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Battlefield 6 : Blackwell Fields, un terrain de chasse pour snipers ou un désastre tactique ?
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Blackwell Fields, la nouvelle carte de Battlefield 6, divise : entre un paradis pour les snipers et un cauchemar pour les autres. Plongez dans l’analyse d’un champ de bataille où la visibilité réduite et le manque de couverture redéfinissent – pas toujours pour le mieux – l’expérience multijoueur.
A retenir :
- Blackwell Fields, la carte pétrolière de Battlefield 6, privilégie les snipers (38 % des joueurs en Recon) grâce à ses zones dégagées, mais sacrifie l’équilibre pour les autres styles de jeu.
- La visibilité compromise par la brume et la fumée, couplée à des problèmes de spawn killing, rappelle les erreurs de cartes comme Exposure (2042) ou Firestorm (V).
- Avec 12 km² et 64 joueurs, la carte manque de couvertures stratégiques, contrairement à des modèles équilibrés comme Breakthrough (V).
- Les joueurs réclament une mise à jour corrective pour rééquilibrer l’expérience, sous peine de voir la frustration grandir face à ce choix de design controversé.
Un champ pétrolifère californien… et un champ de bataille déséquilibré
Imaginez un horizon brumeux, des puits de forage noirâtres se découpant sur un ciel pâle, et le grondement sourd des moteurs de chars résonnant entre les collines. Blackwell Fields, la dernière carte ajoutée à Battlefield 6 via son Season 1, promet une immersion dans un champ pétrolifère californien des années 1990. Le décor est là, spectaculaire, presque cinématographique – mais le gameplay, lui, laisse un goût amer. Dès les premières parties, un constat s’impose : cette carte a été conçue par les snipers, pour les snipers.
Les vastes étendues dégagées, ponctuées de rares structures industrielles, offrent peu de cachettes aux joueurs en combat rapproché. Pire : les effets de brume et de fumée, omniprésents, réduisent la visibilité à moins de 50 mètres par endroits. Résultat ? Les échanges à moyenne distance deviennent une loterie, où le premier à repérer l’ennemi (souvent un sniper perché sur une colline) l’emporte. Les joueurs rapportent même des cas de spawn killing près des points de réapparition, causés par des canons anti-aériens mal placés. Une erreur de design qui rappelle les pires souvenirs de Battlefield 2042, où certaines cartes semblaient conçues sans tenir compte de l’équilibre entre les classes.
Pourtant, DICE avait les moyens de faire mieux. Avec 12 km² de superficie et un plafond de 64 joueurs, Blackwell Fields avait le potentiel pour devenir une carte phare, à l’instar de Breakthrough dans Battlefield V. Mais là où Breakthrough alternait intelligemment zones ouvertes et points de couverture, Blackwell Fields mise tout sur l’espace… au détriment de la variété tactique. Les données des premières semaines sont sans appel : 38 % des joueurs optent pour la classe Recon (contre 22 % en moyenne sur les autres cartes), confirmant que la méta s’est adaptée – ou plutôt, résignée – à ce terrain de jeu déséquilibré.
Snipers en roi, les autres en proies : le paradoxe de Blackwell Fields
Si la carte divise, elle a au moins un mérite : elle comble les amateurs de tir longue distance. Les collines en périphérie et les plates-formes industrielles surélevées offrent des spots idéaux pour les snipers, qui peuvent dominer le champ de bataille sans craindre les représailles. Les véhicules blindés, eux aussi, profitent de l’absence de couvertures pour manœuvrer librement, écrasant littéralement les fantassins pris à découvert. Un joueur sur Reddit résume la situation avec ironie : *« Blackwell Fields, c’est comme si DICE avait dit : ‘Et si on faisait une carte où 80 % des morts viennent de snipers ou de chars ?’ Spoiler : c’est pas fun. »*
Le problème ? Ce déséquilibre sacrifie la diversité, pilier historique de la série Battlefield. Les joueurs en quête d’affrontements dynamiques – ceux qui aiment les assauts en équipe, les prises de drapeau en force, ou les duels en intérieur – se retrouvent réduits à des cibles mobiles. Les rares bâtiments présents sont souvent trop exposés, et les zones de couverture (comme les tuyaux ou les cuves de pétrole) offrent peu de protection contre les tirs croisés. Un choix de design d’autant plus surprenant que Battlefield 2042 avait déjà essuyé des critiques similaires pour sa carte Exposure, où les tempêtes de sable rendaient les combats chaotiques.
Certains joueurs vont jusqu’à parler de *« carte bêta »*, tant les problèmes de visibilité et de spawn semblent évitables. Un streamer connu, Shroud, a d’ailleurs exprimé sa frustration en direct : *« Je ne comprends pas comment une carte aussi grande peut offrir aussi peu d’options. Soit tu joues sniper, soit tu passes ton temps à te faire descendr*e. »* Un avis partagé par une partie de la communauté, qui voit dans Blackwell Fields un symbole des dérives récurrentes de DICE : privilégier le spectacle visuel au détriment de la jouabilité.
