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Gen.G : Chovy, l’architecte silencieux de la LCK, peut-il enfin conquérir les Worlds ?
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Il y a 15 jours

Gen.G : Chovy, l’architecte silencieux de la LCK, peut-il enfin conquérir les Worlds ?

Pourquoi Chovy, malgré son règne sans partage sur la LCK et des statistiques à faire pâlir ses rivaux, reste-t-il hanté par l’absence d’un titre mondial ? Entre rigueur chirurgicale, influence générationnelle et une quête obsessionnelle de perfection, découvrez comment le mid laner de Gen.G compte bien réécrire son destin en 2025 – avec ou sans souris légendaire.

A retenir :

  • Un style "clinique" qui écrase la LCK : 10+ CS/M en early game, un KDA record de 6.8 aux Worlds 2024, et une pression en laning qui étouffe ses adversaires sans même avoir besoin de kills.
  • L’équipement comme extension de son génie : Sa Logitech G PRO Wireless (63 g, capteur HERO 25K) est devenue un symbole de précision, adoptée par des pros comme Pert (KDF) ou Zeka (T1).
  • Le syndrome des Worlds : 5 participations, aucune finale. Malgré des victoires en MSI (2022) et EWC (2024), le titre mondial reste son Everest – un défi qu’il aborde avec un entraînement physique et mental renforcé.
  • L’héritage d’un "anti-Faker" : Là où Faker brille par son génie créatif, Chovy mise sur l’efficacité implacable, inspirant une génération de mid laners (Yonezu, Bdd) par sa régularité.
  • 2025, l’année de la rédemption ? Avec un roster Gen.G boosté par Kiin et Lehends, et une préparation mentale affûtée par l’ancien coach kz (ex-DWG KIA), les signes sont au vert.

"Je ne veux pas être le meilleur. Je veux être le dernier debout."

La phrase, lâchée en 2023 après une énième défaite en demi-finales des Worlds, résume à elle seule la philosophie de Jeong "Chovy" Ji-hoon. À 24 ans, le mid laner de Gen.G est déjà une légende de la LCK – mais une légende incomplète. Car dans l’univers impitoyable de League of Legends, où les carrières s’écrivent en titres mondiaux, Chovy reste celui qui domine tout, sauf l’essentiel. Pourtant, en 2025, quelque chose a changé. Et cette fois, ce n’est pas une question de talent, mais de destin.

L’artisan de l’asphyxie : quand la laning devient une science

Imaginez un joueur capable de vous battre sans même vous toucher. C’est le paradoxe Chovy. Là où des stars comme Faker (T1) ou Caps (G2) électrisent les foules avec des plays spectaculaires, lui, étouffe ses adversaires par une maîtrise technique si précise qu’elle en devient oppressante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

10+ CS/M en early game (contre une moyenne LCK de 8.5) – un écart qui se traduit par 1 500 à 2 000 or d’avance dès les 10 premières minutes.
6.8 de KDA aux Worlds 2024, le plus haut en phase de groupes depuis 2020… malgré l’élimination de Gen.G.
450 APM (actions par minute) en laning, un rythme qui force ses rivaux à jouer en réaction permanente.
72% de participation aux kills lors du MSI 2025 – un record personnel qui prouve son évolution vers un jeu plus collectif.

Son secret ? Une gestion des vagues si fine qu’elle rappelle les parties d’échecs de Magnus Carlsen – d’ailleurs, Chovy avoue s’en inspirer, étudiant les ouvertures du Norvégien pour "comprendre comment contrôler un espace sans forcer le jeu". Résultat : ses adversaires se retrouvent souvent condamnés à subir, comme en témoigne Zeka (T1) après leur défaite en finale du MSI 2025 (3-1) : "On savait qu’on était meilleurs en teamfight, mais on n’a jamais eu l’occasion d’en faire. Il nous a privés d’oxygène."

