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Borderlands 4 : Entre nostalgie assumée et innovations timides, le pari risqué de Gearbox
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Il y a 34 jours

Borderlands 4 : Entre nostalgie assumée et innovations timides, le pari risqué de Gearbox

Borderlands 4 : un retour aux sources qui divise

À l’aube de sa sortie le 12 septembre 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S (au prix de 69,99 €), Borderlands 4 assume pleinement son héritage : cel-shading explosif, boucle de loot compulsive et chaos coopératif sont de retour. Pourtant, dans un marché où des titres comme Destiny 2 ou Warframe ont révolutionné les systèmes de progression, ce quatrième opus peine à se réinventer. Malgré des ajouts prometteurs – comme Liante, le familier de phase aussi agressif qu’utile, ou une narration plus marquée (illustrée par la mission Rush the Gate contre Idolator Sol) – la structure linéaire et le manque d’innovations majeures pourraient décevoir. Gearbox mise sur la nostalgie et de petites évolutions pour séduire les fans… mais suffira-t-il face à une concurrence toujours plus ambitieuse ?

A retenir :

  • Sortie le 12 septembre 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S (69,99 €) : un retour aux fondamentaux de la saga, avec son cel-shading iconique et son gameplay coopératif chaotique.
  • Liante, le familier de phase, vole la vedette : ce félin agressif et tactique (inspiré du Mongrel de Dying Light 2) dynamise les combats avec des attaques critiques et un assaut chargé dévastateur.
  • Une narration plus présente (ex. : mission Rush the Gate contre Idolator Sol), mais une structure linéaire qui interroge sur l’évolution de la franchise face à des concurrents comme Destiny 2 ou Warframe.
  • Le loot reste roi : la boucle de butin est toujours aussi addictive, mais son manque de renouvellement pourrait lasser les joueurs à long terme.
  • Gearbox joue la carte de la prudence : entre fidélité aux origines et petites innovations, Borderlands 4 devra prouver qu’il mérite sa place en 2025, face à des FPS toujours plus ambitieux et dynamiques.

Borderlands 4 : quand la nostalgie se heurte à l’innovation

Il y a des franchises qui, comme un vieux blouson en cuir, se bonifient avec le temps sans jamais vraiment changer. Borderlands en fait partie. Avec son quatrième opus, prévu pour le 12 septembre 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S (au tarif de 69,99 €), Gearbox Software réitère sa recette magique : un mélange détonant de cel-shading haut en couleur, de loot à gogo et de coopératif bordélique. Pourtant, à l’ère où des titres comme Destiny 2 ou Warframe repoussent sans cesse les limites du genre, une question s’impose : et si Borderlands 4 était trop fidèle à ses racines pour vraiment surprendre ?

D’un côté, les fans de la première heure retrouveront avec plaisir l’ADN de la saga : des dialogues cyniques, des ennemis excentriques (comme le redoutable Idolator Sol, boss charismatique de la mission Rush the Gate), et cette sensation unique de vider un chargeur dans une horde d’adversaires avant de piller leurs cadavres à la recherche d’une arme légendaire. De l’autre, les joueurs en quête de nouveautés majeures pourraient être déçus par une formule qui peine à évoluer. Entre tradition et modernité, Borderlands 4 navigue en eaux troubles.


Pourtant, Gearbox n’a pas joué les conservateurs à 100%. Certaines innovations, comme le familier de phase Liante ou une narration plus développée, prouvent que le studio a écouté (un peu) les retours des joueurs. Reste à voir si ces ajouts suffiront à justifier un prix plein tarif dans un marché ultra-concurrentiel.

Rush the Gate : quand le chaos rencontre la routine

La mission Rush the Gate, l’un des premiers points d’orgue de Borderlands 4, illustre parfaitement les forces et les faiblesses du jeu. D’un côté, l’assaut de la forteresse d’Idolator Sol est un modèle du genre : des vagues d’ennemis à gérer en équipe, des objectifs dynamiques (comme le transport de charges explosives sous le feu ennemi), et une coordination nécessaire avec les alliés de la Résistance Carmesí. Le tout baigné dans une ambiance sonore électrique et des explosions à faire pâlir Michael Bay.