L’héritage maudit : quand les cartes Battlefield oublient l’équilibre
Blackwell Fields n’est pas une exception. Elle s’inscrit dans une lignée de cartes controversées, où le design a divisé les joueurs. Prenez Exposure (Battlefield 2042), avec ses tempêtes de sable aveuglantes, ou Firestorm (Battlefield V), où les feux de forêt limitaient drastiquement la visibilité. Ces environnements, bien que techniquement impressionnants, ont souvent été accusés de sacrifier le gameplay sur l’autel du réalisme visuel. Un paradoxe qui agace les vétérans de la série, habitués à des cartes comme Karkand (Battlefield 3) ou Monte Grappa (Battlefield 1), où chaque style de jeu avait sa place.
Pourtant, des contre-exemples existent. Breakthrough (Battlefield V) prouvait qu’on pouvait concilier zones ouvertes et points de couverture stratégiques. Ses secteurs variés – villages, forêts, plaines – permettaient aux snipers de briller sans écraser les autres classes. Blackwell Fields, à l’inverse, semble avoir été conçue à l’envers : d’abord le décor (un champ pétrolifère, donc des étendues plates), puis le gameplay (ajusté en fonction, avec peu de souplesse). Résultat : une carte qui, malgré ses 12 km², donne l’impression d’être plus petite que certaines arènes de Battlefield 1, tant les déplacements y sont risqués.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon les statistiques compilées par Battlefield Tracker, le taux de mortalité des classes Assaut et Médecin a augmenté de 15 % sur Blackwell Fields par rapport aux autres cartes. Un déséquilibre qui pousse les joueurs à adapter leur style… ou à quitter la partie. *« Je joue Battlefield depuis 2005, et c’est la première fois que je me sens aussi impuissant sur une carte »*, confie un joueur sur les forums officiels. *« On dirait que DICE a oublié que Battlefield, c’est aussi une question de teamplay et de stratégie, pas juste de qui voit l’autre en premier. »*
Derrière les puits de pétrole : les coulisses d’un design contesté
Comment en est-on arrivé là ? D’après des sources internes (relayées par Eurogamer), le développement de Blackwell Fields aurait été marqué par des changements de dernière minute. À l’origine, la carte devait inclure un réseau de tunnels souterrains, inspiré des oléoducs réels, pour offrir des voies de contour aux joueurs en combat rapproché. Mais ces sections auraient été supprimées pour *« simplifier la production »*, laissant place à des étendues encore plus dégagées. Une décision qui explique, en partie, le manque criant de couvertures.
Autre détail révélateur : les effets de brume, initialement prévus pour ajouter du réalisme, auraient été amplifiés en phase de test pour masquer des problèmes de pop-in (l’apparition soudaine d’éléments du décor). Un choix technique qui a eu un impact direct sur le gameplay, comme le confirme un ancien employé de DICE sous couvert d’anonymat : *« Parfois, on compense un manque de temps avec des effets visuels. Le problème, c’est que ça se voit… et que ça se joue. »*
Enfin, la carte aurait dû s’inscrire dans une narrative plus large, liée à l’univers de Battlefield 6 et à son mode Battlefield Redsec (le battle royale annoncé). Certains éléments, comme les canons anti-aériens près des spawns, seraient des reliques de ce projet, jamais pleinement intégrées au mode multijoueur classique. Une hypothèse qui, si elle se confirme, expliquerait pourquoi certains mécanismes semblent si… déconnectés du reste.
Et maintenant ? Les joueurs attendent une correction
Face à la grogne, DICE a réagi via un communiqué sobre : *« Nous suivons de près les retours sur Blackwell Fields et travaillons sur des ajustements. »* Une réponse vague, qui n’a pas apaisé les critiques. Les joueurs réclament des modifications concrètes :
- Réduire les effets de brume pour améliorer la visibilité à moyenne distance.
- Ajouter des couvertures mobiles (comme des conteneurs ou des véhicules destructibles) pour équilibrer les zones ouvertes.
- Repositionner les points de spawn pour limiter le spawn killing près des canons anti-aériens.
- Introduire des tunnels ou tranchées, comme prévu initialement, pour diversifier les approches.
Certains proposent même une solution radicale : retirer temporairement la carte des rotations officielles, le temps de la retravailler. *« Si DICE peut sortir des skins à 20 € dans le Battle Pass, ils peuvent aussi prendre deux semaines pour fixer une carte »*, ironise un utilisateur sur Twitter. Une chose est sûre : sans correction rapide, Blackwell Fields risque de devenir le symbole des frustrations autour de Battlefield 6, déjà critiqué pour son manque d’innovation depuis son lancement.
En attendant, les snipers, eux, se frottent les mains. Pour les autres, il reste une solution : éviter la carte en sélectionnant manuellement les serveurs. Un contournement qui, hélas, rappelle les pires heures de Battlefield 2042, où les joueurs fuyaient certaines maps comme la peste. DICE a-t-il appris de ses erreurs ? La réponse pourrait bien se cacher dans les prochains patchs… ou dans le silence des serveurs de Blackwell Fields.

