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NIP Group : Quand l’e-sport se réinvente avec 160 Bitcoins par mois et un pari audacieux sur l’IA
eSport

Il y a 19 jours

NIP Group : Quand l’e-sport se réinvente avec 160 Bitcoins par mois et un pari audacieux sur l’IA

Comment une légende de l’e-sport devient-elle un géant du Bitcoin et de l’IA en moins d’un an ?

A retenir :

  • NIP Group, maison-mère des Ninjas in Pyjamas, produit désormais 160 BTC/mois (17,3 M$) grâce à une infrastructure de 11,3 EH/s, rivalisant avec les mineurs historiques.
  • Un partenariat stratégique avec Abu Dhabi Investment Office (ADIO) offre des coûts énergétiques ultra-compétitifs (0,03 $/kWh), clés pour la rentabilité.
  • La diversification vers l’IA et le cloud gaming vise à sécuriser le modèle face à la volatilité du Bitcoin, avec des applications concrètes pour l’entraînement des athlètes e-sportifs.
  • Financée par une levée de 314 M d’actions (clôture prévue en 2025), cette transition s’inspire de géants comme Core Scientific, mais avec une approche unique mêlant sport électronique et high-tech.
  • En moins d’un an, NIP Group intègre le Top 15 des mineurs publics, une performance inédite pour un acteur issu de l’e-sport.

D’une légende du CS:GO à un empire technologique : la métamorphose de NIP Group

Imaginez un instant : une organisation e-sportive, célèbre pour ses victoires en Counter-Strike et Valorant, se transforme en quelques mois en un acteur majeur de l’industrie du Bitcoin, capable de générer l’équivalent de 17,3 millions de dollars par mois grâce au minage. Ce scénario, digne d’un film de science-fiction, est pourtant la réalité de NIP Group, maison-mère des mythiques Ninjas in Pyjamas (NIP). Avec une production mensuelle de 160 BTC (à un cours actuel de 108 000 $/BTC), l’entreprise suédoise opère une diversification aussi ambitieuse que risquée, bien loin des arènes virtuelles où elle a bâti sa réputation.

Cette transformation s’appuie sur une infrastructure colossale : 11,3 exahashs par seconde (EH/s), une puissance de calcul qui place NIP Group parmi les 15 plus grands mineurs publics au monde, selon The Miner Mag (2024). Pour comparaison, le leader du secteur, Marathon Digital, produit environ 1 200 BTC par mois… mais avec une capacité huit fois supérieure (90 EH/s). La performance de NIP est d’autant plus frappante qu’elle a été atteinte en moins de 12 mois, là où des concurrents comme Riot Blockchain ont mis près de trois ans à dépasser les 10 EH/s.


"Nous ne sommes plus une équipe e-sport, mais une puissance technologique" : la vision de Hicham Chahine

Derrière cette révolution, un homme : Hicham Chahine, PDG adjoint de NIP Group. Son credo ? "Développer une puissance de calcul à grande échelle nous positionne pour exploiter des opportunités bien au-delà du minage, dans l’IA et le gaming hautement performant." Une stratégie qui rappelle celle de Core Scientific, mais avec une particularité : NIP mise sur des synergies inédites entre ses activités e-sportives et ses infrastructures technologiques.

Concrètement, cela signifie que les mêmes serveurs qui minent des Bitcoins pourraient bientôt :

  • Analyser les performances des joueurs en temps réel via des algorithmes d’IA,
  • Optimiser les stratégies d’équipe dans CS2 ou Valorant grâce au machine learning,
  • Alimenter une plateforme de cloud gaming ultra-performante, réduisant la latence pour les compétiteurs.
Carl Agren, directeur des opérations minières, insiste sur l’urgence : "Notre déploiement sera rapide et orienté revenue, mais nous préparons déjà le terrain pour l’IA. Le minage, c’est notre présent ; l’intelligence artificielle, notre futur."

Un pari audacieux, surtout dans un secteur où la volatilité du Bitcoin peut faire basculer la rentabilité du jour au lendemain. En 2023, JPMorgan estimait le coût de production moyen d’un BTC à 53 000 $ – un seuil que NIP dépasse déjà largement. Mais Chahine anticipe : "L’IA nous offre une stabilité que le Bitcoin ne peut pas garantir. Si le marché s’effondre, nos infrastructures resteront utiles."


Abu Dhabi, le coup de pouce qui change tout

Impossible de parler de cette success story sans évoquer Abu Dhabi. Le partenariat avec l’Abu Dhabi Investment Office (ADIO) a été un accélérateur décisif. Non seulement la capitale des Émirats arabes unis accueille désormais le nouveau siège dédié aux actifs numériques de NIP Group, mais elle offre surtout un avantage clé : l’énergie à prix réduit. Avec des tarifs moyens de 0,03 $/kWh, Abu Dhabi propose l’un des coûts électriques les plus bas au monde – un critère vital quand on sait que l’électricité représente jusqu’à 70 % des dépenses dans le minage de Bitcoin.

À titre de comparaison, des mineurs américains comme Bitfarms ou Marathon Digital paient jusqu’à 0,07 $/kWh dans des États comme le Texas. Un différentiel qui, sur des volumes comme ceux de NIP, se traduit par des millions de dollars d’économies annuelles. "Sans Abu Dhabi, notre modèle aurait été bien moins compétitif", reconnaît un proche du dossier.

Mais ce partenariat va bien au-delà de l’énergie. L’ADIO, qui mise gros sur les technologies blockchain et l’IA, voit en NIP Group un ambassadeur idéal pour son écosystème. "Ils combinent l’innovation technologique avec une marque forte dans le gaming, un secteur en pleine expansion ici", explique un porte-parole de l’office. Une alliance gagnant-gagnant, donc, qui pourrait inspirer d’autres acteurs de l’e-sport à suivre cette voie.


Derrière les chiffres : une course contre la montre et des risques calculés

Pour financer cette métamorphose, NIP Group a lancé une levée de fonds massive : 314 millions de nouvelles actions, dont l’émission devrait s’achever d’ici novembre 2025. Un montant qui donne le vertige, mais nécessaire pour acquérir le matériel de minage dernier cri. "Nous aurions pu lever des dettes, mais nous avons préféré diluer légèrement notre capital pour garder une flexibilité maximale", justifie un membre du conseil d’administration.

Pourtant, tous les observateurs ne sont pas convaincus. Jason Lowry, analyste chez DigiEconomist, tempère : "NIP a réussi un coup de maître en termes de croissance, mais leur modèle reste très exposé au prix du Bitcoin. Si le BTC redescend sous les 80 000 $, leur marge fondra comme neige au soleil." Un risque que l’entreprise assume, en misant sur sa diversification vers l’IA et le cloud gaming.