"Le G PRO Wireless est mon sixième doigt" : quand l’équipement devient une arme

Dans un monde où les pros changent de souris comme de chaussettes, Chovy reste fidèle à sa Logitech G PRO Wireless depuis 2021. Pourquoi ce modèle, et pas un autre ? "Parce qu’il ne me trahit jamais," répond-il sobrement. Les détails techniques expliquent cette loyauté :

63 grammes : un poids plume qui permet des mouvements ultra-rapides sans fatigue, crucial pour ses 450 APM en laning.
Capteur HERO 25K : une précision millimétrique pour les last-hits et les skillshots serrés.
Latence optimisée : "En pro play, 1 ms de différence peut décider d’un échange," explique-t-il.
Design épuré : pas de RGB superflus, pas de boutons inutiles – "Juste l’essentiel, comme mon jeu."

L’impact de ce choix dépasse le simple matériel. Depuis que Chovy a popularisé le G PRO Wireless, des joueurs comme Pert (KDF) ou Yonezu (KT Rolster) l’ont adopté, créant un effet domino dans la LCK. Même Faker, pourtant fidèle à sa Razer Viper V2 Pro, a testé le modèle après leur duel en MSI 2025 : "Je comprends pourquoi il ne la lâche pas. C’est comme si la souris disparaissait dans ta main."

Un détail révélateur ? Lors des phases de laning, Chovy désactive même les clics sonores de sa souris pour "éliminer toute distraction". Une obsession du contrôle qui s’étend jusqu’à son environnement.

Le syndrome des Worlds : et si le problème n’était pas lui, mais son équipe ?

Cinq participations aux Worlds (2019–2023). Aucune finale. Trois éliminations en quarts. Deux en demi-finales. Voici le cas Chovy : un joueur qui domine sa région (Gen.G n’a jamais fini en dessous de la 3ᵉ place en LCK depuis 2021), mais qui trébuche sur la scène internationale. Pourtant, les excuses manquent :

2019 (Griffin) : Une équipe jeune, écrasée par l’expérience de FPX (futurs champions).
2020 (DRX) : Une défaite 3-0 contre DWG KIA (avec ShowMaker) en demi-finales – "On a été outclassés à tous les niveaux," reconnaît-il.
2021–2023 (Gen.G) : Des éliminations contre T1 (2021), JD Gaming (2022), et Weibo Gaming (2023) – à chaque fois, des erreurs collectives en late game.

Le constat est cruel : Chovy n’a jamais été le maillon faible. Au contraire, ses performances aux Worlds sont souvent supérieures à sa moyenne en LCK. En 2024, malgré l’élimination de Gen.G, il affichait :

• Le plus haut KDA en phase de groupes (6.8).
• Un taux de victoire en laning de 89% (contre 82% en LCK).
• Une participation aux kills de 68% – preuve qu’il porte son équipe, même dans l’adversité.

Alors, d’où vient le blocage ? Certains pointent un manque de leadership vocal (contrairement à Faker ou Ruler), d’autres une trop grande confiance en son style passif. Chovy, lui, assume : "Je ne suis pas du genre à crier dans le micro. Je préfère montrer l’exemple. Mais oui, parfois, il faut forcer le destin." C’est pourquoi, pour 2025, Gen.G a recruté :

Kiin (ex-Afreeca Freecs) : un top laner expérimenté pour stabiliser la early game.
Lehends (ex-LNG) : un support agressif pour déséquilibrer les bot lanes.
kz (ex-coach de DWG KIA) : un stratège pour affûter leur préparation mentale.

"Cette fois, on a les outils. À nous de les utiliser," résume Chovy, dont les sessions d’entraînement incluent désormais du yoga et des exercices de cohésion d’équipe – une première dans sa carrière.

"L’anti-Faker" : quand la régularité devient une révolution

Si Faker est le génie créatif de la LCK, Chovy en est l’architecte. Là où l’un improvise des plays inoubliables (comme son Zed vs Ryu en 2013), l’autre construit ses victoires méthode après méthode. Cette approche a inspiré toute une génération :

Zeka (T1) : a adopté son style de wave management après leur duel en 2022.
Yonezu (KT Rolster) : s’entraîne avec ses replays pour améliorer sa laning.
Bdd (ex-Nongshim) : a déclaré que Chovy lui avait "appris à gagner sans éblouir".

Pourtant, cette influence a un prix : Chovy est souvent perçu comme "trop froid", "trop calculateur". Thorin, analyste esports, résume : "Les fans aiment les héros, pas les machines. Chovy est les deux – et c’est ça qui le rend unique." Lui-même assume ce rôle : "Je ne jouerai jamais comme Faker. Mais je peux gagner sans jouer comme lui."

