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My Hero Academia : Comment *Naruto* a secrètement façonné l’ADN visuel du shōnen moderne – les révélations de Kohei Horikoshi
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Quand l’hommage devient un langage universel : comment *Naruto* a marqué *My Hero Academia* sans que son auteur s’en rende compte
*My Hero Academia* n’est pas qu’un simple successeur des grands shōnen : c’est une **œuvre qui porte en elle l’ADN visuel de *Naruto***, intégrant des **techniques narratives et des cadrages dynamiques** popularisés par Masashi Kishimoto. Kohei Horikoshi, son créateur, avoue lui-même reproduire **inconsciemment** des procédés stylistiques – comme les **perspectives déformées** ou les **symboles récurrents** (tunnels, ombres) – qui transcendent le simple hommage pour devenir un **langage graphique partagé**. Cette analyse révèle comment *Naruto* a **redéfini les standards du shōnen**, influençant une génération entière de mangakas… **sans même qu’ils s’en aperçoivent**.A retenir :
- L’influence invisible de *Naruto* : Horikoshi utilise des cadrages cinématiques (plans serrés, lentilles déformantes) identiques à ceux de Kishimoto, prouvant que certaines techniques sont devenues des réflexes narratifs pour les auteurs de shōnen.
- Des scènes "plagiées" sans le vouloir : Le tunnel étouffant de *My Hero Academia* (arc *Prueba de Batalla*) reproduit presque à l’identique une séquence du volume 17 de *Naruto* – un exemple frappant de mémoire visuelle collective.
- Kishimoto salue la précision d’Horikoshi : Le créateur de *Naruto* souligne sa clarté narrative, où chaque case sert un but émotionnel, avec des symboles visuels (ombres, tunnels) pour amplifier la tension – une technique qu’il avait lui-même popularisée.
- L’hommage transformé en innovation : *My Hero Academia* ne copie pas *Naruto*, mais réinvente ses codes : les cartes de perks remplacent les techniques de chakra, et les combats gagnent en fluidité cinématographique tout en gardant une identité propre.
- Un dialogue artistique entre générations : Leur rencontre révèle une complicité créative : Horikoshi admet reproduire des procédés "sans s’en rendre compte", tandis que Kishimoto y voit la marque d’un style assimilé et dépassé.
- *Naruto*, le manga qui a changé les règles : Son héritage va au-delà des clichés (comme les similitudes Aizawa/Kakashi) – il a imposé un nouveau langage visuel pour les shōnen, influençant même ceux qui croyaient s’en affranchir.
L’héritage visuel de *Naruto* : quand l’influence devient un réflexe créatif
Kohei Horikoshi, le génial esprit derrière *Boku no Hero Academia*, a souvent exprimé son admiration pour *Naruto* de Masashi Kishimoto. Mais ce qui fascine, c’est que cette influence ne se limite pas à des clins d’œil évidents – comme les similitudes entre Aizawa et Kakashi (le masque, l’attitude désinvolte) ou les parallèles entre Deku et Naruto (le héros "faible" qui se dépasse). Non, l’héritage de *Naruto* dans *My Hero Academia* est bien plus profond, presque organique : il s’insinue dans la structure narrative, la mise en scène des combats, et même la rythmique des planches.
Là où *Dragon Ball* a marqué son époque par son rythme effréné et ses explosions d’énergie pure, *Naruto* a révolutionné le shōnen en introduisant une approche cinématographique. Kishimoto était un maître dans l’art de jouer avec les cadrages : il passait sans transition d’un plan large, soulignant l’ampleur d’un champ de bataille, à un gros plan expressif sur un visage déformé par la colère ou la détermination. Horikoshi a intériorisé cette grammaire visuelle. Dans *My Hero Academia*, les combats ne sont pas seulement des enchaînements de coups – ce sont des chorégraphies émotionnelles, où chaque angle de vue, chaque ombre portée, chaque distorsion de perspective sert à amplifier l’impact dramatique.
Kishimoto lui-même a salué cette clarté narrative chez Horikoshi. *"Il a une vision très précise de ce qu’il veut faire ressentir au lecteur"*, a-t-il confié lors d’une interview. *"Chaque case a un but, chaque mouvement est calculé pour guider l’œil vers l’émotion pure."* Une précision qui rappelle étrangement… la sienne. Comme si, en étudiant *Naruto* pendant des années, Horikoshi avait fini par adopter les mêmes tics de mise en scène – non par imitation servile, mais parce que ces techniques étaient devenues, pour lui, la façon la plus naturelle de raconter une histoire.
"Je ne m’en rendais même pas compte" : quand *My Hero Academia* reproduit *Naruto* sans le vouloir
Il y a des scènes qui frappent par leur étrange familiarité. Prenez l’arc de la *Prueba de Batalla*, lorsque Bakugo coince Deku dans un tunnel étouffant, utilisant ses explosions pour le pousser dans ses retranchements. La séquence est filmée – au sens presque littéral – comme un cauchemar claustrophobique : la perspective se déforme sous l’effet d’une lentille, les plans se resserrent sur les visages en sueur, et l’on sent presque l’air manquer. Or, cette mise en scène est presque identique à celle du volume 17 de *Naruto*, lorsque Jiraiya affronte Itachi et Kisame dans un espace confiné.