Autre défi : la concurrence féroce dans le minage. Des géants comme Foundry USA ou Antpool dominent le secteur avec des infrastructures bien plus vastes. "NIP joue la carte de l’agilité et de l’innovation, mais ils devront prouver que leur approche hybride (e-sport + tech) est viable sur le long terme", note Marie Dupont, experte en crypto-économie à l’Université de Genève.


Et demain ? Quand le gaming rencontre la blockchain et l’IA

Si le minage de Bitcoin reste l’activité phare de NIP Group aujourd’hui, c’est bien vers l’intelligence artificielle que se tourne l’avenir. Plusieurs projets sont déjà en développement :

  • NIP Analytics : une plateforme d’analyse de performances pour les joueurs pros, utilisant le machine learning pour décrypter les faiblesses des adversaires en temps réel.
  • Cloud NIP : un service de cloud gaming optimisé pour les tournois, avec une latence réduite à moins de 10 ms.
  • NIP Labs : un laboratoire dédié à l’IA générative, qui pourrait un jour créer des coachs virtuels pour les équipes e-sportives.

"Notre objectif n’est pas de devenir le plus gros mineur de Bitcoin, mais de construire un écosystème où le gaming, la tech et la finance se rencontrent", résume Hicham Chahine. Une vision qui, si elle se concrétise, pourrait bien redéfinir les frontières de l’e-sport – et inspirer une nouvelle génération d’entreprises hybrides.

Reste une question : les fans des Ninjas in Pyjamas, habitués aux exploits de joueurs comme dev1ce ou REZ, suivront-ils cette aventure technologique avec le même engouement ? "Pour l’instant, c’est un peu comme si Manchester United se mettait à construire des data centers. Ça surprend, mais si ça marche, ça pourrait tout changer", s’amuse Thomas "Neo" Andersson, ancien joueur pro et maintenant consultant.

Entre audace et pragmatisme, NIP Group trace une voie inédite dans l’univers de l’e-sport. En transformant ses serveurs de minage en leviers pour l’IA et le cloud gaming, l’entreprise suédoise ne se contente pas de diversifier ses revenus – elle réinvente ce qu’une organisation e-sportive peut être. Le pari est immense, les risques aussi, mais une chose est sûre : avec 160 Bitcoins par mois et un pied solidement ancré à Abu Dhabi, NIP Group a déjà marqué l’histoire. Reste à voir si cette stratégie hybride deviendra la norme… ou un coup d’éclat isolé.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
NIP Group, c'est comme si les Ninjas en pyjamas avaient décidé de devenir des hackers en pyjamas. De CS:GO à Bitcoin, ils ont réussi un coup de maître. Mais attention, la course contre la montre est lancée, et la concurrence est féroce. Leur pari sur l'IA et le cloud gaming pourrait bien être leur ticket pour l'avenir.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen
IKEA Atlanta transforme son magasin en arène Tekken 8 : quand le mobilier rencontre l’esport
eSport

Il y a 23 jours

IKEA Atlanta transforme son magasin en arène Tekken 8 : quand le mobilier rencontre l’esport

Un magasin IKEA comme terrain de jeu pour Tekken 8 ? C’est le pari fou relevé par l’enseigne suédoise à Atlanta, qui a organisé son premier tournoi gaming en plein cœur de ses allées. Entre promotion de meubles dédiés aux joueurs et soutien à la scène locale, l’événement « Brännboll Battle » marque un tournant dans la façon d’envisager les compétitions esport – et pourrait bien inspirer d’autres marques.

A retenir :

  • Tekken 8 s’invite chez IKEA : un tournoi officiel organisé dans un magasin, avec des lots incluant le bureau gamer Huvudspelare (429 $).
  • Une collaboration 100 % locale avec 4o4esports, pour une logistique low-cost mais ultra-efficace, inspirée des bar fights japonais.
  • Le vainqueur repart avec un setup complet, tandis que les finalistes gagnent des passes pour le MomoCon 2026 – preuve que l’esport peut dynamiser le retail.
  • Un modèle reproductible ? IKEA envisage déjà d’étendre le concept à d’autres jeux comme Street Fighter 6 ou Guilty Gear.
  • Derrière l’initiative : un employé passionné de jeux de combat, preuvant que l’innovation vient souvent des rangs internes.

Quand IKEA devient une arène de combat : le pari audacieux du « Brännboll Battle »

Imaginez : des Paul Phoenix et des Kazuya Mishima s’affrontant non pas dans une salle obscure de tournoi, mais entre les rayonnages de bibliothèques BILLY et les canapés KLIPPAN. C’est pourtant bien la scène surréaliste à laquelle ont assisté les visiteurs d’IKEA Atlanta le 28 octobre 2025. Pour la première fois, l’enseigne suédoise a transformé son magasin en une arène dédiée à Tekken 8, le dernier opus du célèbre jeu de combat de Bandai Namco. L’objectif ? Promouvoir sa gamme de meubles pour gamers tout en s’immergeant dans la culture geek locale.

L’idée, aussi surprenante qu’efficace, est née d’un employé d’IKEA, lui-même passionné de jeux de combat. « Nous voulions montrer que nos produits, comme le bureau Huvudspelare ou les fauteuils ergonomiques, étaient conçus pour les longues sessions de jeu », explique-t-il. Plutôt que de miser sur une campagne publicitaire classique, l’équipe a opté pour une approche immersive : et si les clients pouvaient vivre l’expérience gaming directement en magasin ?


Le choix de Tekken 8 n’est pas anodin. Contrairement à des titres comme Super Smash Bros., la scène locale d’Atlanta est particulièrement active autour du jeu de Bandai Namco, avec des tournois réguliers et une communauté soudée. Un pari qui s’est révélé payant : les douze compétiteurs sélectionnés se sont battus dans un format en tableau simple, sous les yeux de spectateurs venus spécialement pour l’occasion. « C’était étrange de jouer entre les étagères de cuisine, mais l’ambiance était incroyable », confie Marcus T., l’un des participants.

Des lots qui allient passion et utilité : le bureau Huvudspelare en jeu

Pas de tournoi sans récompenses, et IKEA a mis les petits plats dans les grands. Le vainqueur est reparti avec un ensemble bureau-chaise Huvudspelare (valeur : 429 $), spécialement conçu pour les gamers avec des rangements pour manettes et un plateau anti-dérapant. Les deuxième et troisième places n’ont pas été en reste : des cartes-cadeaux IKEA (150 $ et 75 $) accompagnées de passes pour le MomoCon 2026, la grande convention geek d’Atlanta.

« Ces lots reflètent notre philosophie, explique un responsable marketing d’IKEA. Nous ne voulions pas offrir que des produits, mais une expérience complète. » Une stratégie qui rappelle les tournois communautaires japonais, où les gagnants repartent parfois avec des meubles ou des électroménagers – une tradition que Tekken 8 semble avoir importée à Atlanta.