Preuve que son approche paie : en 2024, LoL Esports Stats le classait n°1 mondial en gold difference à 10 minutes (540g d’avance moyenne), devant des stars comme Humanoid (MAD Lions) ou Knight (ex-RNG). Une statistique qui montre que, même sans titre mondial, Chovy redéfinit ce que signifie dominer un jeu.

2025 : l’année où tout bascule ?

MSI 2025 : Gen.G 3-1 T1. Pour la première fois depuis 2021, Chovy et ses coéquipiers ont humilié les rois de la LCK en finale. Un signal fort, mais insuffisant : "Les Worlds, c’est une autre histoire," tempère-t-il. Pourtant, les signes sont là :

Un roster équilibré : Avec Peyz (ADC, champion du monde 2023), Kiin (top), et Lehends (support), Gen.G a enfin une équipe complète.
Une préparation mentale renforcée : Les joueurs suivent désormais des séances de méditation et d’analyse vidéo collective avec kz.
Un Chovy transformé : Plus vocal en jeu, plus agressif en late game – "J’ai compris qu’attendre ne suffisait plus," confie-t-il.

Reste la question cruciale : et si le problème n’était pas Chovy, mais la malédiction de Gen.G ? Depuis 2017, l’organisation n’a jamais passé les demi-finales des Worlds, malgré des rosters star (Ruler, Life, Bdd…). Une culture de l’échec que Chovy refuse d’accepter : "Les malédictions, ça se brise. Regardez Faker : il a perdu combien de fois avant de gagner ?"

En 2025, la route sera semée d’embûches :

T1 (Faker, Zeus, Gumayusi) : toujours là, toujours dangereux.
JD Gaming (Knight, 369) : les champions 2022 et 2023.
G2 Esports (Caps, BrokenBlade) : l’Europe, toujours imprévisible.

Mais pour la première fois, Chovy aborde les Worlds sans complexe. Et ça change tout.

Derrière le mythe : l’homme qui refuse d’être une légende

Saviez-vous que Chovy :

Joue du piano pour "déconnecter" après les matchs ?
Refuse les interviews post-victoire si son équipe a mal joué, même s’il a carry ?
• A failli arrêter LoL en 2020 après le scandale Griffin (où l’organisation était accusée de maltraitance envers ses joueurs) ?
Finance des tournois amateurs en Corée pour "redonner ce que le jeu m’a offert" ?

Ces détails humains contrastent avec son image de machine à gagner. LS, analyste célèbre, révèle : "Chovy est le joueur le plus introverti que j’aie coaché. Mais quand il parle, tout le monde écoute. Parce qu’il ne dit jamais de conneries."

En 2024, après leur élimination aux Worlds, il a passé trois jours seul dans un temple bouddhiste près de Séoul. "Pas pour prier, mais pour comprendre," explique-t-il. Le résultat ? Une décision radicale : "Je ne veux plus être le meilleur mid laner. Je veux être le joueur qui rend son équipe invincible."

Une philosophie qui pourrait bien faire de 2025 l’année Chovy. Ou, à défaut, celle où le monde comprendra enfin que certaines légendes n’ont pas besoin de titres pour exister.

Les Worlds 2025 s’annoncent comme un tournant. Pas seulement pour Chovy, mais pour toute la LCK. Car si Gen.G lève le trophée, ce ne sera pas seulement la consécration d’un joueur – ce sera la preuve qu’en esports, comme aux échecs, la rigueur peut vaincre le génie. Et que parfois, le plus grand spectacle ne vient pas des plays flamboyants, mais de l’homme qui refuse de perdre. Une chose est sûre : que Chovy gagne ou non, son héritage est déjà écrit. Celui d’un joueur qui a redéfini ce que signifie dominer – sans éclats, sans excuses, et sans jamais lâcher sa souris.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Chovy, le mid laner de Gen.G, est une énigme. Il maîtrise le jeu comme un échiquier, mais les Worlds restent son talon d’Achille. En 2025, il pourrait bien être le dernier debout, mais pas sans une équipe solide et une préparation mentale renforcée.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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