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Banishers: Ghosts of New Eden – L’exclusivité Game Pass qui défie les attentes (et les joueurs)
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Il y a 3 heures

Banishers: Ghosts of New Eden – L’exclusivité Game Pass qui défie les attentes (et les joueurs)

Un récit gothique audacieux, entre promesses et imperfections

Banishers: Ghosts of New Eden, la nouvelle exclusivité Xbox Game Pass signée DONTNOD Entertainment, débarque le 25 novembre 2025 avec une ambition claire : révolutionner le jeu narratif par des choix moraux profonds et un système de "liens spectres" inédit. Entre l’héritage de Vampyr et les défis techniques de l’Unreal Engine 5, ce titre gothique séduit autant qu’il divise. Immersion garantie, mais attention aux bugs et au rythme contemplatif qui pourraient freiner certains joueurs.

A retenir :

  • Une exclusivité Game Pass à l’ambition narrative : DONTNOD repousse les limites du récit interactif avec des dilemmes moins manichéens que dans Vampyr ou Life is Strange.
  • Un système de "spectres" innovant : Chaque âme bannie ou sauvée modifie l’équilibre du monde, avec des conséquences visibles sur l’environnement et les PNJ.
  • L’Unreal Engine 5 au service de l’immersion : Éclairages dynamiques et forêts brumeuses de Nouvelle-Angleterre rivalisent avec The Quarry, malgré des animations faciales perfectibles.
  • Un pari risqué pour Microsoft : Avec un budget réduit (15M€) et des défis techniques, le jeu doit séduire un public niche face à des concurrents comme Final Fantasy XVI.
  • Des critiques partagées : Rythme inégal, temps de chargement longs (12s sur Series X) et bugs persistants pourraient nuire à la rétention des joueurs.

Entre héritage et innovation : le défi narratif de DONTNOD

Quand DONTNOD Entertainment annonce un nouveau jeu, les attentes sont toujours élevées. Après Life is Strange (2015) et Vampyr (2018), le studio français s’attaque avec Banishers: Ghosts of New Eden à un genre qu’il connaît bien : le récit gothique aux choix lourds de conséquences. Mais cette fois, l’ambition est différente. Exit les binarités morales simplistes – ici, chaque décision s’inscrit dans une toile complexe de répercussions, où sauver une âme peut en condamner une autre, et où bannir un spectre peut altérer durablement l’environnement.

Le jeu se déroule en 1695, dans une Nouvelle-Angleterre rongée par la superstition, où deux "banisseurs" – des chasseurs de spectres – doivent affronter des entités maléfiques tout en gérant leurs propres dilemmes. Le système de "liens spectres" est au cœur de l’expérience : contrairement à Detroit: Become Human, où les choix influencent surtout l’histoire, ici, ils transforment littéralement le monde. Une mécanique qui rappelle par moments Disco Elysium, mais dans un cadre historique bien plus sombre.

Pourtant, cette innovation a un prix. Les premiers tests révèlent un rythme parfois hésitant, avec des phases de dialogue longues et des séquences d’exploration contemplatives. "On est loin de l’action frénétique d’un God of War, mais c’est justement ce qui fait son charme… ou son défaut, selon les joueurs"*, confie un développeur sous couvert d’anonymat. Un pari osé pour Microsoft, qui mise sur ce titre pour élargir l’audience des jeux narratifs sur Game Pass.


L’Unreal Engine 5 : entre splendeur visuelle et limites techniques

Côté technique, Banishers exploite pleinement les capacités de l’Unreal Engine 5 pour créer une atmosphère envoûtante. Les forêts enneigées de Nouvelle-Angleterre, baignées par une lumière lunaire bleutée, rivalisent avec les décors de The Quarry (2022). Les visages des personnages, bien que expressifs, souffrent cependant de quelques rigidités, notamment lors des cinématiques. "Les animations faciales ne sont pas à la hauteur d’un Alan Wake 2, mais elles servent bien le ton mélancolique du jeu"*, note un testeur.

Les performances ne sont pas en reste. Sur Xbox Series X, le jeu tourne en 4K/30fps avec des temps de chargement estimés à 10-12 secondes (version pré-final), un chiffre supérieur à la moyenne du catalogue Game Pass. Certains bugs persistent aussi, comme des clippings lors des transitions ou des problèmes de collision avec les PNJ. Des imperfections qui rappellent que DONTNOD, malgré son expérience, reste un studio de taille moyenne face à des géants comme Naughty Dog ou Remedy.

Pourtant, ces défauts n’effacent pas la beauté globale du titre. Les effets de lumière dynamiques, comme les reflets sur les lacs gelés ou les ombres mouvantes des spectres, créent une immersion rare. "C’est un jeu qui se savoure comme un livre, avec ses longueurs et ses moments de grâce"*, résume un journaliste spécialisé.