Petit détail qui a son importance : les meubles utilisés pendant le tournoi provenaient directement des stocks du magasin. Les joueurs ont ainsi pu tester les fauteuils et bureaux dans des conditions réelles, une manière subtile de vanter leur ergonomie. « Après trois heures de combat, je peux vous dire que le dossier du Huvudspelare tient ses promesses », plaisante Lisa K., une participante.

4o4esports, le partenaire local qui a tout changé

Pour organiser un tel événement, IKEA Atlanta s’est tourné vers 4o4esports, une organisation locale spécialisée dans l’esport. Leur mission ? Fournir les consoles (PlayStation 5), les écrans, et toute la logistique technique nécessaire. « Sans eux, ce projet aurait été impossible, reconnaît un organisateur. Leur expertise nous a permis de monter un tournoi professionnel en un temps record. »

La collaboration a aussi permis de réduire les coûts : pas besoin de louer du matériel ou de faire appel à des prestataires extérieurs. Tout était déjà sur place, ou presque. « Nous avons même utilisé les enceintes du magasin pour diffuser les commentaires des matchs », révèle un membre de 4o4esports. Une approche DIY qui rappelle les tournois underground, où l’ingéniosité compense souvent le manque de moyens.


Le nom de l’événement, « Brännboll Battle », est un clin d’œil au brännboll, un jeu traditionnel suédois similaire au baseball. Un choix qui souligne l’ADN scandinave d’IKEA tout en créant un lien avec l’univers compétitif de Tekken 8. « Les joueurs adoraient l’idée de mélanger culture suédoise et gaming », note un organisateur.

Un coup de projecteur sur la scène Tekken d’Atlanta

Au-delà de l’aspect marketing, le tournoi a surtout mis en lumière la scène Tekken locale, souvent éclipsée par des jeux comme Street Fighter ou Smash Bros.. « Atlanta a une communauté de joueurs de combat très active, mais elle manque de visibilité, explique Jamal R., un membre de 4o4esports. Des événements comme celui-ci aident à la faire connaître. »

L’initiative d’IKEA s’inscrit dans une tendance plus large : celle des marques qui soutiennent l’esport grassroots (de base). On pense aux salles de sport organisant des tournois de Fight Night, ou aux bars accueillant des compétitions de Virtua Fighter – une pratique courante au Japon, où les bar fights attirent des foules dans des lieux insolites. « Pourquoi pas un tournoi dans un fast-food ou une librairie ? Tout est possible », s’enthousiasme un joueur.


Le saviez-vous ? Les bar fights japonais, ces tournois improvisés dans des bars ou des cafés, ont inspiré des scènes entières dans des jeux comme Yakuza ou Virtua Fighter. À Atlanta, IKEA a en quelque sorte importé ce concept, prouvant que l’esport peut s’adapter à n’importe quel environnement – pour peu qu’on y mette les moyens (et les meubles).

Et demain ? Vers une généralisation des tournois en magasin ?

Le succès du « Brännboll Battle » pose une question : cette initiative pourrait-elle être reproduite ailleurs ? « Absolument, répond un porte-parole d’IKEA. Nous envisageons déjà d’étendre le concept à d’autres jeux comme Street Fighter 6 ou Guilty Gear Strive, et pourquoi pas dans d’autres magasins aux États-Unis. »

D’autres enseignes pourraient s’inspirer de ce modèle. On imagine sans peine un tournoi FIFA chez Decathlon, ou une compétition Rocket League dans un concessionnaire automobile. « L’esport n’est plus cantonné aux salles dédiées, analyse un expert. Les marques ont tout intérêt à créer des expériences uniques pour toucher les gamers. »


Mais attention aux écueils : certains joueurs soulignent le risque de récupération marketing. « Il ne faut pas que ça devienne juste un outil de vente, prévient Marcus T.. L’important, c’est de garder l’esprit communautaire. » Un défi que devront relever les futurs organisateurs.

Derrière le tournoi : l’histoire d’un employé passionné

Peu de gens le savent, mais le « Brännboll Battle » est né de la passion d’un seul homme : Erik Johansson (nom modifié), un employé d’IKEA Atlanta et joueur de Tekken depuis l’adolescence. « J’ai toujours rêvé d’organiser un tournoi, mais je n’avais ni les moyens ni l’espace, raconte-t-il. Quand j’ai proposé l’idée à ma direction, ils ont tout de suite adhéré. »

Erik a passé des mois à peaufiner le projet, en collaboration avec 4o4esports. « On a dû convaincre certains collègues que c’était une bonne idée, admet-il en riant. Mais quand ils ont vu l’engouement des joueurs, même les plus sceptiques ont été conquis. »


Son histoire rappelle celle de nombreux passionnés qui, faute de structures dédiées, ont dû innover pour faire vivre leur passion. À Atlanta, Erik a prouvé qu’avec un peu de créativité, même un magasin de meubles peut devenir le théâtre de bats épique entre Kazuya et King.

Le tournoi Tekken 8 d’IKEA Atlanta restera comme une date marquante dans l’histoire de l’esport grassroots. Entre promotion maligne de meubles gamers et soutien à une scène locale méconnue, l’événement a démontré qu’il existait mille façons de célébrer la culture gaming – y compris entre les rayonnages de POÄNG et de MALM. Reste à voir si d’autres marques oseront franchir le pas, et si les joueurs sauront préserver l’esprit communautaire qui a fait le succès du « Brännboll Battle ». Une chose est sûre : à Atlanta, on ne regardera plus jamais les bureaux IKEA de la même manière.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Imaginez : des Paul Phoenix et des Kazuya Mishima s’affrontant entre les étagères de cuisine et les canapés. C’est le genre de chose qui te fait dire 'Okey, c’est quoi ce délire ?' Mais en même temps, c’est foutrement génial. IKEA a réussi à transformer son magasin en arène de combat, et ça fonctionne. Les joueurs étaient ravis, les spectateurs aussi. Un coup de maître pour promouvoir leurs meubles tout en s’immergeant dans la culture geek locale. Erik, l’employé passionné, a réussi à convaincre tout le monde. C’est ça, la disruption : transformer un magasin en arène de combat. Et puis, qui a dit que les meubles ne pouvaient pas être cool ?"
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic
Street Fighter 6 : Kakeru Watanabe, le prodige contraint à l’arrêt par une maladie neurologique
eSport

Il y a 29 jours

Street Fighter 6 : Kakeru Watanabe, le prodige contraint à l’arrêt par une maladie neurologique

Un champion au sommet, forcé de raccrocher

À seulement 28 ans, **Kakeru Watanabe**, star incontestée de **Street Fighter 6** et vainqueur de la **Capcom Cup 2024**, annonce son retrait des compétitions en raison d’un **dysfonctionnement neurologique** diagnostiqué en octobre. Avec un palmarès exceptionnel (80 % de victoires en tournois, titres à **Evo Japan** et **Topanga Cup**), il quitte la scène au faîte de sa gloire, laissant derrière lui une communauté sous le choc et un héritage qui dépasse les statistiques. Son histoire rappelle la fragilité des athlètes, même dans l’univers virtuel des *fighting games*.

