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Gigasword : Quand une Épée Géante Redéfinit le Metroidvania
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Il y a 2 heures

Gigasword : Quand une Épée Géante Redéfinit le Metroidvania

Un metroidvania où chaque coup compte

Gigasword, développé par le studio indépendant Studio Hybrid, révolutionne le genre avec une mécanique inédite : une épée colossale, aussi encombrante que géniale. Ce metroidvania en 2D, disponible sur PC (Steam/Epic), PlayStation 4/5, Xbox One/Series X|S et Switch, marie un gameplay hybride (combat/énigmes) à une narration sombre, le tout enveloppé dans un pixel art d’une précision rare. Une démo est accessible sur Steam pour les curieux.

Plongez dans Thoenhart, une cité maudite où l’humanité, rongée par la famine et les épidémies, a déclenché une guerre désespérée contre les Nocturnes, gardiens d’un cristal légendaire. Ici, l’épée n’est pas qu’une arme : c’est un fardeau, une extension du héros, et le cœur même de l’expérience. Entre Blasphemous et Death’s Gambit, Gigasword trace sa voie avec une identité visuelle et mécanique unique.

A retenir :

  • Une épée de 50 kg : Un gameplay où la physique et l’inertie transforment chaque combat en défi tactique, entre puissance et précision.
  • Thoenhart, cité de la désolation : Un univers pixelisé sombre, inspiré des gravures médiévales, où chaque détail raconte une histoire de survie et de sacrifices.
  • Des boss implacables : Des affrontements exigeants, comme contre Le Gardien des Abysses, qui exploitent la lourdeur de l’arme pour tester votre adaptabilité.
  • Un système de "sursis" : Une mécanique inspirée des jeux de combat, permettant d’enchaîner les attaques sans pénalité de poids pendant une fenêtre critique.
  • Disponible partout : PC, consoles next-gen et Switch, avec une démo sur Steam pour découvrir son mélange unique de narration et de gameplay.

L’Épée comme Extension du Héros : Une Mécanique Audacieuse

D’emblée, Gigasword frappe par son parti pris : une épée si massive qu’elle en devient presque un personnage à part entière. Pesant 50 kg en termes de game feel, cette lame n’est pas qu’un outil de destruction – c’est un fardeau narratif et mécanique. Contrairement à des titres comme Hollow Knight, où l’agilité et la légèreté dominent, ici, chaque mouvement se paie en effort. Les attaques basiques nécessitent un temps de récupération marqué, obligeant à anticiper les assauts ennemis comme dans un jeu d’échecs sanglant.

Le studio a poussé le concept plus loin avec les coups chargés : capables de briser les boucliers ou d’écraser les obstacles, ils demandent une précision chirurgicale. Par exemple, pour vaincre le boss Le Gardien des Abysses, il faut alterner entre puissance brute et mobilité, parfois en lâchant l’épée pour esquiver ses attaques en piqué – une approche qui rappelle The Messenger, mais avec une courbe d’apprentissage bien plus raide.

La cerise sur le gâteau ? Le système de "sursis". Après une attaque réussie, une fenêtre de quelques dixièmes de seconde permet d’enchaîner sans subir la pénalité de poids. Une mécanique subtile, inspirée des cancel animations de jeux comme Guilty Gear, qui récompense la maîtrise et la réactivité. "On voulait que les joueurs ressentent le poids de l’épée, mais sans les frustrer", explique l’équipe de Studio Hybrid dans une interview. Mission accomplie.


Thoenhart : Quand le Décor Devient Récit

L’univers de Gigasword n’est pas qu’un simple fond pour les combats. Thoenhart, cité en ruine, est un personnage à part entière, rongée par la famine et les épidémies. Son histoire se devine à travers des décors pixelisés d’une richesse rare, inspirés des gravures médiévales. Chaque mur lépreux, chaque statue brisée, raconte un morceau de la chute de l’humanité, qui a osé défier les Nocturnes – une race mystérieuse gardienne du cristal Gnosis, artefact censé apporter la prospérité.

Le récit, sans concession, évite le manichéisme des soulslike classiques comme Salt and Sanctuary. Pas de choix moraux ici, juste une quête de survie où chaque coup d’épée sonne comme un acte désespéré. L’ambiance sonore, minimaliste mais efficace, renforce cette tension : les grincements de l’épée, les murmures des habitants survivants, les cris lointains des Nocturnes… "On a voulu créer un monde où le joueur se sente seul, même entouré", confie un développeur. Pari réussi.

Les énigmes environnementales s’intègrent naturellement à cette narration. Par exemple, pour progresser dans la Tour du Nestrium, il faut utiliser l’épée comme levier, contrepoids, voire comme pont improvisé. Une mécanique qui rappelle La-Mulana, mais avec une physique bien plus poussée. "Certains joueurs passent 10 minutes à chercher une solution… alors qu’il suffit de laisser tomber l’épée au bon endroit !", s’amuse l’équipe.