"Les fantômes du passé" : quand le développement influence le jeu

Derrière Banishers se cache une histoire de développement mouvementée. Initialement prévu comme un projet plus ambitieux (budget estimé à 20M€), le jeu a dû être recentré après des retards liés à la pandémie. Résultat : un budget final de 15M€ – soit 30% de moins que Vampyr – et une équipe réduite à 80 personnes (contre 120 pour le précédent titre). "On a dû faire des choix douloureux, comme abandonner certaines mécaniques de combat pour se concentrer sur la narration"*, avoue un membre de l’équipe.

Ce contexte explique certains compromis. Les combats, par exemple, sont volontairement simplifiés pour éviter de distraire du récit. Une décision qui divise : si certains y voient une cohérence avec l’ambiance contemplative, d’autres regrettent un manque de profondeur face à des titres comme The Witcher 3. "Banishers n’est pas un jeu d’action, et c’est très bien comme ça. Mais il faut l’accepter"*, tempère un critique.

Autre conséquence : une durée de vie réduite (environ 12-15 heures pour un premier run), avec une réjouissance limitée en cas de nouveau jeu. Un choix assumé par DONTNOD, qui privilégie la qualité narrative à la quantité. "On préfère un jeu court mais marquant qu’un open-world vide"*, justifie le studio.


Game Pass vs. concurrence : un test crucial pour Microsoft

Pour Microsoft, Banishers représente bien plus qu’une simple exclusivité. C’est un test pour évaluer l’appétit des joueurs pour des expériences narratives ambitieuses sur Game Pass, un segment encore dominé par des licences comme Tell Me Why (2020) ou Pentiment (2022). Avec un public cible estimé à 3-5 millions de joueurs (contre 20M+ pour un Forza Horizon), le jeu devra convaincre rapidement pour justifier son inclusion dans le catalogue.

La stratégie est claire : fidéliser via l’émotion. Les premières métriques de rétention (via Xbox Insider) seront scrutées de près. Si les joueurs abandonnent après le Chapitre 3 – un point critique identifié en tests internes –, Microsoft pourrait revoir sa copie. "Les jeux narratifs ont du mal à retenir l’attention sur le long terme. Il faut un hook fort dès le début"*, analyse un expert du secteur.

Face à la concurrence, le défi est de taille. Final Fantasy XVI (PS5) ou Alan Wake 2 (multi) offrent des récits tout aussi profonds, mais avec des budgets et des moyens techniques bien supérieurs. Banishers mise donc sur son originalité : un mélange de folklore américain, de dilemmes moraux et d’une ambiance sonore envoûtante (composée par Olivier Derivière, connu pour A Plague Tale). Un pari risqué, mais qui pourrait payer si les joueurs adhèrent à son univers.


Verdict : un jeu pour les amateurs de récits… à condition d’accepter ses défauts

Alors, Banishers: Ghosts of New Eden vaut-il le détour ? Tout dépend de ce que vous cherchez. Si vous êtes fan de jeux narratifs profonds, de dilemmes moraux complexes et d’une atmosphère gothique envoûtante, ce titre est fait pour vous. En revanche, si vous attendez un gameplay dynamique ou une finition technique irréprochable, vous risquez d’être déçu.

Les points forts :

  • Un système de choix innovant : Les "liens spectres" offrent une profondeur rare dans les jeux narratifs.
  • Une direction artistique sublime : Les décors de Nouvelle-Angleterre sont parmi les plus beaux de cette génération.
  • Une bande-son immersive : La musique d’Olivier Derivière renforce l’émotion à chaque instant.

Les points faibles :

  • Un rythme inégal : Certaines phases peuvent sembler trop lentes.
  • Des bugs persistants : Clippings et animations rigides gâchent parfois l’immersion.
  • Une durée de vie limitée : 12-15 heures pour un premier run, avec peu de réjouissance.

Au final, Banishers est un jeu audacieux et imparfait, qui mérite d’être découvert pour son approche narrative unique. À vous de voir si ses défauts sont un prix acceptable pour une expérience aussi immersive.

Banishers: Ghosts of New Eden s’impose comme une exclusivité Game Pass à part, où l’ambition narrative compense (presque) les compromis techniques. Entre les dilemmes moraux profonds, les décors gothiques à couper le souffle et une bande-son envoûtante, le jeu de DONTNOD séduit ceux qui cherchent une expérience unique. Mais attention : son rythme contemplatif et ses imperfections pourraient en rebuter plus d’un. Un titre à essayer absolument… si vous êtes prêt à accepter ses fantômes.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Banishers: Ghosts of New Eden" est un pari audacieux de DONTNOD. Entre un système de choix innovant et une direction artistique sublime, le jeu offre une immersion rare. Cependant, les bugs et le rythme inégal peuvent gâcher l'expérience. À vous de voir si ses défauts valent le coup pour une aventure narrative unique.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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