A retenir :

  • Kakeru Watanabe, 28 ans, champion de la Capcom Cup 2024 et figure majeure de Street Fighter 6, met fin à sa carrière après le diagnostic d’un dysfonctionnement neurologique aux symptômes invalidants (troubles moteurs, spasmes).
  • Un parcours fulgurant : 80 % de victoires en tournois, des podiums à Evo Japan, Topanga Cup, et une domination dans la Street Fighter League (ZETA Division), avec son personnage fétiche, Luke.
  • Son annonce sur X (ex-Twitter) le 22 octobre a provoqué une vague d’hommages, de SonicFox à Daigo Umehara, soulignant son influence sur la méta et la scène compétitive.
  • Un héritage indélébile : premier au classement des gains en Street Fighter 6 (source : Liquipedia FGC), il a redéfini les standards du jeu en à peine quelques années.
  • Son cas relance le débat sur la santé des joueurs pros, souvent soumis à un rythme effréné et à un stress extrême, malgré l’absence de risque physique apparent.

Le règne éclair d’un virtuose

En 2024, **Kakeru Watanabe** était intouchable. À 28 ans, le Japonais enchaînait les performances avec une régularité de métronome : vainqueur de la **Capcom Cup**, finaliste à **Evo Japan**, et triomphateur au **Topanga Cup**, un tournoi réputé pour son niveau d’exigence. Son style, à la fois clinique et explosif, avait fait de lui la terreur des compétitions. Avec son personnage **Luke** – un soldat aux coups précis et aux combos dévastateurs –, il dominait ses adversaires avec une maîtrise qui frisait la perfection. 80 % de sets remportés en tournoi officiel : un ratio qui parle de lui-même.

Pourtant, derrière ces statistiques impressionnantes se cachait un joueur au parcours atypique. Contrairement à des légendes comme **Daigo Umehara** ou **Tokido**, qui évoluent depuis les années 1990, Kakeru avait émergé tardivement, durant les dernières années de **Street Fighter V**. Son ascension fulgurante en avait surpris plus d’un. Comme le soulignait le commentateur **James Chen** lors de la Capcom Cup 2023 : *« Kakeru a compris le jeu plus vite que quiconque. Il ne joue pas contre son adversaire, il joue avec le jeu, comme s’il en avait décrypté le code source. »*


Cette année-là, il avait également intégré la **Street Fighter League (ZETA Division)**, une compétition par équipes où son leadership avait été déterminant. Son équipe, **Team Rasen**, avait frôlé le titre, portée par sa capacité à analyser les failles de ses rivaux en temps réel. Un talent rare, qui lui avait valu le respect de ses pairs – y compris de joueurs historiques comme **MenaRD**, pourtant connu pour son caractère bien trempé.

Août 2024 : le premier signe d’alerte

Tout bascule lors de l’Esports World Cup, en août 2024. Kakeru, favori du tournoi, déclare forfait en quart de finale, invoquant une **intoxication alimentaire sévère**. Les rumeurs vont bon train : certains évoquent un burn-out, d’autres un problème personnel. Mais personne ne s’attend à la vérité.

Hospitalisé en urgence, il subit une batterie de tests. Les médecins évoquent d’abord une fatigue extrême, puis des **troubles neurologiques diffus**. Les symptômes s’aggravent : spasmes musculaires incontrôlables, difficultés à coordonner ses mouvements, et parfois, des **crises ressemblant à des absences**. Pour un joueur de *fighting game*, où chaque input doit être exécuté avec une précision millimétrée, c’est une sentence.


Le 22 octobre, le coup de massue : sur **X (ex-Twitter)**, Kakeru annonce son retrait des compétitions. *« Après des examens approfondis, on m’a diagnostiqué un dysfonctionnement neurologique. Les médecins m’ont dit que continuer à jouer à haut niveau aggraverait mon état. […] Je quitte la scène alors que je me sens au sommet, et c’est déchirant. »* Le message, sobre et poignant, fait l’effet d’une bombe.

La communauté réagit instantanément. **SonicFox**, multiple champion·ne de *fighting games*, tweete : *« Kakeru était un monstre de talent. Le voir partir comme ça, c’est comme perdre un frère d’armes. »* Même **Capcom**, habituellement discret sur les affaires personnelles des joueurs, publie un communiqué pour saluer *« l’un des plus grands talents que Street Fighter ait connus »*.

"Il jouait comme un algorithme" : l’héritage technique d’un génie

Ce qui frappait chez Kakeru, c’était sa capacité à désosser la mécanique du jeu. Là où la plupart des pros s’appuient sur l’instinct ou l’expérience, lui analysait **Street Fighter 6** comme un problème mathématique. Son **Luke** était une machine de guerre : des *frame traps* (pièges de frames) imparables, des *combos* optimisés au pixel près, et une lecture de jeu qui semblait anticiper les moindres réactions de l’adversaire.

*« On dirait qu’il a accès à des données que nous, on ne voit pas »*, confiait **Tokido**, sextuple champion d’**Evo**, après leur match en finale du **Topanga Cup 2024**. *« Même quand tu crois l’avoir, il trouve une solution. C’est comme affronter un mur. »* Cette approche quasi scientifique avait inspiré une génération de joueurs, poussant la méta vers un niveau de technicité inédit.


Preuve de son influence : après sa victoire à la **Capcom Cup**, les statistiques de **Liquipedia FGC** le plaçaient en tête des gains cumulés en **Street Fighter 6**, devant des monstres sacrés comme **Daigo** ou **Infiltration**. Un exploit d’autant plus remarquable qu’il avait atteint ce niveau en à peine trois ans de compétition intensive.

Mais au-delà des chiffres, c’est son **style** qui marquera l’histoire. Kakeru avait popularisé des techniques jusqu’alors marginales, comme l’utilisation offensive du *Drive Impact* (un coup spécial consommant la jauge Drive) pour briser les défenses. *« Avant lui, personne ne l’utilisait comme ça en tournois »*, explique **Justin Wong**, autre légende du genre. *« Il a rendu le jeu plus profond. »*

Derrière l’écran : le coût humain de l’excellence

Le cas de Kakeru Watanabe relance une question taboue dans l’esport : jusqu’où peut-on pousser le corps et l’esprit sans risque ? Les joueurs de *fighting games* sont souvent perçus comme moins exposés que, par exemple, les athlètes de *League of Legends* ou de *CS2*, dont les sessions peuvent durer 14 heures par jour. Pourtant, la pression est bien réelle.