Des Boss qui Exploitent Vos Faiblesses

Si Gigasword brille par son système de combat, c’est dans les affrontements contre les boss que le jeu révèle toute sa cruauté. Prenez Le Gardien des Abysses : ce colosse ailé force le joueur à alterner entre puissance et mobilité, exploitant la lourdeur de l’épée pour créer des ouvertures. Son attaque en piqué, par exemple, ne peut être esquivée qu’en lâchant l’arme au dernier moment – un sacrifice risqué, mais nécessaire.

Autre exemple marquant : La Matriarche Nocturne, dont les phases de combat changent radicalement selon que vous gardez l’épée ou non. En mode "lourd", vos coups infligent des dégâts massifs, mais vous rendent vulnérable. En mode "léger", vous gagnez en mobilité, mais perdez en puissance. Un dilemme constant, qui rappelle les mécaniques de Blasphemous 2, mais avec une dimension physique bien plus présente.

Les boss ne sont pas que des murs à abattre : ils sont des leçons de gameplay. "Le premier boss est conçu pour que 90% des joueurs échouent au moins 5 fois", avoue un développeur. "Mais une fois qu’ils comprennent la mécanique de l’épée, tout change." Une philosophie qui rappelle Dark Souls, mais avec une approche bien plus tactile.


Derrière l’Épée : Les Coulisses d’un Défi Technique

Développer un jeu où une épée géante est le cœur du gameplay n’était pas une mince affaire. "On a dû repenser entièrement la physique", explique l’équipe de Studio Hybrid. "Au début, l’épée traversait les murs, ou rebondissait de manière incohérente. On a passé des mois à ajuster son poids, sa trajectoire, ses interactions avec l’environnement."

Le défi était double : rendre l’épée crédible (avec une inertie réaliste) tout en gardant le jeu jouable. La solution ? Le système de "sursis", qui offre une fenêtre pour enchaîner les attaques sans pénalité. "Sans ça, le jeu serait devenu trop frustrant", reconnaît un programmeur. Les tests utilisateurs ont aussi révélé des surprises : "Certains joueurs ont trouvé des façons de sauter sur l’épée pour atteindre des zones secrètes… des mécaniques qu’on n’avait même pas prévues !"

Côté narration, l’équipe s’est inspirée de Berserk et de Dark Souls pour créer un univers où "l’histoire se devine plus qu’elle ne s’explique". Les dialogues sont rares, mais chaque objet, chaque ennemi, chaque décor a une signification. "On voulait que les joueurs ressentent la désolation de Thoenhart sans leur tenir la main", résume un scénariste.


Verdict : Un Metroidvania à l’Identité Forte, mais Exigeant

Gigasword n’est pas un jeu pour tout le monde. Sa courbe d’apprentissage est abrupte, son univers oppressant, et son système de combat impitoyable. Mais c’est précisément ce qui en fait une expérience unique. Les amateurs de défis tactiques et de narration immersive y trouveront leur compte, surtout s’ils aiment les titres comme Blasphemous ou Death’s Gambit.

Quelques bémols cependant : certains bugs mineurs (collisions étranges, animations qui se bloquent) rappellent que c’est un jeu indépendant, et l’absence de checkpoints intermédiaires dans certains donjons peut frustrer. Enfin, le pixel art, bien que magnifique, manque parfois de lisibilité dans les phases de combat rapides.

Malgré ces défauts, Gigasword marque les esprits. Son mélange de combat physique, d’énigmes environnementales et de narration atmosphérique en fait un titre à part dans le paysage des metroidvanias. Et avec une démo disponible sur Steam, il n’y a aucune raison de ne pas essayer de soulever cette épée… si vous en avez le courage.

Gigasword prouve qu’une idée simple – une épée trop lourde – peut devenir le fondement d’une expérience riche et mémorable. Entre défis techniques, récit sombre et gameplay innovant, le jeu de Studio Hybrid s’impose comme une pépite pour les amateurs de metroidvanias exigeants. À réserver aux joueurs prêts à accepter ses défauts pour en savourer les qualités uniques.

Et si l’aventure vous tente, la démo sur Steam est là pour vous convaincre… ou vous dissuader. Après tout, tout le monde n’est pas fait pour porter une épée de 50 kg.

L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
L’épée de Gigasword, c’est comme un personnage à part entière. Elle pèse 50 kg en termes de game feel, et chaque coup est un effort. C’est un fardeau narratif et mécanique, mais aussi une mécanique subtile qui récompense la maîtrise. Les coups chargés, les boss qui exploitent vos faiblesses, tout est conçu pour vous faire réfléchir. C’est un jeu de défis tactiques, mais aussi de survie. Si vous aimez les titres comme Blasphemous ou Death’s Gambit, Gigasword est fait pour vous.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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