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"Jason Bourne : Le mythe qui a redéfini l'action moderne" – Pourquoi cette saga reste inégalée, malgré ses faux pas
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Il y a 18 heures

"Jason Bourne : Le mythe qui a redéfini l'action moderne" – Pourquoi cette saga reste inégalée, malgré ses faux pas

Pourquoi Jason Bourne a marqué l’histoire du cinéma d’action – et où la saga a-t-elle dérapé ?

En 2002, Matt Damon incarnait pour la première fois Jason Bourne, un agent amnésique aussi redoutable que vulnérable, dans El caso Bourne. Un rôle qui a bouleversé les codes du genre : adieu les super-héros invincibles, bonjour le réalisme brut, les combats haletants et les intrigues politiques ancrées dans notre époque. Avec 214 millions de dollars de recettes mondiales et une influence durable sur des films comme Mission Impossible ou James Bond, la saga est devenue une référence. Pourtant, entre les chefs-d’œuvre de Paul Greengrass (et sa caméra tremblante légendaire), le raté relatif de El legado de Bourne avec Jeremy Renner, et le retour mitigé de Damon en 2016, la franchise a connu des hauts et des bas. Plongez dans l’ascension, les audaces et les limites d’un mythe qui a redéfini l’action moderne – et découvrez pourquoi, malgré tout, Bourne reste inégalé.

A retenir :

  • 2002 : La révolutionEl caso Bourne impose un réalisme inédit avec Matt Damon en agent amnésique, inspirant des générations de films d’espionnage. 214M$ de recettes et un impact culturel immense.
  • L’ère Greengrass (2004-2007) – Avec El mito de Bourne et El ultimátum de Bourne, le réalisateur invente un style visuel unique : caméra tremblante, combats ultra-réalistes, et la scène culte de Tanger (tournée sans doublures !). 443M$ pour le 3e volet.
  • 2012 : L’échec relatif de la relanceEl legado de Bourne mise sur Jeremy Renner et la bio-ingénierie militaire, mais peine à convaincre (55% sur Rotten Tomatoes). Les fans réclament Damon.
  • 2016 : Un retour en demi-teinteJason Bourne relance la franchise (415M$), mais un scénario prévisible sur la surveillance de masse déçoit. La saga, autrefois révolutionnaire, cherche toujours son second souffle.
  • Héritage indéniable – Malgré ses faiblesses, Bourne a influencé des dizaines de films et séries, de 007 à The Night Manager, en prouvant qu’un blockbuster pouvait être intelligent et visuellement audacieux.

2002 : El caso Bourne, ou comment tout a commencé

Imaginez la scène : un homme, à moitié mort, est repêché en mer Méditerranée par des pêcheurs. Il ne sait ni qui il est, ni d’où il vient, mais son corps porte les stigmates d’un passé violent. Quand il découvre une puce bancaire implantée dans sa hanche, le mystère s’épaissit. C’est ainsi que Jason Bourne entre dans notre vie, dans une séquence d’ouverture aussi minimaliste qu’efficace. Doug Liman, réalisateur de Swingers et futur papa de Mr. & Mrs. Smith, signe avec El caso Bourne (2002) un film qui va bouleverser les codes du cinéma d’action.

Adapté du roman de Robert Ludlum, le film mise sur un réalisme brut : pas de gadgets high-tech, pas de méchants caricaturaux, mais un héros vulnérable, en quête d’identité, et des combats chorégraphiés comme des duels à mort. La scène de l’appartement parisien, où Bourne improvise une arme avec un stylo, devient instantanément culte. Avec 214 millions de dollars de recettes mondiales et des critiques dithyrambiques (83% sur Rotten Tomatoes), le film propulse Matt Damon – alors connu pour des rôles dramatiques comme dans Will Hunting – au rang d’icône de l’action.

Mais le vrai génie de El caso Bourne réside dans son équilibre parfait entre intrigue politique (la CIA et son programme Treadstone) et scènes d’action viscérales. Le film pose les bases d’une saga qui va redéfinir le genre : plus de super-héros, place à des agents crédibles, imparfaits, et terrifiante efficaces.


« Bourne n’est pas un surhomme. C’est un homme brisé qui se bat pour survivre. C’est ça qui le rend si fascinant. »Roger Ebert, critique influent, en 2002.