Pourtant, malgré un rythme effréné et une mise en scène soignée, la mission révèle aussi les limites du titre. La structure reste profondément linéaire : on avance, on tire, on loote, on recommence. Peu de choix narratifs, peu de variantes tactiques (en dehors des builds de personnages), et une progression qui rappelle étrangement Borderlands 3, sorti il y a six ans. Où est la révolution ?


Certains diront que c’est précisément ce côté "sans prise de tête" qui fait le charme de la série. Et ils n’auront pas tort. Mais quand on voit des jeux comme Remnant 2 ou The Division 2 proposer des systèmes de progression dynamiques, des mondes semi-ouverts ou des mécaniques de craft poussées, Borderlands 4 donne parfois l’impression de stagner. Comme si Gearbox avait peur de bousculer une formule qui marche… au risque de la voir devenir obsolète.

Heureusement, le gameplay de base reste un régal. L’enchaînement tir → grenade → coup de couteau → loot est toujours aussi satisfaisant, et les armes génèrent encore cette excitation typique à chaque drop orange ou violet. Mais jusqu’à quand cette boucle addictive suffira-t-elle à masquer un manque d’ambition ?

Liante, ou comment un chat peut sauver un FPS

Si Borderlands 4 peine à se réinventer globalement, une de ses petites innovations pourrait bien faire toute la différence : Liante, le familier de phase de Vexy. Ce félin, invoqué via l’arbre de compétences Famille Phasique, n’est pas un simple accessoire cosmétique. Non, Liante est une machine de guerre à quatre pattes.

Imaginez un compagnon qui ne se contente pas de vous suivre, mais qui charge les ennemis, les déséquilibre, voire les projette au sol pour vous offrir des fenêtres de tir parfaites. Avec ses attaques critiques déclenchables à la demande (bouton dédié) et son assaut chargé (en maintenant le bouton), Liante rappelle le Mongrel de Dying Light 2… en beaucoup plus agressif. Gearbox a ici compris une chose : dans un jeu où le chaos est roi, un allié dynamique peut changer la donne.


Pourtant, même cette innovation soulève des questions. Pourquoi limiter un tel atout à un seul personnage (Vexy) ? Pourquoi ne pas avoir étendu ce système à d’autres classes, avec des familiers variés (un drone pour les techies, un monstre pour les tanks, etc.) ? Liante est une excellente idée, mais son potentiel semble sous-exploité.

Autre point positif : son intégration narrative. Contrairement à beaucoup de pets dans les RPG, Liante a une présence dans l’histoire, liée aux pouvoirs de Vexy et à l’intrigue autour des Encarnations. Une touche de cohérence qui montre que Gearbox peut lier gameplay et lore quand elle le veut.

Idolator Sol et la Résistance Carmesí : un univers qui peine à se renouveler

L’un des grands atouts de Borderlands a toujours été son univers déjanté, mélange de science-fiction trash, d’humour noir et de personnages mémorables. Borderlands 4 tente de perpétuer cette tradition, avec un nouveau cast (dont Vexy et ses pouvoirs liés aux Encarnations) et une intrigue centrée sur la Résistance Carmesí, un groupe rebelle luttant contre un culte fanatique.

Pourtant, malgré des dialogues toujours aussi punchy et des ennemis haut en couleur (comme Idolator Sol, boss charismatique aux allures de prêtre de guerre psychopathe), l’univers de Borderlands 4 donne une impression de "déjà-vu". Les décors, bien que techniquement impressionnants (merci le cel-shading next-gen), rappellent étrangement ceux de Pandore ou d’Eden-6. Les factions suivent des archétypes classiques (rebelles vs fanatiques), et les quêtes secondaires, bien qu’amusantes, manquent de profondeur.


Le pire ? Même les méchants, pourtant souvent le point fort de la série (qui oubliera Handsome Jack ?), peinent à marquer les esprits. Idolator Sol est stylisé et violent, mais son charisme reste en deçà de ce qu’on a connu. Quant à la Résistance Carmesí, elle manque cruellement de personnalité par rapport aux Crimson Raiders ou aux Children of the Vault.