Interrogé sur ce parallèle, Horikoshi a avoué, amusé : *"Je ne m’en rendais même pas compte !"* Et c’est précisément cela qui est fascinant. Ces ressemblances ne relèvent pas d’un plagiat, mais d’une mémoire visuelle collective. Après des années à dévorer les mêmes œuvres, les mangakas finissent par partager un langage graphique commun, une sorte de grammaire invisible qui transcende les générations. *"Parfois, on reproduit ce qu’on a aimé sans même s’en apercevoir"*, résume Horikoshi. Comme si, en dessinant, sa main retrouvait naturellement les codes qui l’ont marqué adolescent.
D’autres exemples abondent. Les ombres projetées qui annoncent l’arrivée d’un ennemi puissant ? Une signature de *Naruto*, reprise dans *My Hero Academia* pour les apparitions de villains comme Stain ou Overhaul. Les flashbacks en plein combat, qui rappellent au personnage (et au lecteur) ses motivations profondes ? Encore une technique chérie de Kishimoto, que Horikoshi utilise avec la même efficacité. Même les cartes de perks des héros, qui remplacent avantageusement le système de chakra, sont une réinterprétation moderne d’un mécanisme narratif bien connu.
"C’est comme si on parlait la même langue sans avoir besoin de se concerter"*, confie un assistant de Horikoshi. Une langue où les tunnels symbolisent l’épreuve, où les yeux brillants trahissent une résolution nouvelle, et où chaque combat est une métaphore de la croissance. *Naruto* n’a pas seulement inspiré *My Hero Academia* – il a façonné son ADN, au point que certaines séquences semblent sorties tout droit d’un manga que Kishimoto aurait pu dessiner lui-même.
Kishimoto vs. Horikoshi : quand le maître reconnaît l’élève
La rencontre entre les deux mangakas, organisée par le *Weekly Shōnen Jump*, a été un moment historique. Non seulement parce que deux géants du shōnen se retrouvaient face à face, mais parce qu’ils ont découvert, en discutant, à quel point leurs processus créatifs se ressemblaient. Kishimoto, en analysant *My Hero Academia*, a été frappé par cette précision chirurgicale dans la construction des scènes. *"Horikoshi-sensei a une façon très intelligente d’utiliser l’espace"*, a-t-il noté. *"Il ne gaspille jamais une case. Même un arrière-plan apparemment anodin sert à renforcer l’atmosphère."*
Leur échange a révélé des convergences troublantes :
- Les symboles visuels récurrents : Les deux auteurs utilisent les tunnels (lieux de passage obligés, souvent associés à des épreuves) et les ombres (pour suggérer une menace ou un doute) comme des marqueurs narratifs.
- La gestion du mouvement : Chez Kishimoto comme chez Horikoshi, les combats sont découpés comme des scènes de film, avec des ellipses calculées pour accentuer l’impact des coups.
- L’émotion avant la technique : Les deux mangakas privilégient l’expressivité des personnages à la simple démonstration de puissance. Un poing qui tremble avant de frapper en dit souvent plus qu’une explosion spectaculaire.
*"Parfois, je me dis que si j’avais continué *Naruto*, j’aurais peut-être fait quelque chose qui ressemble à *My Hero Academia*"*, a même lancé Kishimoto, mi-sérieux, mi-amusé. Une déclaration qui en dit long sur la filiation artistique entre les deux œuvres. Horikoshi, de son côté, assume pleinement cet héritage – tout en insistant sur le fait qu’il cherche à le dépasser. *"Kishimoto-sensei a ouvert des portes. À nous, maintenant, d’explorer ce qu’il y a derrière."*
Au-delà des hommages : comment *My Hero Academia* réinvente les codes de *Naruto*
Si l’influence de *Naruto* est indéniable, *My Hero Academia* n’est pas pour autant un simple clone modernisé du manga de Kishimoto. Horikoshi a su digérer ces emprunts pour en faire quelque chose de nouveau. Là où *Naruto* misait sur un système de chakra complexe et des clans aux pouvoirs héréditaires, *My Hero Academia* opte pour une approche plus universelle et scientifique : les Alters (ou "Quirks") sont des mutations génétiques, et leur maîtrise relève davantage de l’entraînement physique que de la méditation.
Autre différence majeure : la tonalité. *Naruto* était un mélange de drame sombre (avec des arcs comme celui de Pain) et de comédie déjantée (les gags de Konohamaru ou les transformations de Naruto). *My Hero Academia*, lui, mise sur un équilibre plus homogène, où l’humour (souvent porté par Mineta ou Kirishima) sert à dédramatiser sans jamais tomber dans le grand guignol. Les enjeux restent personnels et intimes : Deku ne veut pas sauver le monde par devoir, mais parce qu’il refuse de laisser tomber ceux qu’il aime – une motivation bien plus proche de Luffy (*One Piece*) que de Naruto lui-même.