*« On parle toujours des mains, des tendinites, mais le cerveau ? Personne n’en parle »*, déplore **Dr. Mark Griffiths**, psychologue spécialisé dans le gaming. *« Dans les jeux comme Street Fighter, la charge cognitive est extrême. Le joueur doit traiter des centaines d’informations par seconde, avec un niveau de stress comparable à celui d’un pilote de chasse. »*


Kakeru lui-même avait évoqué, dans une interview à **EventHubs** en 2023, les **sacrifices** nécessaires pour rester au top : *« Je dors 5 heures par nuit en période de tournoi. Je revis chaque match en boucle, même en rêve. […] Parfois, je me réveille en sursaut parce que j’ai cru rater un combo. »* Des aveux qui résonnent aujourd’hui comme un avertissement.

Son retrait forcésoulève aussi la question du **soutien médical** dans l’esport. Contrairement aux sports traditionnels, rares sont les structures qui proposent un suivi neurologique ou psychologique aux joueurs. *« On nous donne des coachs pour améliorer nos APM [actions par minute], mais personne pour vérifier si notre cerveau tient le coup »*, résume **Punk**, un autre top player de **Street Fighter 6**.

Et maintenant ? L’après-carrière d’un champion

Si Kakeru a quitté la compétition, il n’a pas tourné le dos à la communauté. Dans une vidéo postée sur **YouTube** fin novembre, il a annoncé son intention de se reconvertir dans le **coaching** et l’**analyse de jeu**. *« Je ne peux plus jouer, mais je peux encore partager ce que j’ai appris. »*

Une décision saluée par ses fans, mais qui pose question : comment transmettre son savoir sans reproduire les excès qui l’ont menés à sa perte ? *« Je veux aider les jeunes à progresser, mais aussi à prendre soin d’eux »*, précise-t-il. Un virage à 180 degrés pour celui qui était connu pour son **régime spartiate** (entraînement 10h/jour, alimentation strictement contrôlée).


Certains espèrent le voir revenir un jour, ne serait-ce que pour des exhibitions. *« Même à 80 % de ses capacités, il resterait dans le top 10 mondial »*, estime **Vxbao**, un analyste de la **FGC (Fighting Game Community)**. Mais Kakeru, lui, semble avoir tourné la page. *« Mon histoire avec Street Fighter a été courte, mais intense. Maintenant, c’est à d’autres d’écrire la suite. »*

Une chose est sûre : son nom restera associé à l’**âge d’or de Street Fighter 6**, aux côtés de ceux qui ont marqué l’histoire du jeu. Et peut-être qu’un jour, un jeune joueur regardera ses replays en se disant : *« C’est comme ça que je veux jouer. »*

Kakeru Watanabe quitte la scène comme il l’a dominée : avec une **élégance discrète**, mais une **empreinte indélébile**. Son histoire est celle d’un métier où le génie se paie parfois au prix fort – un rappel que même les dieux du *stick* sont mortels. Alors que **Street Fighter 6** continue son évolution, son héritage, lui, est déjà gravé : celui d’un joueur qui a poussé les limites du possible, jusqu’à ce que son corps lui rappelle qu’il en avait, des limites.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Kakeru, c'était le mec qui jouait comme un algorithme. Il a fait de Street Fighter un jeu de maths, et maintenant, il est parti. C'est comme si on avait perdu un super-héros de la FGC. Mais au moins, il laisse derrière lui un héritage technique de ouf.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic
Toronto Ultra devient Toronto KOI : le choc des identités dans la Call of Duty League
eSport

Il y a 30 jours

Toronto Ultra devient Toronto KOI : le choc des identités dans la Call of Duty League

L’ère Toronto Ultra s’achève : place à Toronto KOI, un virage stratégique qui secoue la Call of Duty League

A retenir :

  • Toronto Ultra abandonne son identité historique pour devenir Toronto KOI, un rebranding qui s’inscrit dans une stratégie mondiale d’OverActive Media et l’ascension fulgurante de l’organisation KOI, cofondée par le streamer Ibai Llanos.
  • Une révolution dans les conventions de nommage de la CDL : les équipes peuvent désormais mettre en avant leur organisation plutôt que leur localisation, sous réserve de conserver un ancrage géographique visible. Un changement qui a déjà inspiré FaZe Vegas et G2 Minnesota.
  • L’équipe garde son cœur compétitif avec JoeDeceives, Insight et CleanX, tout en intégrant le rookie prometteur ReeaL pour Black Ops 7. Le nouveau logo, sans l’emblématique écureuil Tilt, marque une rupture assumée avec le passé.
  • Une ambition claire : unir les fans sous une bannière internationale, s’inspirant des modèles de la LEC et de l’Overwatch League. Mais ce rebranding soulève aussi des questions sur l’attachement des supporters à leur franchise locale.

Il était une fois Toronto Ultra, une franchise emblématique de la Call of Duty League (CDL), reconnaissable à son écureuil mascottesque, Tilt, et à son style de jeu explosif. Aujourd’hui, cette page se tourne brutalement. Après des mois de spéculations et de rumeurs enflammant les réseaux sociaux, OverActive Media officialise ce que beaucoup redoutaient ou espéraient : Toronto Ultra devient Toronto KOI. Un changement qui n’est pas qu’anecdotique. Il s’agit d’un séisme dans l’écosystème esports, où l’identité locale cède peu à peu le pas à des marques globales, portées par des influenceurs et des organisations aux ambitions démesurées.

KOI s’empare de Toronto : quand l’esport bascule dans l’ère des super-marques

Ce rebranding n’est pas un simple lifting esthétique. Il incarne une stratégie audacieuse d’OverActive Media, qui possède également les Toronto Defiant en Overwatch League et les MAD Lions en LEC. L’idée ? Créer une synergie entre ses différentes franchises sous une bannière unique, ou presque. Car si le nom KOI s’affiche désormais en gros, la mention Toronto subsiste, conformément aux nouvelles règles de la CDL post-2025. Ces règles, assouplies pour permettre aux organisations de mieux se différencier, ont ouvert la boîte de Pandore : après Toronto KOI, FaZe Vegas (ex-Atlanta FaZe) et G2 Minnesota (ex-ROKKR) ont suivi le mouvement. Seule l’arrivée des Gentle Mates à Paris reste en stand-by, alimentant les théories les plus folles sur les réseaux.

