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Arc Raiders : Le Défi Audacieux d’Embark Studios – Entre Succès Fulgurant et Serveurs Sous Tension
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Un lancement explosif, mais des serveurs à l’épreuve
Arc Raiders, le nouvel extraction shooter d’Embark Studios, a marqué les esprits avec 153 919 joueurs simultanés sur Steam dès son premier jour – un score digne des plus grands lancements de 2024, comme Helldivers 2. Pourtant, derrière ce succès se cache un défi de taille : des serveurs saturés, un problème récurrent pour les live-service games. Le studio suédois, fondé par l’ex-PDG d’EA Patrick Söderlund, a osé un pari risqué : abandonner le free-to-play pour un modèle premium à 39,99 €, une décision rare dans un marché dominé par les jeux gratuits. Entre mécaniques PvE innovantes, raids coopératifs à 4 joueurs et un système de butin persistant, Arc Raiders se positionne comme une alternative ambitieuse à des monstres comme Destiny 2 ou Call of Duty. Mais saura-t-il tenir ses promesses face à la concurrence et aux attentes des joueurs ?
A retenir :
- 153 919 joueurs simultanés sur Steam au lancement – un record pour un extraction shooter payant, rivalisant avec Helldivers 2 (250 000 joueurs en février 2024).
- Un modèle premium à 39,99 €, un choix audacieux dans un marché dominé par le free-to-play, assumé par Patrick Söderlund (ex-EA, fondateur d’Embark).
- Un mélange unique : PvE coopératif pur (pas de PvP direct), des raids à 4 joueurs et un butin persistant, s’inspirant de Escape from Tarkov sans ses confrontations joueurs.
- Optimisation solide (1080p/60 FPS sur une GTX 1660), mais des serveurs sous pression, un problème récurrent pour les live-service games (ex. : Lost Ark, Helldivers 2).
- Une concurrence féroce : lancé entre Battlefield 6 et Call of Duty: Black Ops 7, Arc Raiders mise sur la coopération et la survie post-apocalyptique pour se différencier.
- Un système de progression inspiré des MMO comme World of Warcraft, avec des ressources à gérer et des ennemis IA adaptatifs.
Un lancement qui fait trembler les serveurs
Le 14 juin 2024, Arc Raiders a débarqué sur Steam avec un impact digne d’un météorite. En quelques heures, le jeu atteignait 153 919 joueurs simultanés, un chiffre qui place Embark Studios dans la cour des grands, aux côtés de phénomènes comme Helldivers 2 (250 000 joueurs en février) ou Lost Ark (1,3 million au lancement en 2022). Pourtant, ce succès a un prix : les serveurs, malgré des tests de charge (server slam) préparatoires, ont rapidement montré leurs limites. Des files d’attente de plusieurs milliers de joueurs, des déconnexions intempestives et des latences élevées ont émaillé les premières heures, rappelant les déboires de Diablo IV ou Star Wars: The Old Republic à leurs sorties.
Ironie du sort, Arc Raiders avait justement organisé un server slam test quelques semaines plus tôt pour éviter ce scénario. Les résultats étaient pourtant encourageants : 60 000 joueurs avaient pu tester le jeu sans encombre, laissant présager un lancement fluide. Mais comme le souligne Patrick Söderlund, cofondateur d’Embark, dans une interview à IGN : *« Prévoir l’ampleur d’un lancement, c’est comme essayer de deviner le temps qu’il fera dans six mois. On peut avoir les meilleurs modèles, si la tempête est plus grosse que prévu, il faut s’adapter. »*
Le studio a réagi rapidement, déployant des correctifs en urgence et augmentant la capacité des serveurs. Mais le mal était fait : une partie des joueurs, frustrés par ces problèmes techniques, ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux, certains allant jusqu’à demander des remboursements. Une situation délicate pour un jeu qui, contrairement à la plupart de ses concurrents, a choisi un modèle payant dès le départ.