Enfin, là où *Naruto* s’étendait sur des centaines de chapitres avec des arcs parfois redondants, Horikoshi privilégie une narration plus resserrée. Les combats sont plus courts, mais plus intenses, et chaque arc apporte son lot de révélations majeures sans s’éterniser. Une approche qui plaît à Kishimoto : *"Il a compris ce que moi, j’ai mis des années à apprendre : parfois, moins c’est plus."*
Alors, *My Hero Academia* est-il un *Naruto* 2.0 ? Non. C’est plutôt une œuvre sœur, qui partage le même ADN mais explore des chemins différents. Comme si, après avoir appris à marcher avec les géants, Horikoshi avait décidé de courir dans une autre direction – tout en gardant, au fond, la même foi dans les héros.
Derrière les planches : comment *Naruto* a changé la façon de dessiner les shōnen
Pour comprendre à quel point *Naruto* a marqué *My Hero Academia*, il faut remonter aux années 2000, lorsque le manga de Kishimoto dominait les ventes et redéfinissait les attentes des lecteurs. Avant lui, les combats de shōnen étaient souvent des enchaînements de coups plus ou moins bien dessinés, avec une emphase sur la puissance brute (*Dragon Ball*) ou la stratégie (*Hunter x Hunter*). Kishimoto, lui, a introduit une dimension cinématographique :
- Des cadrages inspirés du cinéma : Il utilisait des plongées pour montrer la vulnérabilité d’un personnage, des contre-plongées pour souligner sa puissance, et des plans subjectifs pour immerger le lecteur dans l’action.
- Une gestion du temps élastique : Il étirait ou compressait le temps narratif pour maximiser la tension (voir le combat Sasuke vs. Itachi, où chaque seconde semble une éternité).
- Des symboles visuels forts : Le tunnel = l’épreuve ; la pluie = la tristesse ; les yeux qui s’illuminent = une prise de conscience. Ces codes sont devenus des standards du genre.
Horikoshi, comme beaucoup de mangakas de sa génération, a grandit avec ces innovations. *"Quand j’ai commencé *My Hero Academia*, je voulais que les combats aient cet impact-là"*, confie-t-il. *"Pas juste des explosions, mais des moments où on sent que les personnages risquent vraiment quelque chose."* Résultat : dans *MHA*, un simple coup de poing peut devenir un événement dramatique, grâce à une mise en scène qui joue sur :
- Les expressions faciales exagérées (les yeux écarquillés, les veines qui gonflent).
- Les arrière-plans destructurés (pour suggérer le chaos).
- Les silences graphiques (une case vide pour marquer un choc).
*"Kishimoto a prouvé qu’un shōnen pouvait être à la fois spectaculaire et intelligent"*, résume un rédacteur du *Jump*. *"Horikoshi a pris le relais en ajoutant sa touche : une énergie plus jeune, des héros plus diversifiés, et une réflexion sur ce que signifie être un héros aujourd’hui."* En somme, *Naruto* a ouvert la voie ; *My Hero Academia* l’a élargie.
Et si *My Hero Academia* était le *Naruto* que Kishimoto n’a jamais pu dessiner ?
Voici une hypothèse qui fait frémir les fans : et si *My Hero Academia* était, en quelque sorte, la version alternative de ce que *Naruto* aurait pu devenir ? Kishimoto lui-même a avoué, après la fin de son manga, qu’il aurait aimé explorer :
- Un système de pouvoirs plus scientifique (plutôt que basé sur le chakra).
- Des héros plus "ordinaires", dont les forces viennent de leur détermination plutôt que de leur lignée.
- Une société où les super-pouvoirs sont normalisés (comme dans *MHA*, où 80% de la population a un Alter).
*"Je me demande parfois ce que serait devenu *Naruto* si j’avais eu 10 ans de moins"*, a confié Kishimoto lors d’une conférence. *"Peut-être quelque chose de plus proche de ce que fait Horikoshi : plus rythmé, plus moderne, avec des enjeux plus concrets."* Une déclaration qui donne à *My Hero Academia* une dimension presque… testamentaire.
Bien sûr, les deux œuvres restent très différentes :
- *Naruto* était une quête initiatique (devenir Hokage), tandis que *MHA* explore la responsabilité du héros dans une société complexe.
- L’humour de *Naruto* était souvent potache ; celui de *MHA* est plus subtil et caractérisé (chaque personnage a son style comique).
- Les méchants de *Naruto* étaient des figures tragiques (Pain, Obito) ; ceux de *MHA* sont plus ambigus (Stain, Dabi).
Alors, *My Hero Academia* est-il l’héritier de *Naruto* ? Oui, mais pas de la manière dont on pourrait le croire. Ce n’est pas une copie, ni même un hommage appuyé. C’est plutôt la preuve que certaines histoires, certains langages visuels, deviennent si puissants qu’ils transcendent leurs créateurs. *Naruto* a marqué Horikoshi, comme il a marqué des millions de lecteurs. Et aujourd’hui, c’est au tour de *My Hero Academia* de transmettre cette flamme – en l’adaptant à une nouvelle génération.