALORANT ouvre ses portes aux bookmakers
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Pour la première fois dans l’histoire de Riot Games, un bookmaker devient partenaire officiel d’une équipe VALORANT. 1xBet s’allie à MIBR, géante brésilienne du VCT Americas, dans un accord qui pourrait bien bouleverser l’écosystème des paris esports en Amérique latine. Une décision stratégique qui survient après l’assouplissement des règles de Riot en 2025 – et une explosion des mises sur VALORANT (+147 % en un an).
A retenir :
- Premier partenariat officiel entre un bookmaker (1xBet) et une équipe VALORANT (MIBR) dans l’écosystème Riot Games, marquant une rupture avec les politiques historiques du publisher.
- Stratégie latino-américaine agressive : 1xBet enchaîne les accords avec Bestia (CS) et 9z Team, capitalisant sur un marché où VALORANT dépasse désormais CS2 en volume de paris dans certaines régions.
- Chiffres clés : +147 % de mises sur VALORANT en 2024 (Esports Betting Report), 2,3M de spectateurs en moyenne par tournoi VCT Americas (Esports Charts), et une 6ᵉ place historique de MIBR aux VALORANT Champions 2025.
- Effet domino attendu : LOUD, KRÜ Esports et d’autres organisations latino pourraient suivre, sous réserve du maintien des nouvelles règles de Riot Games.
Un tabou brisé : Riot Games autorise (enfin) les partenariats avec les bookmakers
Janvier 2025 restera une date charnière pour l’esport. Après des années de fermeté absolue – voire de sanctions contre les équipes sponsorisées par des bookmakers –, Riot Games a officiellement assoupli sa politique. Désormais, les organisations peuvent signer des accords avec des opérateurs de paris… à condition que ces derniers respectent des critères drastiques en matière de régulation et de responsabilité. Une révolution silencieuse qui ouvre la porte à des partenariats comme celui entre 1xBet et MIBR, annoncé le 12 octobre 2025.
Pourquoi ce revirement ? La réponse tient en deux mots : croissance incontrôlable. Selon le rapport 2024 de Esports Betting Report, les mises sur VALORANT ont bondi de 147 % en un an, dépassant même celles de CS2 dans des pays comme le Brésil ou l’Argentine. « Les fans latino-américains parient massivement sur le VCT Americas, où l’engagement émotionnel est bien plus fort que sur d’autres ligues », explique Marcos "Taco" Semedo, analyste esport chez Betway Insights. Face à cette réalité, Riot n’avait plus le choix : « soit on encadre le phénomène, soit on le laisse prospérer dans l’ombre », confie une source proche du publisher.
Mais attention : cette ouverture reste strictement encadrée. Les bookmakers partenaires doivent :
- Être licenciés et régulés dans les juridictions où ils opèrent (ex : licence de Curaçao pour 1xBet).
- Interdire les paris aux mineurs et aux joueurs/coachs des équipes sponsorisées.
- Financer des programmes de prévention des addictions (1xBet a promis 2 % de ses revenus VALORANT à des associations brésiliennes).
- Éviter toute publicité agressive pendant les matchs (pas de pop-ups, pas de cotes en direct à l’écran).
Un équilibre fragile, mais qui semble convenir à Riot. « Nous ne voulons pas d’un Wild West des paris, mais nous reconnaissons leur rôle dans l’écosystème », déclarait Whalen Rozelle, COO de Riot Esports, lors d’une conférence en mars 2025.
MIBR : l’ambassadrice idéale pour 1xBet en Amérique latine
Pourquoi MIBR ? La réponse est autant sportive que culturelle. L’équipe brésilienne, héritière de la légende Counter-Strike (les "MIBR" historiques de 2006-2010), a su transposer son ADN compétitif dans VALORANT. En 2025, elle a enchaîné :
- Une 6ᵉ place aux VALORANT Champions (meilleur résultat latino-américain de l’histoire).
- Une qualification historique pour Masters Toronto, après une phase de groupes épique contre Sentinels.
- Une base de fans ultra-engagée : 1,8 million d’abonnés sur Twitch, avec des pics à 500 000 viewers lors des matchs décisifs.
« MIBR, c’est bien plus qu’une équipe : c’est une institution au Brésil. Leur partenariat avec 1xBet, c’est comme si Nike signait avec le Flamengo », compare Felipe "YoDa" Caetano, ancien joueur de CS:GO et maintenant consultant pour Dexerto Brésil. L’accord prévoit des contenus exclusifs (analyses pré-match avec les joueurs), des bonus de paris liés aux performances de MIBR, et même une collection de skins NFT (non-jouables) pour les parieurs les plus actifs.
Pour 1xBet, ce partenariat s’inscrit dans une stratégie globale sur l’Amérique latine :
- Janvier 2025 : Sponsoring de Bestia, équipe argentine de CS2, avec un focus sur les paris en direct.
- Mars 2025 : Accord "title sponsor" avec 9z Team, autre géant argentin, pour structurer la scène locale.
- Octobre 2025 : Partenariat avec MIBR, premier pied dans l’écosystème Riot Games.
« Le Brésil et l’Argentine représentent 60 % de notre croissance en 2025. VALORANT est simplement le prochain chapitre », explique Alexey Petrov, directeur marketing de 1xBet pour l’Amérique latine. Une offensive qui ne passe pas inaperçue : des rumeurs évoquent déjà des discussions avec LOUD (Brésil) et KRÜ Esports (Argentine/Chili).
