Il y a 40 jours
Lost Soul Aside : La démo gratuite, un coup de poker audacieux pour un hack and slash ambitieux mais controversé
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Pourquoi *Lost Soul Aside* mise tout sur une démo jour-J – et pourquoi c’est risqué
À contre-courant des stratégies marketing classiques, Lost Soul Aside propose une **démo jouable d’une heure dès son lancement le 29 août 2025**, une première pour un titre AAA soutenu par Sony. Développé dans le cadre du China Hero Project et propulsé par l’Unreal Engine 5, le jeu promet des combats dynamiques, une fusion symbiotique avec la créature Arena, et trois armes distinctes à maîtriser. Pourtant, entre un développement tumultueux (retards, critiques *"mixed"* sur Steam) et une concurrence féroce (*Black Myth: Wukong*, *Devil May Cry 5*), ce pari osé pourrait bien se retourner contre lui. La démo, bien que généreuse, suffira-t-elle à justifier un prix oscillant entre 70 € et 80 € ?A retenir :
- Stratégie inédite : Une démo jouable le jour de la sortie (29/08/2025), avec 1h de contenu incluant deux combats de boss, trois armes et les mécaniques de fusion avec Arena.
- Technologie et ambition : Moteur Unreal Engine 5 pour des graphismes détaillés et des effets visuels spectaculaires (particules dynamiques, éclairages réalistes).
- Développement chaotique : Projet initial solo de Yang Bing, repris par Sony via le China Hero Project, marqué par des retards et des critiques "mixed" sur Steam.
- Concurrence impitoyable : Face à des titres comme Black Myth: Wukong (2024) ou Devil May Cry 5, *Lost Soul Aside* peine à se démarquer malgré son approche narrative.
- Modèle économique discutable : Prix élevé (70-80 €) pour un jeu au statut incertain, avec une édition Deluxe incluant skins, OST et artbook.
- Comparaison avec les démos récentes : Comme Final Fantasy VII Rebirth, la démo n’autorise pas de sauvegarde transférable, limitant son utilité pour les joueurs.
- Mécaniques clés : Système de fusion symbiotique offrant des capacités surhumaines, et un hack and slash narratif mêlant action et intrigue SF.
Un lancement contre-intuitif : pourquoi une démo le jour J ?
Dans un secteur où les démos précèdent souvent la sortie de plusieurs semaines – voire mois –, Lost Soul Aside fait cavaliers seuls. Le titre, développé par le studio chinois Ultimate Games et soutenu par Sony via le China Hero Project, propose une version d’essai gratuite dès le 29 août 2025, jour de son lancement officiel. Une décision qui surprend, d’autant que cette démo offre près d’une heure de gameplay, incluant deux affrontements de boss, trois armes distinctes (une épée à double tranchant, un gant énergétique, et une arme non dévoilée), ainsi que les mécaniques de fusion avec Arena, la créature symbiotique au cœur de l’intrigue.
Pourquoi un tel choix ? Plusieurs hypothèses circulent. Certains y voient une stratégie de transparence : laisser les joueurs juger par eux-mêmes avant d’investir 70 € (version standard) ou 80 € (édition Deluxe, avec skins exclusifs, une OST numérique et un artbook). D’autres, plus sceptiques, évoquent un manque de confiance dans le produit final. Les premières critiques sur Steam, qualifiées de *"mixed"* (un euphémisme pour un jeu AAA), alimentent cette théorie. Comme le souligne un utilisateur : *"Une démo jour-J, c’est soit du génie marketing, soit un aveu de faiblesse. Wait and see."*
À titre de comparaison, des titres comme Final Fantasy VII Rebirth (2024) ou Resident Evil Village (2021) avaient aussi proposé des démos limitées, mais plusieurs semaines avant leur sortie, permettant de générer du bouche-à-oreille. Ici, le timing serré laisse peu de marge à la viralité. Reste une question : cette démo suffira-t-elle à convaincre face à des concurrents mieux établis ?
"Un hack and slash qui veut trop en faire" : les promesses techniques
Sous le capot, *Lost Soul Aside* mise sur l’Unreal Engine 5 pour séduire. Le moteur graphique, déjà utilisé dans des blockbusters comme Fortnite ou The Matrix Awakens, permet ici des environnements ultra-détaillés et des effets visuels impressionnants. Les combats, dynamiques et rythmés, rappellent ceux de Bayonetta 3, avec une touche de Nier: Automata pour le côté narratif. La fusion avec Arena, une créature aux allures de dragon mécanique, offre des capacités surhumaines (dashes aériens, attaques chargées) qui diversifient les approches de combat.
Pourtant, derrière cette vitrine technique se cachent des limites frustrantes. La démo intègre bien un système de progression, mais les compétences débloquées ne seront pas transférables dans le jeu complet – un choix qui déçoit les joueurs habitués aux démos de Monster Hunter: World ou Code Vein, où les progrès étaient conservés. Autre point noir : l’optimisation. Plusieurs testeurs rapportent des baisses de FPS en mode performance (PS5), un comble pour un jeu qui se veut next-gen.