Le pari fou du premium : 39,99 € dans un monde free-to-play
À l’origine, Arc Raiders devait être un free-to-play. Puis, en mars 2024, Embark Studios a annoncé un revirement spectaculaire : le jeu serait finalement payant, au prix de 39,99 €. Une décision risquée, dans un paysage où même des géants comme Call of Duty: Warzone ou Fortnite misent sur la gratuité pour attirer les foules. Pourtant, Patrick Söderlund défend ce choix avec conviction : *« Le free-to-play, c’est un modèle qui fonctionne, mais qui impose des compromis. Nous voulions une expérience complète, sans microtransactions agressives ni contenu verrouillé. »*
Ce virage s’explique aussi par la nature même du jeu. Contrairement à des titres comme The Finals ou Dark and Darker, où le PvP et les achats cosmétiques sont rois, Arc Raiders mise sur le PvE coopératif et une progression longue et immersive. Pas de loot boxes, pas de passe de combat payant : le contenu est déverrouillé via le jeu, une philosophie qui rappelle les MMO old-school comme World of Warcraft dans ses premières années.
Reste une question : les joueurs sont-ils prêts à payer pour un live-service game dans un marché saturé d’options gratuites ? Les chiffres du lancement semblent donner raison à Embark, mais le vrai test sera la rétention sur le long terme. Comme le note Julien Chièze, journaliste chez JeuxVideo.com : *« Arc Raiders a tout pour plaire aux fans de coopération, mais il devra prouver qu’il vaut son prix face à des alternatives gratuites comme Helldivers 2 ou Destiny 2. »*
Un gameplay hybride : entre Escape from Tarkov et Left 4 Dead
Si Arc Raiders se classe dans la catégorie des extraction shooters, il en revisite les codes avec audace. Exit le PvP stressant de Escape from Tarkov ou Hunt: Showdown : ici, la priorité est donnée à la coopération. Les joueurs s’affrontent en équipes de 4 maximum contre des vagues d’ennemis IA, dans des environnements post-apocalyptiques générés procéduralement. L’objectif ? Survivre, récupérer des ressources et s’échapper avant que la zone ne soit submergée par une tempête mortelle.
Le système de butin persistant ajoute une couche stratégique : les armes, équipements et matériaux récoltés servent à améliorer son personnage et sa base, un peu comme dans Rust ou Valheim. Mais contrairement à ces jeux, Arc Raiders mise sur des sessions courtes et intenses (20-30 minutes), idéales pour une partie entre amis après le travail. *« C’est un mélange parfait entre la tension d’un extraction shooter et la satisfaction d’un jeu de survie coopératif »*, explique Marie Dubois, streameuse spécialisée dans les FPS, lors d’un live sur Twitch.
Autre atout : l’accessibilité. Là où des titres comme Tarkov ou Dark and Darker peuvent rebuter par leur difficulté, Arc Raiders propose une courbe d’apprentissage plus douce, avec des tutoriels intégrés et un système de matchmaking qui évite aux novices de se retrouver face à des vétérans suréquipés. Une approche qui rappelle Left 4 Dead, mais avec une profondeur supplémentaire grâce à la gestion des ressources et la personnalisation de l’équipement.
Derrière les coulisses : l’héritage de Battlefield et la vision d’Embark
Embark Studios n’est pas un inconnu dans l’industrie. Fondé en 2018 par d’anciens cadres d’EA et de DICE (les créateurs de Battlefield), le studio suédois a attiré l’attention avec son premier projet, The Finals, un FPS compétitif sorti en décembre 2023. Mais Arc Raiders est bien plus ambitieux : c’est le fruit de 5 ans de développement, avec une équipe de plus de 200 personnes réparties entre Stockholm et Malmö.
L’influence de Battlefield se ressent dans la destruction des environnements et la physique des armes, mais Arc Raiders va plus loin en intégrant des mécaniques de survie et de gestion de ressources. *« Nous voulions créer un jeu où chaque décision compte, où les joueurs doivent peser le pour et le contre avant d’engager un combat »*, confie Lars Gustavsson, game director et vétéran de la série Battlefield.