Un détail criant : les retours de personnages cultes (comme Tiny Tina ou Claptrap) sont anecdotiques, presque forcés. Comme si Gearbox avait peur de lâcher prise avec le passé, au risque de ne pas construire un avenir pour la franchise.

Le loot, toujours roi… mais jusqu’à quand ?

Si une mécanique incarne l’âme de Borderlands, c’est bien le loot. Et sur ce point, Borderlands 4 ne déçoit pas : les armes légendaires sont toujours aussi créatives (des fusils qui tirent des black holes aux lance-roquettes à tête chercheuse), les mods permettent des builds variés, et la sensation de trouver un objet rare reste inegalée.

Pourtant, même cette boucle sacrée commence à montrer des signes de fatigue. Les joueurs les plus exigeants regretteront l’absence de :

  • Un système de craft profond (comme dans Warframe ou The Division 2),
  • Des mécaniques de rareté dynamiques (ex. : des événements mondiaux influençant les drops),
  • Une gestion plus fine de l’inventaire (le farming intensif devient vite ingérable).


Autre problème : l’équilibrage. Si les premières heures sont exaltantes, on sent vite que certaines armes ou compétences dominent le méta, réduisant la diversité des builds. Gearbox devra réagir vite avec des patchs pour éviter que le jeu ne devienne monotone à haut niveau.

Enfin, la répétition guette. Combien de fois va-t-on re-farmer le même boss pour espérer un drop rare ? Combien de donjons génériques avant que la lassitude ne s’installe ? Borderlands 4 mise tout sur la nostalgie et l’addiction au loot… mais sans réinvention, même la meilleure des boucles finit par user ses joueurs.

Coopératif : le cœur battant de Borderlands 4

Si un domaine où Borderlands 4 reste incontestable, c’est bien le multijoueur. Que ce soit en écran partagé ou en ligne, le jeu brille par sa capacité à créer des moments chaotiques et hilarants. Les synergies entre classes (ex. : Vexy avec Liante + un sniper en soutien) fonctionnent à merveille, et les boss comme Idolator Sol sont conçus pour le travail d’équipe.

Pourtant, même ici, des ombres au tableau :

  • Le matchmaking peut être long pour les activités haut niveau,
  • L’absence de contenu PvP (même basique) décevra certains,
  • Les bugs de synchro (ex. : loot qui n’apparaît pas pour tout le monde) rappellent que le netcode n’est pas encore parfait.


Côté accessibilité, Gearbox fait des efforts :

  • Cross-play entre toutes les plateformes,
  • Un système de difficulté scalable (idéal pour les nouveaux joueurs),
  • Des options de personnalisation poussées (même pour les daltoniens).

Mais le vrai plus reste cette alchimie unique qui fait que, même après 15 ans, jouer à Borderlands avec des potes reste une expérience inégalée. Dommage que le contenu solo ne suive pas toujours…

Technique : un cel-shading next-gen qui impressionne (parfois)

Graphiquement, Borderlands 4 est un sans-faute… dans l’absolu. Le cel-shading, signature de la série, a été revisité pour les consoles next-gen, avec des effets de lumière dynamiques, des textures ultra-détaillées et un éclairage qui joue avec les ombres comme jamais. Sur PC (en Ultra), le jeu tourne en 4K/60 FPS sans sourciller, et les explosions ou les pouvoirs des Encarnations sont tout simplement sublimes.

Pourtant, des détails agacent :

  • Certains environnements manquent de variété (beaucoup de décors recyclés),
  • Les animations faciales sont parfois rigides (surtout lors des cinématiques),
  • Le ray tracing, bien que présent, est peu impactant (sauf dans les zones sombres).


Côté performances, le jeu est bien optimisé :

  • 60 FPS stables sur consoles next-gen (avec quelques drops mineurs en 4K),
  • Un mode Performance qui privilégie la fluidité (120 FPS sur PC et Series X|S),
  • Des temps de chargement ultra-rapides (merci les SSD).

En revanche, les joueurs sur PC milieu de gamme devront ajuster les paramètres : sans DLSS 3 ou FSR 3, le jeu peut devenir gourmand en 1440p Ultra.