Paul Greengrass : L’homme qui a inventé le style "Bourne"

Si Doug Liman a lancé la saga, c’est Paul Greengrass qui lui a donné son ADN visuel. Dès El mito de Bourne (2004), le réalisateur britannique impose un style unique : caméra à l’épaule, montages serrés, plans courts qui donnent l’impression d’être au cœur de l’action. Les scènes de combat ne sont plus des ballets chorégraphiés, mais des duels sauvages, où chaque coup compte. Le résultat ? Une immersion totale, comme si le spectateur courait aux côtés de Bourne dans les ruelles de Naples ou de Berlin.

Mais c’est avec El ultimátum de Bourne (2007) que Greengrass atteint son apogée. Le film ouvre sur une scène anthologique : Bourne, à Moscou, se bat dans un petit appartement exigu, utilisant tout ce qui lui tombe sous la main (un livre, une serviette, un couteau) pour neutraliser son adversaire. Puis vient la poursuite à Tanger, tournée sans doublures ni effets numériques. Pendant 14 minutes, Damon court, saute, se bat dans les rues bondées de la ville, avec une intensité rare. Le film rapporte 443 millions de dollars et obtient 92% sur Rotten Tomatoes – un sans-faute.

Greengrass ne se contente pas de filmer l’action : il réinvente sa grammaire. Son influence se ressentira partout, de Mission Impossible (où Tom Cruise adopte un style plus réaliste) à James Bond (avec Casino Royale en 2006, où Daniel Craig incarne un 007 plus sombre et physique). Même Christopher Nolan reconnaît son dette envers Greengrass pour The Dark Knight.


« Avec Bourne, on a prouvé qu’un film d’action pouvait être à la fois un thriller intelligent et un spectacle visuel révolutionnaire. »Paul Greengrass, en entretien pour The Guardian (2016).

El legado de Bourne (2012) : La relance qui a divisé

Après le triomphe de El ultimátum, la franchise pourrait se reposer sur ses lauriers. Mais en 2012, Universal tente une relance audacieuse avec El legado de Bourne, confiant le rôle principal à Jeremy Renner (oscarisé pour The Hurt Locker). Exit Jason Bourne, place à Aaron Cross, un agent issu du programme Outcome, où les soldats sont génétiquement modifiés pour surpasser les limites humaines.

Sur le papier, l’idée est séduisante : explorer les dérives de la bio-ingénierie militaire, un thème d’actualité. Le film mise aussi sur un réalisateur talentueux, Tony Gilroy (scénariste des précédents Bourne), et un casting solide (avec Rachel Weisz et Edward Norton). Pourtant, le résultat déçoit : malgré un budget de 125 millions de dollars et des recettes honorables (276M$), El legado n’atteint pas l’impact de ses prédécesseurs. 55% sur Rotten Tomatoes, contre 92% pour El ultimátum.

Le problème ? L’absence de Matt Damon, d’abord. Les fans peinent à s’attacher à Aaron Cross, malgré le talent de Renner. Ensuite, le film manque de la tension politique qui faisait la force de la saga. Enfin, si les scènes d’action sont toujours bien chorégraphiées, elles manquent de cette urgence, de cette immédiateté qui rendait les Bourne si captivants. Le public a parlé : sans Damon, Bourne n’est plus Bourne.


« Renner est un excellent acteur, mais il ne remplace pas Damon. Bourne, c’est une histoire de mémoire, d’identité. Sans lui, on perd l’âme de la saga. »Mark Kermode, critique pour la BBC.

Jason Bourne (2016) : Le retour du roi, mais pour quoi faire ?

Quatre ans après l’échec relatif de El legado, la rumeur enfle : Matt Damon et Paul Greengrass seraient de retour pour un cinquième volet. La nouvelle est accueillie comme une délivrance par les fans. Enfin, Bourne rentre à la maison ! Sauf que… Jason Bourne (2016) divise. Certes, le film rapporte 415 millions de dollars, prouvant que la franchise reste bankable. Mais côté critique, c’est une autre histoire : 56% sur Rotten Tomatoes, et des reproches récurrents sur un scénario prévisible centré sur la surveillance de masse (un thème déjà exploité à outrance dans le cinéma d’espionnage).

Pire : le film manque d’audace. Là où les précédents volets surprenaient par leur réalisme et leur rythme effréné, Jason Bourne semble se contenter de répéter des recettes. La scène de poursuite finale à Las Vegas, bien que spectaculaire, ne parvient pas à égaler l’intensité de Tanger. Et si Damon reste convaincant, son personnage semble tourner en rond : Bourne cherche toujours à comprendre qui il est, mais cette fois, on a l’impression de déjà connaître la réponse.