Le vrai test : le feeling des combats. Les trois armes proposées dans la démo offrent des styles radicalement différents :
- L’épée à double tranchant : rapide et précise, idéale pour les enchaînements.
- Le gant énergétique : puissant mais lent, avec des attaques chargées dévastatrices.
- L’arme mystère (non dévoilée dans les trailers) : probablement un fouet ou une lame flexible, d’après les fuites.
Derrière les écrans : l’histoire tourmentée d’un projet chinois ambitieux
Lost Soul Aside est né en 2016 comme un projet solo de Yang Bing, un développeur indépendant chinois. Son trailer de 2017, montrant un hack and slash stylisé avec une esthétique cyberpunk, avait fait sensation, attirant l’attention de Sony. Intégré au China Hero Project (un programme visant à promouvoir les talents asiatiques), le jeu a ensuite connu un développement chaotique : changements d’équipe, retards à répétition (initialement prévu pour mai 2025), et rumeurs de tensions avec l’éditeur.
Le résultat ? Un titre qui peine à trouver son identité. Entre un scénario SF classique (fusion symbiotique, complot intergalactique) et des mécaniques empruntées à des références comme God of War (système de parry) ou Astro’s Playroom (mouvements acrobatiques), *Lost Soul Aside* donne l’impression de bricoler des idées existantes sans les sublimer. Pourtant, son design artistique – mélange de cyberpunk et de mythologie asiatique – reste son atout majeur.
Un détail révélateur : le jeu était à l’origine prévu sur PS4, avant de basculer sur PS5 et PC. Ce changement de plateforme a nécessité un refonte technique, expliquant peut-être certains problèmes d’optimisation. Comme le confie un ancien membre de l’équipe sous couvert d’anonymat : *"On a dû tout repenser en cours de route. Le jeu a grandi trop vite pour ses propres fondations."*
70 €, vraiment ? Le dilemme du prix face à la concurrence
Avec un tarif oscillant entre 70 € et 80 € (pour l’édition Deluxe), *Lost Soul Aside* se positionne dans la fourchette haute des jeux AAA. Un choix audacieux, quand on connaît la concurrence directe :
- Black Myth: Wukong (août 2024) : un chef-d’œuvre technique et narratif, vendu 50 € au lancement.
- Devil May Cry 5 (2019) : toujours considéré comme la référence du genre, régulièrement en promo à 20 €.
- Sifu (2022) : un hack and slash innovant, à 40 €.
L’édition Deluxe, à 80 €, ajoute des cosmétiques et un artbook, mais rien qui ne justifie un surcoût de 10 €. Comme le résume un utilisateur Reddit : *"Pour 80 balles, je veux du contenu, pas des skins. Next."* Sony et Ultimate Games devront peut-être revoir leur copie… ou compter sur des baisses de prix rapides.
Verdict des joueurs : entre enthousiasme et déception
Les retours sur la démo, disponibles depuis le 29 août, sont partagés :
- Les points forts :
- Des combats visuellement impressionnants, grâce à l’Unreal Engine 5.
- Une bande-son épique, composée par des artistes chinois et japonais.
- Un design des boss original (notamment le premier affrontement, contre une créature mi-machine mi-démon).
- Les critiques récurrentes :
- Un système de caméra perfectible, surtout dans les arènes étroites.
- Des dialogues en anglais mal synchronisés (le doublage chinois, lui, est salué).
- Un manque de variété dans les enchaînements de combat après 30 minutes de jeu.
Le plus surprenant ? Les joueurs chinois, habituellement très critiques, semblent plus indulgents que les Occidentaux. Sur Weibo (l’équivalent chinois de Twitter), les retours soulignent la fierté d’un jeu local qui ose rivaliser avec les productions japonaises. *"C’est notre réponse à Devil May Cry !"*, peut-on lire. Une réaction qui rappelle celle autour de Genshin Impact en 2020.
Et les critiques pros ? Les premiers tests (IGN Chine, GameSpot Asia) lui attribuent des notes autour de 7/10, avec des éloges pour son ambition, mais des réserves sur sa durée de vie (12-15h pour le mode histoire) et son manque d’originalité. *"Un bon jeu, mais pas un incontournable"*, résume un journaliste de Famitsu.
Pour les fans de hack and slash, la démo vaut le détour, ne serait-ce que pour ses combats spectaculaires et son univers cyberpunk. Mais à 70 €, le jeu devra prouver qu’il mérite sa place aux côtés des Devil May Cry et autres Bayonetta. En l’état, il reste un OVNI sympathique, mais pas (encore) une référence. À suivre de près – surtout si une mise à jour ou un DLC vient corriger ses défauts.
Petit conseil : attendez les soldes… ou les retours des joueurs après une semaine de jeu. La démo, elle, est déjà là pour vous aider à trancher.