Le verdict des bêta-testeurs : entre enthousiasme et scepticisme

Les retours de la bêta fermée (qui a eu lieu en juillet 2025) sont partagés :

  • Les fans historiques adorent le retour aux sources et l’humour toujours aussi décalé.
  • Les nouveaux joueurs trouvent le jeu "trop répétitif" par rapport à des FPS modernes.
  • Les streamers soulignent le potentiel du coopératif, mais regrettent un manque de contenu "stream-friendly" (ex. : modes courts et intenses).


Quelques citations marquantes :

  • "C’est du Borderlands pur jus, et c’est exactement ce que je voulais. Mais après 10h, j’ai eu l’impression de tout avoir vu."*Joueur anonyme (Reddit)
  • "Liante est le meilleur ajout depuis les mechs de Borderlands 3. Dommage que le reste suive aussi peu."*Critique chez JeuxVideo.com
  • "Gearbox a peur de prendre des risques. Résultat : un jeu safe, mais sans âme."*Streamer Twitch (top 500 FR)

Ces retours reflètent un sentiment mitigé : Borderlands 4 est techniquement solide, fidèle à ses racines, mais peu audacieux. Comme un bon album d’un groupe culte qui ne prendrait aucun risque… et finirait par décevoir ses fans les plus exigeants.

Et après ? L’avenir de Borderlands en question

Gearbox a déjà annoncé une feuille de route post-lancement avec :

  • Des DLC narratifs (dont un centré sur les origines des Encarnations),
  • Des événements saisonniers (avec du loot exclusif),
  • Un mode "Chaos 2.0" (pour les joueurs en quête de défi).


Pourtant, la question reste : est-ce que ça suffira ? Dans un marché où des jeux comme Helldivers 2 ou Remnant 2 prouvent qu’on peut innover dans le coopératif, Borderlands 4 devra faire ses preuves sur la durée. Deux scénarios possibles :

  • Le succès nostalgique : les fans adorent, les ventes suivent, et Gearbox continue sur sa lancée.
  • L’essoufflement : sans contenu régulier et ambitieux, la communauté se lasse vite (comme pour Borderlands 3 après son lancement).

Une chose est sûre : Borderlands 4 est à un carrefour. Soit il se contente d’être un bon jeu "comme avant", soit il ose enfin évoluer pour rester pertinent. Le choix appartient à Gearbox… et aux joueurs, qui voteront avec leur porte-monnaie et leur temps de jeu.

Borderlands 4 est un jeu schizophrène : d’un côté, une fidélité touchante à ce qui a fait le succès de la saga – ce mélange unique de humour noir, de loot compulsif et de coopératif débridé. De l’autre, une timidité décevante face à une concurrence qui n’a pas cessé d’innover. Liante et ses attaques félines dévastatrices, la mission Rush the Gate et son assaut épique, ou encore les graphismes next-gen prouvent que Gearbox a encore du talent. Mais ces étincelles de génie ne suffisent pas à masquer un manque d’ambition globale.

À 69,99 €, le jeu devra convaincre sur la durée – via ses DLC, ses événements saisonniers et (espérons-le) des mises à jour audacieuses. En l’état, Borderlands 4 est un bon cru, mais pas un grand cru. Un jeu qui plaira aux fans inconditionnels, mais qui peinera à convertir les nouveaux joueurs habitués à des expériences plus dynamiques et évolutives. Gearbox a posé les bases… à elle maintenant de construire quelque chose de mémorable.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Borderlands 4, c’est ce pote qui débarque en soirée avec sa vieille blague de 2012, sûr que ça va *toujours* faire rire. Sauf que cette fois, t’as l’impression qu’il l’a recyclée après l’avoir trouvée dans sa poche entre deux croquignolesques miettes de Doritos. Liante ? Un coup de génie, comme un chat qui te sauve d’une gueule de bois en te ramenant une bière au lit. Le reste ? Du *Borderlands 3.5* avec un coup de peinture next-gen et l’audace d’un Claptrap en mode "j’ai peur de l’eau". *"On fait pas dans la dentelle, ici !"* qu’ils disent. Dommage, parce qu’un peu de dentelle, ça aurait évité que la formule sente le moisi après six ans de placard. **Okey**, on va y jouer. Mais on va pas faire semblant que c’est pas un peu triste.

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic