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Le cameo de Ray Stantz dans **Casper** est bien canon : quand deux univers fantomatiques s’entrecroisent
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Pourquoi ce clin d'œil de 10 secondes est bien plus qu’un simple Easter egg
A retenir :
- Validation officielle : Dan Aykroyd confirme que le cameo de Ray Stantz dans Casper (1995) s’intègre bel et bien dans la continuité des Ghostbusters, scellant un lien inattendu entre les deux franchises.
- Échec symbolique : Les chasseurs de spectres, armés jusqu’aux dents, capitulent face à Casper – un fantôme trop "humain" pour leurs outils high-tech, révélant une opposition thématique entre technologie et émotion.
- Détails cachés : Le bigote postiche d’Aykroyd et l’équipement rétro de Stantz (compatible avec l’ère post-1984) prouvent une réflexion poussée pour ancrer la scène dans le canon, malgré un tournage expédié en 1994.
- Ironie du sort : Le scénario initial prévoyait une séquence bien plus longue, mais les contraintes budgétaires en ont fait… un moment culte, bien plus mémorable que prévu.
- Duel des philosophies : Ghostbusters vs Casper ? D’un côté, la traque scientifique des entités malveillantes ; de l’autre, la rédemption par l’amitié – deux visions du surnaturel qui s’affrontent en 30 secondes chrono.
Quand Spielberg joue les entremetteurs entre deux légendes
Imaginez la scène : 1994, sur le plateau de Casper, un film familial centré sur un fantôme amical et une jeune fille en deuil. Soudain, Steven Spielberg – producteur exécutif du projet et papa d’E.T. – passe un coup de fil à Dan Aykroyd. Objectif ? Lui proposer d’endosser une nouvelle fois le costume de Ray Stantz, le scientifique excentrique des Ghostbusters, pour un cameo éclair. Pas question d’un simple clin d’œil gratuit : le réalisateur veut créer un pont entre deux univers qui, a priori, n’ont rien à voir.
Pourquoi ce choix ? Parce que Spielberg, aussi fin stratège que conteur, sait que les fans adorent quand les mondes s’entrecroisent. Et quand on y réfléchit, l’idée est diablement cohérente : les Ghostbusters sont des stars dans leur propre film, logiques qu’on les retrouve référencés ailleurs. Surtout quand leur réputation de "dernier recours contre les spectres" est mise à mal par… un fantôme trop gentil. Aykroyd, co-scénariste du premier Ghostbusters (1984), validera plus tard ce lien comme "canon", scellant définitivement l’affaire.
Petit détail qui a son importance : le bigote postiche arboré par Aykroyd. Une touche d’autodérision pour distinguer ce Ray Stantz "alternatif" de sa version iconique, comme s’il s’agissait d’une variante parallèle du personnage. Preuve que même dans un cameo, l’acteur et le réalisateur soignent les nuances.
"À qui allez-vous faire appel ? À quelqu’un d’autre !" – L’échec qui fait sens
La scène, d’à peine 10 secondes, est entrée dans la légende. Ray Stantz débarque dans le manoir hanté de Whipstaff, lance sa réplique culte – "Who ya gonna call?" adaptée en français par un "À qui allez-vous faire appel ?" désespéré – avant de battre en retraite, vaincu. Mais pourquoi cet échec ? Parce que Casper et ses oncles, bien que fantômes, ne sont pas des cibles pour les Ghostbusters. Leur équipement, conçu pour neutraliser les entités malveillantes, est inutile face à des esprits… trop humains.
Ironie suprême : le film Casper (1995) repose justement sur la rédemption des fantômes, là où les Ghostbusters prônent l’éradication. Stantz, expert en spectres hostiles, se retrouve démuni face à un esprit qui cherche simplement à se faire des amis. Une défaite qui en dit long sur les limites de la technologie… et sur la puissance de l’émotion. D’ailleurs, notez que le tournage a eu lieu entre Ghostbusters II (1989) et Afterlife (2021) : l’équipement de Stantz (combiné PKE, tenue) reste fidèle à l’ère post-1984, sans anachronisme. Les puristes peuvent souffler.
Derrière le rire, une opposition philosophique
Au-delà de l’humour, ce cameo révèle un conflit de visions entre les deux franchises. D’un côté, les Ghostbusters :
- Approche scientifique : des outils high-tech (proton packs, pièges à ectoplasme) pour capturer et contenir.
- Cibles malveillantes : leur mission ? Protéger New York des menaces surnaturelles dangereuses.
- Humour noir : leur ton est sarcastique, leur méthode, radicale ("On les grille, on les aspire, on les range").
De l’autre, Casper :
- Approche émotionnelle : la rédemption passe par l’amitié (Kat Harvey) et la compréhension.
- Fantômes "familiaux" : même les oncles farceurs de Casper ont un fond attachant.
- Ton doux-amer : entre comédie et mélancolie, le film parle de deuil et de seconde chance.
Le manoir Whipstaff devient alors un terrain neutre où ces deux philosophies s’affrontent. Résultat ? La technologie des Ghostbusters, si efficace contre Gozer ou Slimer, est inopérante face à Casper. Une métaphore savoureuse sur les limites de la science… et la magie des liens humains.
Ce qui aurait pu être (et pourquoi c’est mieux comme ça)
Saviez-vous que le scénario original de Casper prévoyait une séquence bien plus longue avec les Ghostbusters ? Des pages entières où l’équipe au complet (Stantz, Venkman, Egon) aurait tenté de capturer les fantômes du manoir, avant d’échouer piteusement. Mais voila : le budget a parlé, et la scène a été réduite à son essence comique.
Ironie du sort, cette contrainte financière a sauvé le cameo. À l’origine conçu comme un gag parmi d’autres, il est devenu un moment culte, précisément parce qu’il est fugace et inattendu. Les fans adorent décrypter chaque détail (le PKE, la réaction de Casper), et les théoriciens s’en donnent à cœur joie pour l’intégrer dans la timeline des Ghostbusters. Preuve que parfois, moins c’est plus – surtout quand on a affaire à des univers aussi riches.
Dernière anecdote pour la route : Aykroyd aurait improvisé une partie de sa réplique, jouant sur l’exaspération de Stantz face à un fantôme "trop mignon pour être vrai". Un détail qui ajoute une touche d’authenticité à ce crossover improbable.
Et aujourd’hui ? Un héritage qui persiste
Près de 30 ans après, ce cameo continue de faire parler. Les fans de Ghostbusters: Afterlife (2021) ont même spéculé sur un possible retour de Casper dans l’univers étendu, maintenant que les portes sont grandes ouvertes. Quant à Aykroyd, il assume pleinement ce lien, allant jusqu’à évoquer dans des interviews une "dimension alternative" où les Ghostbusters croisent régulièrement des fantômes comme Casper.
Alors, simple clin d’œil ou véritable pièce du puzzle ? La réponse est claire : grâce à Spielberg, Aykroyd et une équipe attentive aux détails, ce cameo de 10 secondes est bel et bien canon. Et surtout, il rappelle une vérité universelle : même les chasseurs de spectres les plus aguerris peuvent être déstabilisés… par un peu d’humanité.