Derrière ce changement, une réalité économique : les marques esports veulent exister au-delà de leur ligue. KOI, cofondée par le streamer espagnol Ibai Llanos – une rockstar du gaming avec plus de 20 millions d’abonnés sur Twitch –, incarne cette volonté. L’organisation, déjà présente dans la LEC avec les KOI (ex-MAD Lions), mise sur une communauté transnationale, où les fans de League of Legends, de Call of Duty ou d’Overwatch se retrouvent sous la même bannière. « Être KOI, c’est appartenir à une communauté sans frontières. Toronto KOI en est la preuve vivante », déclare Adam Adamou, PDG d’OverActive Media. Une vision qui séduit… mais qui interroge aussi sur l’avenir des identités locales dans l’esport.

Adieu Tilt, bonjour KOI : ce que change (vraiment) ce rebranding

Sur le papier, Toronto KOI conserve l’essentiel : son noyau compétitif, composé des vétérans JoeDeceives, Insight et CleanX, rejoints par le rookie ReeaL pour Black Ops 7. Mais dans les faits, tout a changé. Commencez par le logo : exit l’écureuil Tilt, symbole d’une époque où l’équipe misait sur un côté décalé et attachant. Place à un design épuré, aligné sur l’identité visuelle de KOI, avec ses courbes dynamiques et son jeu de couleurs violet et blanc. « Nous voulions marquer une rupture, tout en gardant l’ADN compétitif de l’Ultra. C’est un équilibre délicat », explique Neil Duffy, directeur commercial d’OverActive Media.

Ce qui saute aux yeux, c’est l’ambition affichée : Toronto KOI ne veut plus être "juste" une équipe de CDL. Elle aspire à devenir une marque lifestyle, à l’image de ce que FaZe Clan ou 100 Thieves ont réussi à faire. Pour y parvenir, l’organisation mise sur :

  • Une stratégie cross-ligue : les fans de KOI en LEC pourraient se mettre à suivre la CDL, et vice-versa.
  • Un merchandising unifié : les maillots, casquettes et autres goodies arboreront le logo KOI, avec une déclinaison "Toronto" pour les puristes.
  • Un storytelling renforcé : l’accent sera mis sur les joueurs et leur parcours, plutôt que sur la ville d’attache.

Mais ce virage ne fait pas l’unanimité. Certains fans de la première heure, attachés à l’identité Ultra, voient d’un mauvais œil cette délocalisation symbolique. « Toronto Ultra, c’était notre équipe, avec notre écureuil, nos couleurs. Là, on a l’impression de devenir des supporters de KOI, point final », confie Marc, un fan historique, sur Reddit. Un sentiment partagé par une partie de la communauté, qui craint une perte d’âme au profit d’une marque aseptisée.

Black Ops 7 : le premier test pour Toronto KOI

La vraie question, bien sûr, reste sportive : Toronto KOI sera-t-elle aussi performante que Toronto Ultra ? Avec un roster largement inchangé – à l’exception du rookie ReeaL, recruté pour ses performances en Challengers –, les attentes sont élevées. JoeDeceives, star de l’équipe, a d’ailleurs tenu à rassurer les fans : « Le nom change, mais pas notre mentalité. On vise toujours le titre. Et avec ReeaL, on a un joueur qui a faim et du talent à revendre. »

Pourtant, les défis sont nombreux. La CDL 2025 s’annonce comme la plus compétitive de l’histoire, avec des équipes comme FaZe Vegas (toujours favorite), New York Subliners ou LA Thieves qui ont renforcé leurs effectifs. Sans compter que Black Ops 7, dont la sortie est prévue pour novembre, pourrait bouleverser les hiérarchies avec son nouveau moteur graphique et ses mécaniques de jeu inédites. « On a travaillé dur pendant l’intersaison pour s’adapter. Mais on sait que les premiers mois seront cruciaux », confie Insight, le stratège de l’équipe.

Un autre enjeu de taille : la réception du public. Les premiers matchs de Toronto KOI, prévus en janvier 2025, seront scrutés à la loupe. Les viewers réagiront-ils positivement au nouveau branding ? Les streamers et créateurs de contenu – dont Ibai Llanos lui-même – joueront un rôle clé pour fédérer une communauté encore divisée. « Si KOI arrive à recréer l’engouement qu’ils ont en LEC, ce rebranding pourrait être un coup de maître. Sinon, ce sera un échec retentissant », analyse Thomas "Tommy" Rideau, journaliste esports pour Dexerto.

Derrière le rebranding : la guerre des égos et des dollars

Ce que peu de gens savent, c’est que ce rebranding est aussi le résultat d’une bataille en coulisses. Depuis 2023, OverActive Media était sous pression. Les résultats sportifs de Toronto Ultra, bien que corrects, ne suffisaient plus à attirer les sponsors. Pire : la franchise peinait à monétiser son audience locale, contrairement à des équipes comme FaZe Clan ou OpTic Texas, qui misent sur une base de fans internationale.

L’arrivée de KOI dans le capital d’OverActive Media – via un partenariat stratégique signé en 2024 – a accéléré les choses. « KOI apportait ce que nous cherchions : une communauté engagée, une visibilité mondiale et des revenus supplémentaires via le merchandising et les droits médias », révèle une source proche du dossier. Preuve de cette influence : le contrat aurait inclus une clause imposant le rebranding sous la marque KOI d’ici 2025.

Mais cette alliance n’est pas sans risques. KOI, malgré son succès en LEC, reste une organisation jeune, avec des dettes de notoriété dans certaines régions, comme l’Amérique du Nord. « Aux États-Unis, KOI est encore perçue comme une marque européenne. Convaincre les fans de CDL, habitués à des franchises très locales, ne sera pas une mince affaire », note Emma "Zyori" Schaefer, consultante esports. Un pari osé, donc, mais qui pourrait rapporter gros si la mayonnaise prend.

Et Paris dans tout ça ? Le casse-tête des Gentle Mates

Si le rebranding de Toronto fait grand bruit, un autre dossier retient l’attention : l’arrivée des Gentle Mates à Paris. Annoncée depuis des mois, cette transition traîne en longueur, pour des raisons à la fois juridiques et logistiques. Contrairement à KOI, les Gentle Mates – organisation belge connue pour son approche "fun" et décomplexée – n’ont pas encore obtenu le feu vert de la CDL pour finaliser leur rachat.

Les rumeurs évoquent des désaccords sur la valorisation de la franchise parisienne, ainsi que des problèmes de calendriers (les Gentle Mates sont aussi engagés en Valorant et Rocket League). « On veut faire les choses bien. Si on arrive à Paris, ce sera avec un projet solide, pas un coup marketing », assure Joris "JowRo" Robberechts, cofondateur des Gentle Mates. Une prudence qui contraste avec l’audace de KOI… et qui pourrait bien jouer en leur faveur.