Pourtant, le film n’est pas sans qualités. La scène d’affrontement dans un casino de Macao, tournée dans un décor réel, rappelle le génie de Greengrass pour les séquences d’action immersives. Et l’intrigue, bien que classique, aborde des enjeux contemporains (les GAFAM, la vie privée) avec une certaine pertinence. Mais au final, Jason Bourne laisse un goût d’inachevé : celui d’une franchise qui, après avoir tout révolutionné, ne sait plus où aller.


« On dirait un film de Bourne… mais sans l’âme de Bourne. Dommage. »Peter Travers, Rolling Stone (2016).

Pourquoi Bourne reste inégalé, malgré ses défauts

Alors, la saga Bourne est-elle finie ? Pas si sûr. Malgré ses faux pas, son héritage reste colossal. Avant Bourne, les films d’espionnage étaient souvent des fantasies high-tech (pensons à James Bond des années 90, avec ses gadgets improbables). Après Bourne, le genre a dû se réinventer : plus de réalisme, plus de crédibilité, des héros imparfaits et humains.

Son influence se voit partout :

  • James Bond : Casino Royale (2006) et Skyfall (2012) adoptent un ton plus sombre, inspiré par Bourne.
  • Mission Impossible : À partir de Ghost Protocol (2011), Tom Cruise mise sur des cascades réalistes et spectaculaires, comme la scène de l’hôtel à Dubaï.
  • Les séries TV : The Night Manager (2016) ou Condor (2018) reprennent l’esthétique et les thèmes de Bourne.
  • Le cinéma d’action : Des films comme John Wick (2014) ou Atomic Blonde (2017) doivent beaucoup à son style visuel.

Et puis, il y a ces scènes qui restent gravées :

  • Le combat dans l’appartement à Paris (El caso Bourne).
  • La poursuite à moto à Goa (El mito de Bourne).
  • La course-poursuite à Tanger (El ultimátum de Bourne).
  • L’affrontement dans le casino de Macao (Jason Bourne).

Alors oui, la saga a connu des hauts et des bas. Oui, El legado a déçu, et Jason Bourne n’a pas su relancer la machine. Mais quand on regarde l’impact global de cette franchise, une chose est sûre : sans Bourne, le cinéma d’action ne serait pas le même. Et ça, aucun faux pas ne pourra jamais l’effacer.

Et maintenant ? L’avenir de Jason Bourne

Alors, que réserve l’avenir à Jason Bourne ? Les rumeurs vont bon train. En 2020, Matt Damon a laissé entendre qu’il était ouvert à un sixième volet, à condition que Paul Greengrass soit de la partie. De son côté, Universal semble déterminé à relancer la franchise, avec ou sans Damon. Une série TV, Treadstone (2019), a tenté de explorer les origines du programme, mais n’a pas convaincu (annulée après une saison).

Une chose est sûre : si un nouveau Bourne voit le jour, il devra innover. Revenir aux sources, peut-être : un Bourne plus intime, plus psychologique, qui explore les conséquences de ses années de violence. Ou au contraire, osé un virage radical, comme un Bourne vieillissant, confronté à une nouvelle génération d’agents. Une chose est certaine : après avoir réinventé le genre, la saga ne peut pas se contenter de se répéter.

En attendant, une question persiste : et si le vrai génie de Bourne résidait dans son imperfection ? Un héros qui ne se souvient pas de son passé, une franchise qui a su se réinventer avant de perdre son chemin… Comme son personnage, Bourne est un survivant. Et les survivants, on le sait, reviennent toujours.

Vingt ans après El caso Bourne, la saga reste un monument du cinéma d’action – un de ces rares blockbusters qui ont su allier intelligence, réalisme et spectacle. Oui, certains volets ont déçu. Oui, la franchise semble aujourd’hui en quête d’un second souffle. Mais quand on repense à ces scènes anthologiques, à cette révolution visuelle orchestrée par Greengrass, ou à ce personnage si humain malgré sa machine de guerre, une évidence s’impose : Bourne a changé le cinéma. Et ça, rien ni personne ne pourra jamais le lui enlever.

Alors, prêt à replonger dans l’univers de Jason Bourne ? Les films sont disponibles en streaming – et croyez-nous, ils n’ont rien perdu de leur puissance.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Bourne, c'est comme un bon whisky : il a besoin de temps pour vieillir, mais quand il est bon, il est vraiment bon. Et même si certains épisodes ont été un peu trop dilués, l'ADN de la saga reste intact. C'est un peu comme si Bourne était un survivant, toujours prêt à revenir, même après avoir été mis de côté. On attend de voir ce que l'avenir lui réserve, mais une chose est sûre : sans Bourne, le cinéma d'action serait bien moins intéressant."
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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