Un détail peu connu : le jeu était à l’origine conçu comme un spin-off de Battlefield, avant qu’Embark ne décide de prendre son indépendance créative. *« Nous avions une vision très précise, et EA voulait aller dans une autre direction. Quitter le giron d’Electronic Arts nous a permis de prendre des risques »*, révèle une source proche du projet sous couvert d’anonymat. Ce choix a permis à l’équipe de peaufiner des mécaniques uniques, comme le système de "raid dynamique", où les objectifs changent en fonction des actions des joueurs.
Optimisation et performances : un sans-faute technique ?
Côté technique, Arc Raiders impressionne. Les tests pré-lancement ont montré une optimisation remarquable : le jeu tourne en 1080p/60 FPS sur une GTX 1660 (carte graphique milieu de gamme sortie en 2019), et même les configurations plus modestes (comme un Ryzen 5 2600 + GTX 1060) parviennent à maintenir des performances correctes en 720p. Une prouesse, surtout pour un jeu aussi gourmand en effets visuels (destruction, particules, éclairage dynamique).
Pourtant, malgré cette optimisation, les problèmes de serveurs ont éclipsé ces bonnes performances. *« C’est le paradoxe des live-service games : même avec une tech impeccable côté client, si les serveurs ne suivent pas, l’expérience est gâchée »*, commente Thomas Veillet, expert en infrastructure cloud chez OVH. Embark a depuis annoncé des investissements massifs pour renforcer ses capacités, mais la question reste : combien de joueurs seront encore là une fois les problèmes résolus ?
Un autre point positif : le support cross-play entre PC (Steam/EGS) et consoles (PlayStation 5, Xbox Series X|S). Une fonctionnalité de plus en plus attendue, mais encore trop rare dans les shooters coopératifs. *« Jouer avec des amis sur console alors que je suis sur PC, sans désavantage, c’est un vrai plus »*, témoigne Alexandre L., joueur beta.
La concurrence : entre géants établis et nouveaux prétendants
Arc Raiders arrive dans un paysage ultra-concurrentiel. D’un côté, les mastodontes : Call of Duty: Black Ops 7 (sortie prévue en octobre 2024), Battlefield 6 (reporté à 2025), et Destiny 2, qui continue de dominer le marché des shooters looters. De l’autre, les nouveaux venus : Helldivers 2 (toujours en tête des ventes sur Steam), The Finals (le précédent jeu d’Embark), ou encore Marathon, le FPS de Bungie attendu pour 2025.
Face à cette concurrence, Arc Raiders mise sur sa différenciation : un PvE pur, sans la frustration des rencontres PvP aléatoires. *« Les joueurs en ont marre de se faire tuer par des snipers cachés dans un buisson. Ici, l’ennemi, c’est l’IA, et la victoire dépend de la coordination d’équipe »*, explique Sophie M., modératrice sur le subreddit officiel du jeu.
Mais le vrai défi sera de maintenir l’engagement. Les live-service games vivent ou meurent selon leur capacité à proposer du contenu régulier. Embark a déjà annoncé un roadmap avec des mises à jour majeures tous les 3 mois, incluant de nouvelles zones, ennemis et mécaniques. *« Si ils tiennent leurs promesses, Arc Raiders pourrait devenir un pilier du genre. Sinon, il finira comme Anthem ou Babylon’s Fall »*, avertit Nicolas Courtois, analyste chez Newzoo.
Arc Raiders a marqué son lancement par un succès retentissant, prouvant qu’il y a une place pour un extraction shooter coopératif dans un marché saturé de PvP. Avec ses 153 919 joueurs simultanés, son gameplay hybride et son optimisation technique, le jeu d’Embark Studios a tout pour séduire. Pourtant, les problèmes de serveurs et la concurrence féroce rappellent que le chemin vers le succès est semé d’embûches.
Le pari du modèle premium est audacieux, surtout face à des géants gratuits comme Helldivers 2 ou Destiny 2. Mais si Embark parvient à stabiliser ses serveurs, à enrichir régulièrement le contenu et à fidéliser sa communauté, Arc Raiders pourrait bien s’imposer comme une référence du genre. Une chose est sûre : avec ce lancement, le studio suédois a prouvé qu’il comptait parmi les nouveaux acteurs majeurs du paysage vidéo-ludique. À eux maintenant de transformer l’essai.