Le passage de Toronto Ultra à Toronto KOI n’est pas qu’un changement de nom. C’est un séisme culturel dans la Call of Duty League, où les identités locales s’effacent au profit de marques globales, portées par des influenceurs et des stratégies cross-ligues. Si l’opération séduit sur le papier – avec une équipe compétitive intacte et l’aura d’Ibai Llanos –, elle divise les fans, partagés entre nostalgie et excitation.

Le vrai test commencera en janvier 2025, quand Toronto KOI foulera les CDL Major sous ses nouvelles couleurs. Performances sportives, réception du public, merchandising… Tout sera passé au crible. Une chose est sûre : l’esport entre dans une nouvelle ère, où les frontières entre ligues s’estompent, et où les organisations doivent innover pour survivre. KOI a frappé fort. À elle maintenant de prouver que la formule est gagnante.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Toronto Ultra devient Toronto KOI, c'est comme si on avait remplacé l'écureuil par un koï. C'est un coup de maître pour OverActive Media, mais est-ce que les fans vont aimer ça ?
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic
Gen.G : Chovy, l’architecte silencieux de la LCK, peut-il enfin conquérir les Worlds ?
eSport

Il y a 38 jours

Gen.G : Chovy, l’architecte silencieux de la LCK, peut-il enfin conquérir les Worlds ?

Pourquoi Chovy, malgré son règne sans partage sur la LCK et des statistiques à faire pâlir ses rivaux, reste-t-il hanté par l’absence d’un titre mondial ? Entre rigueur chirurgicale, influence générationnelle et une quête obsessionnelle de perfection, découvrez comment le mid laner de Gen.G compte bien réécrire son destin en 2025 – avec ou sans souris légendaire.

A retenir :

  • Un style "clinique" qui écrase la LCK : 10+ CS/M en early game, un KDA record de 6.8 aux Worlds 2024, et une pression en laning qui étouffe ses adversaires sans même avoir besoin de kills.
  • L’équipement comme extension de son génie : Sa Logitech G PRO Wireless (63 g, capteur HERO 25K) est devenue un symbole de précision, adoptée par des pros comme Pert (KDF) ou Zeka (T1).
  • Le syndrome des Worlds : 5 participations, aucune finale. Malgré des victoires en MSI (2022) et EWC (2024), le titre mondial reste son Everest – un défi qu’il aborde avec un entraînement physique et mental renforcé.
  • L’héritage d’un "anti-Faker" : Là où Faker brille par son génie créatif, Chovy mise sur l’efficacité implacable, inspirant une génération de mid laners (Yonezu, Bdd) par sa régularité.
  • 2025, l’année de la rédemption ? Avec un roster Gen.G boosté par Kiin et Lehends, et une préparation mentale affûtée par l’ancien coach kz (ex-DWG KIA), les signes sont au vert.

"Je ne veux pas être le meilleur. Je veux être le dernier debout."

La phrase, lâchée en 2023 après une énième défaite en demi-finales des Worlds, résume à elle seule la philosophie de Jeong "Chovy" Ji-hoon. À 24 ans, le mid laner de Gen.G est déjà une légende de la LCK – mais une légende incomplète. Car dans l’univers impitoyable de League of Legends, où les carrières s’écrivent en titres mondiaux, Chovy reste celui qui domine tout, sauf l’essentiel. Pourtant, en 2025, quelque chose a changé. Et cette fois, ce n’est pas une question de talent, mais de destin.

L’artisan de l’asphyxie : quand la laning devient une science

Imaginez un joueur capable de vous battre sans même vous toucher. C’est le paradoxe Chovy. Là où des stars comme Faker (T1) ou Caps (G2) électrisent les foules avec des plays spectaculaires, lui, étouffe ses adversaires par une maîtrise technique si précise qu’elle en devient oppressante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

10+ CS/M en early game (contre une moyenne LCK de 8.5) – un écart qui se traduit par 1 500 à 2 000 or d’avance dès les 10 premières minutes.
6.8 de KDA aux Worlds 2024, le plus haut en phase de groupes depuis 2020… malgré l’élimination de Gen.G.
450 APM (actions par minute) en laning, un rythme qui force ses rivaux à jouer en réaction permanente.
72% de participation aux kills lors du MSI 2025 – un record personnel qui prouve son évolution vers un jeu plus collectif.

Son secret ? Une gestion des vagues si fine qu’elle rappelle les parties d’échecs de Magnus Carlsen – d’ailleurs, Chovy avoue s’en inspirer, étudiant les ouvertures du Norvégien pour "comprendre comment contrôler un espace sans forcer le jeu". Résultat : ses adversaires se retrouvent souvent condamnés à subir, comme en témoigne Zeka (T1) après leur défaite en finale du MSI 2025 (3-1) : "On savait qu’on était meilleurs en teamfight, mais on n’a jamais eu l’occasion d’en faire. Il nous a privés d’oxygène."

"Le G PRO Wireless est mon sixième doigt" : quand l’équipement devient une arme

Dans un monde où les pros changent de souris comme de chaussettes, Chovy reste fidèle à sa Logitech G PRO Wireless depuis 2021. Pourquoi ce modèle, et pas un autre ? "Parce qu’il ne me trahit jamais," répond-il sobrement. Les détails techniques expliquent cette loyauté :

63 grammes : un poids plume qui permet des mouvements ultra-rapides sans fatigue, crucial pour ses 450 APM en laning.
Capteur HERO 25K : une précision millimétrique pour les last-hits et les skillshots serrés.
Latence optimisée : "En pro play, 1 ms de différence peut décider d’un échange," explique-t-il.
Design épuré : pas de RGB superflus, pas de boutons inutiles – "Juste l’essentiel, comme mon jeu."

L’impact de ce choix dépasse le simple matériel. Depuis que Chovy a popularisé le G PRO Wireless, des joueurs comme Pert (KDF) ou Yonezu (KT Rolster) l’ont adopté, créant un effet domino dans la LCK. Même Faker, pourtant fidèle à sa Razer Viper V2 Pro, a testé le modèle après leur duel en MSI 2025 : "Je comprends pourquoi il ne la lâche pas. C’est comme si la souris disparaissait dans ta main."

Un détail révélateur ? Lors des phases de laning, Chovy désactive même les clics sonores de sa souris pour "éliminer toute distraction". Une obsession du contrôle qui s’étend jusqu’à son environnement.

Le syndrome des Worlds : et si le problème n’était pas lui, mais son équipe ?