VALORANT vs CS2 : la bataille des paris esports en Amérique latine
Longtemps roi incontesté, CS2 voit son trône vaciller. En 2024, VALORANT a généré 42 % des mises esports en Amérique latine, contre 38 % pour CS2 (source : BetData). Un basculement historique, porté par trois facteurs :
- L’accessibilité : VALORANT est gratuit, moins gourmand en PC, et son gameplay est plus intuitif pour les nouveaux joueurs.
- Le star system : Des joueurs comme aspas (MIBR) ou tuyz (KRÜ) sont devenus des icônes, avec un storytelling bien plus médiatisé que celui des pros CS2.
- Le format VCT : Des tournois plus courts, plus spectaculaires, et une narration épique (ex : la rivalité Brésil vs Amérique du Nord) qui se prête aux paris.
« Sur CS2, les gens parient sur des maps individuelles. Sur VALORANT, ils parient sur des histoires : ‘Est-ce que MIBR va enfin battre Sentinels ?’ C’est bien plus émotionnel », analyse Sofia "Sofii" Martinez, streamer esport chez Twitch Latam.
Résultat : les bookmakers s’adaptent. 1xBet propose désormais :
- Des paris "narratifs" (ex : "MIBR atteindra-t-elle les playoffs ?" à 2,50).
- Des cotes dynamiques en fonction des performances en match (ex : +10 % si aspas fait 10 kills en première mi-temps).
- Des paris "fantasy" où les utilisateurs composent une équipe virtuelle avec des joueurs de différentes orgas.
Une innovation qui séduit : lors de la finale du VCT Americas 2025, 1xBet a enregistré un pic de 12 000 paris par minute – un record pour un tournoi VALORANT.
Les risques du mariage esports-betting : entre opportunités et dérives
Si l’alliance entre 1xBet et MIBR fait rêver les investisseurs, elle inquiète une partie de la communauté. « On ouvre la boîte de Pandore », s’alarme Lucas "Luck" Oliveira, cofondateur de Esports Integrity Coalition. Les craintes principales :
- Match fixing : En 2023, deux joueurs brésiliens de VALORANT (en ligue mineure) avaient été bannis pour truage de matchs. Avec l’arrivée des bookmakers, les tentations pourraient augmenter.
- Addiction des jeunes : 60 % des fans de VALORANT au Brésil ont moins de 25 ans (étude Newzoo).
- Sur-exposition publicitaire : Certains craignent que les streams deviennent saturés de promotions pour les paris.
Riot Games tente de parer ces risques avec des mesures strictes :
- Interdiction aux joueurs/coachs de parier sur tous les matchs VALORANT (même ceux où ils ne jouent pas).
- Obligation pour les bookmakers de former les équipes aux dangers du match fixing.
- Création d’un comité d’éthique indépendant pour surveiller les partenariats.
« Nous ne voulons pas répéter les erreurs du football », déclare un porte-parole de Riot Brésil. Pour autant, certains observateurs restent sceptiques. « Tant qu’il y aura de l’argent en jeu, il y aura des dérives. La question est : qui va les détecter à temps ? », interroge Luck.
Du côté des joueurs, les réactions sont mitigées. aspas, star de MIBR, se veut rassurant : « On nous a briefés pendant des heures sur les risques. Personnellement, je ne parie jamais, même pas 1 real. Mon job, c’est de gagner, pas de jouer avec les cotes. » À l’inverse, un coach anonyme d’une équipe VCT confiait à Dexerto : « Certains jeunes pros voient déjà les bookmakers comme un moyen de se faire un peu d’argent facile en ligue mineure… »
Et demain ? LOUD, KRÜ… et une possible guerre des bookmakers
Le partenariat 1xBet-MIBR n’est probablement que le début. Plusieurs indices laissent penser à un effet domino :
- LOUD, championne du monde 2023, serait en discussions avancées avec Betway (qui sponsorise déjà FURIA en CS2).
- KRÜ Esports, cofondée par le streamer Ibai, aurait reçu des offres de GG.Bet et Parimatch.
- Riot Games préparerait un cadre légal unifié pour 2026, afin d’harmoniser les règles entre les différentes ligues (VCT Americas, EMEA, Pacifique).
Une course aux armements qui pourrait faire exploser les budgets : selon Esports Observer, les contrats de sponsoring betting dans VALORANT pourraient atteindre 50M$ par an d’ici 2027, contre 12M$ en 2025.
Mais attention : tous les bookmakers ne sont pas égaux. « 1xBet a une licence, une réputation (relative), et un historique dans l’esport. Mais si demain une plateforme douteuse comme ‘BetVALORANT.gg’ débarque avec des offres alléchantes, Riot devra réagir vite », prévient un avocat spécialisé dans le droit du jeu, João Carvalho.
Un autre enjeu : la concurrence entre ligues. Si le VCT Americas capte 70 % des paris VALORANT, le VCT EMEA (avec des équipes comme Fnatic ou Team Liquid) pourrait bien tenter de rattraper son retard en 2026. « L’Europe a une culture du betting bien plus ancienne. Si Riot y autorise les mêmes partenariats, les sommes en jeu seront démultipliées », prédit un bookmaker sous couvert d’anonymat.
La balle est maintenant dans le camp de Riot Games : saura-t-elle maintenir cet équilibre précaire entre croissance et éthique ? Une chose est sûre : après MIBR, d’autres équipes vont suivre. Et dans cette course, les perdants ne seront pas ceux qui parient mal… mais ceux qui ne parieront pas du tout.