Cinq participations aux Worlds (2019–2023). Aucune finale. Trois éliminations en quarts. Deux en demi-finales. Voici le cas Chovy : un joueur qui domine sa région (Gen.G n’a jamais fini en dessous de la 3ᵉ place en LCK depuis 2021), mais qui trébuche sur la scène internationale. Pourtant, les excuses manquent :

2019 (Griffin) : Une équipe jeune, écrasée par l’expérience de FPX (futurs champions).
2020 (DRX) : Une défaite 3-0 contre DWG KIA (avec ShowMaker) en demi-finales – "On a été outclassés à tous les niveaux," reconnaît-il.
2021–2023 (Gen.G) : Des éliminations contre T1 (2021), JD Gaming (2022), et Weibo Gaming (2023) – à chaque fois, des erreurs collectives en late game.

Le constat est cruel : Chovy n’a jamais été le maillon faible. Au contraire, ses performances aux Worlds sont souvent supérieures à sa moyenne en LCK. En 2024, malgré l’élimination de Gen.G, il affichait :

• Le plus haut KDA en phase de groupes (6.8).
• Un taux de victoire en laning de 89% (contre 82% en LCK).
• Une participation aux kills de 68% – preuve qu’il porte son équipe, même dans l’adversité.

Alors, d’où vient le blocage ? Certains pointent un manque de leadership vocal (contrairement à Faker ou Ruler), d’autres une trop grande confiance en son style passif. Chovy, lui, assume : "Je ne suis pas du genre à crier dans le micro. Je préfère montrer l’exemple. Mais oui, parfois, il faut forcer le destin." C’est pourquoi, pour 2025, Gen.G a recruté :

Kiin (ex-Afreeca Freecs) : un top laner expérimenté pour stabiliser la early game.
Lehends (ex-LNG) : un support agressif pour déséquilibrer les bot lanes.
kz (ex-coach de DWG KIA) : un stratège pour affûter leur préparation mentale.

"Cette fois, on a les outils. À nous de les utiliser," résume Chovy, dont les sessions d’entraînement incluent désormais du yoga et des exercices de cohésion d’équipe – une première dans sa carrière.

"L’anti-Faker" : quand la régularité devient une révolution

Si Faker est le génie créatif de la LCK, Chovy en est l’architecte. Là où l’un improvise des plays inoubliables (comme son Zed vs Ryu en 2013), l’autre construit ses victoires méthode après méthode. Cette approche a inspiré toute une génération :

Zeka (T1) : a adopté son style de wave management après leur duel en 2022.
Yonezu (KT Rolster) : s’entraîne avec ses replays pour améliorer sa laning.
Bdd (ex-Nongshim) : a déclaré que Chovy lui avait "appris à gagner sans éblouir".

Pourtant, cette influence a un prix : Chovy est souvent perçu comme "trop froid", "trop calculateur". Thorin, analyste esports, résume : "Les fans aiment les héros, pas les machines. Chovy est les deux – et c’est ça qui le rend unique." Lui-même assume ce rôle : "Je ne jouerai jamais comme Faker. Mais je peux gagner sans jouer comme lui."

Preuve que son approche paie : en 2024, LoL Esports Stats le classait n°1 mondial en gold difference à 10 minutes (540g d’avance moyenne), devant des stars comme Humanoid (MAD Lions) ou Knight (ex-RNG). Une statistique qui montre que, même sans titre mondial, Chovy redéfinit ce que signifie dominer un jeu.

2025 : l’année où tout bascule ?

MSI 2025 : Gen.G 3-1 T1. Pour la première fois depuis 2021, Chovy et ses coéquipiers ont humilié les rois de la LCK en finale. Un signal fort, mais insuffisant : "Les Worlds, c’est une autre histoire," tempère-t-il. Pourtant, les signes sont là :

Un roster équilibré : Avec Peyz (ADC, champion du monde 2023), Kiin (top), et Lehends (support), Gen.G a enfin une équipe complète.
Une préparation mentale renforcée : Les joueurs suivent désormais des séances de méditation et d’analyse vidéo collective avec kz.
Un Chovy transformé : Plus vocal en jeu, plus agressif en late game – "J’ai compris qu’attendre ne suffisait plus," confie-t-il.

Reste la question cruciale : et si le problème n’était pas Chovy, mais la malédiction de Gen.G ? Depuis 2017, l’organisation n’a jamais passé les demi-finales des Worlds, malgré des rosters star (Ruler, Life, Bdd…). Une culture de l’échec que Chovy refuse d’accepter : "Les malédictions, ça se brise. Regardez Faker : il a perdu combien de fois avant de gagner ?"

En 2025, la route sera semée d’embûches :

T1 (Faker, Zeus, Gumayusi) : toujours là, toujours dangereux.
JD Gaming (Knight, 369) : les champions 2022 et 2023.
G2 Esports (Caps, BrokenBlade) : l’Europe, toujours imprévisible.

Mais pour la première fois, Chovy aborde les Worlds sans complexe. Et ça change tout.

Derrière le mythe : l’homme qui refuse d’être une légende

Saviez-vous que Chovy :

Joue du piano pour "déconnecter" après les matchs ?
Refuse les interviews post-victoire si son équipe a mal joué, même s’il a carry ?
• A failli arrêter LoL en 2020 après le scandale Griffin (où l’organisation était accusée de maltraitance envers ses joueurs) ?
Finance des tournois amateurs en Corée pour "redonner ce que le jeu m’a offert" ?

Ces détails humains contrastent avec son image de machine à gagner. LS, analyste célèbre, révèle : "Chovy est le joueur le plus introverti que j’aie coaché. Mais quand il parle, tout le monde écoute. Parce qu’il ne dit jamais de conneries."

En 2024, après leur élimination aux Worlds, il a passé trois jours seul dans un temple bouddhiste près de Séoul. "Pas pour prier, mais pour comprendre," explique-t-il. Le résultat ? Une décision radicale : "Je ne veux plus être le meilleur mid laner. Je veux être le joueur qui rend son équipe invincible."

Une philosophie qui pourrait bien faire de 2025 l’année Chovy. Ou, à défaut, celle où le monde comprendra enfin que certaines légendes n’ont pas besoin de titres pour exister.

Les Worlds 2025 s’annoncent comme un tournant. Pas seulement pour Chovy, mais pour toute la LCK. Car si Gen.G lève le trophée, ce ne sera pas seulement la consécration d’un joueur – ce sera la preuve qu’en esports, comme aux échecs, la rigueur peut vaincre le génie. Et que parfois, le plus grand spectacle ne vient pas des plays flamboyants, mais de l’homme qui refuse de perdre. Une chose est sûre : que Chovy gagne ou non, son héritage est déjà écrit. Celui d’un joueur qui a redéfini ce que signifie dominer – sans éclats, sans excuses, et sans jamais lâcher sa souris.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Chovy, le mid laner de Gen.G, est une énigme. Il maîtrise le jeu comme un échiquier, mais les Worlds restent son talon d’Achille. En 2025, il pourrait bien être le dernier debout, mais pas sans une équipe solide et une préparation mentale renforcée.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen
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