Marvel Cosmic Invasion : Le Retour Triomphal du Beat-'em-Up Pixel Art en Décembre

Un voyage dans le temps : quand le pixel art rencontre l’ère moderne

D’emblée, Marvel Cosmic Invasion frappe par son esthétique rétro assumée. Le choix du pixel art n’est pas anodin : il s’agit d’un hommage appuyé aux jeux de combat Marvel des années 90, ces titres qui ont marqué toute une génération de joueurs. On pense bien sûr à X-Men: Children of the Atom (1994) ou The Punisher (1993), des classiques du genre où l’action frénétique le disputait à des sprites détaillés et des couleurs éclatantes. Ici, Dotemu pousse le concept plus loin : les animations sont d’une fluidité remarquable, les effets spéciaux (explosions, impacts, pouvoirs cosmiques) stylisés sans être surchargés, et les décors regorgent de clins d’œil aux comics.

Mais attention, ce n’est pas qu’une question de nostalgie. Le studio a su intégrer des mécaniques modernes pour éviter l’écueil du "simple remake". Les combats, bien que rapides et nerveux, bénéficient d’un système de contre et d’esquive revu pour plus de profondeur. Les ennemis, quant à eux, ne se contentent pas de subir : leurs patterns d’attaque varient selon leur type (robots de l’A.I.M., sbires d’Hydra, créatures cosmiques…), forçant le joueur à adapter sa stratégie. Un équilibre subtil entre héritage rétro et innovations contemporaines.

Petit détail qui a son importance : la bande-son. Composée de thèmes électro-synthétiques rappelant les BO des jeux d’arcade des années 90, elle ajoute une couche d’immersion supplémentaire. Les bruitages, eux, sont directement inspirés des dessins animés Marvel de l’époque (le famous "SHINK!" des griffes de Wolverine est bien présent, rassurez-vous).

"15 héros, 15 façons de jouer" : la promesse tenue

Si le style visuel attire l’œil, c’est bien le roster de personnages qui fait de Marvel Cosmic Invasion un titre à part. Avec l’arrivée de Phoenix et Iron Man en décembre, le jeu atteint les 15 héros jouables, chacun doté de compétences uniques et d’un style de combat distinct. Voici quelques exemples marquants :

• Phoenix (Jean Grey) : la puissance cosmique incarnée. Ses attaques télékinétiques balayent les écrans, et son super move (une explosion stellaire) est tout bonnement spectaculaire. À réserver aux joueurs qui aiment le dégât de zone.
• Iron Man : précision et technologie. Entre ses repulseurs pour les combats rapprochés et ses missiles guidés pour les ennemis à distance, il demande une maîtrise tactique plus poussée.
• Wolverine : la brute incontournable. Ses griffes adamantium et sa régénération en font un personnage ultra-offensif, idéal pour les débutants.
• She-Hulk : l’équilibre parfait. Assez rapide pour esquiver, assez puissante pour encaisse, avec des coups de poing dévastateurs.
• Captain America : le stratège. Son bouclier peut rebondir sur les ennemis, et ses attaques sont parfaites pour contrôler la foule.

Chaque personnage dispose également de moves spéciaux inspirés des comics (le "Optic Blast" de Cyclops, le "Mjolnir Throw" de Thor…), et leurs dialogues en combat ajoutent une touche d’humour et de lore. Mais la vraie révolution, c’est le Cosmic Swap.

Cosmic Swap : quand la coopération devient une arme

Imaginez : vous incarnez Iron Man, votre coéquipier joue Phoenix. En appuyant sur un bouton, vous fusionnez vos pouvoirs pour déclencher une attaque ultime dévastatrice – par exemple, un tir de repulseur surchargé par l’énergie cosmique. C’est ça, le Cosmic Swap : un système qui permet de combiner les capacités de deux héros pour créer des enchaînements inédits.

Cette mécanique n’est pas qu’un gadget. Elle change radicalement la donne en coopération :

• Stratégie renforcée : il faut choisir ses duos en fonction des ennemis (ex : Thor + Storm pour des attaques foudre/électriques contre les robots).
• Variété infinie : avec 15 personnages, les combinaisons possibles sont nombreuses (plus de 200 !), évitant la lassitude.
• Équilibrage dynamique : les attaques combinées consomment une jauge d’énergie partagée, obligeant à gérer ses ressources.

Certains y verront une inspiration directe de Marvel vs. Capcom (et ils n’auront pas tort), mais Dotemu a eu la bonne idée de simplifier les enchaînements pour les rendre accessibles sans sacrifier la profondeur. Résultat : même les joueurs occasionnels peuvent enchaîner des combos impressionnants en quelques minutes.

Petit bémol cependant : en solo, le Cosmic Swap perd une partie de son intérêt, puis qu’il faut changer de personnage manuellement pour simuler la coopération. Un détail qui rappelle que le jeu est avant tout conçu pour être joué à plusieurs.

"Derrière l’écran" : les défis d’un beat-'em-up Marvel en 2024

Développer un beat-'em-up Marvel en 2024, c’est un peu comme marcher sur des œufs. Entre les attentes des fans (nostalgie oblige), les contraintes de licence (Marvel est exigeant sur l’utilisation de ses personnages), et la concurrence (des titres comme Street Fighter 6 ou Guilty Gear Strive dominent le genre), Dotemu avait fort à faire. Alors, comment ont-ils relevé le défi ?

Premier pari : le pixel art. "On voulait un style qui rappelle les jeux des années 90, mais avec une qualité moderne", explique Cyril Voiron, directeur artistique chez Dotemu. Chaque sprite a été redessiné à la main, avec des animations bien plus fluides que dans les titres originaux. "Pour Phoenix, par exemple, on a étudié des dizaines de cases de comics pour capturer son mouvement caractéristique quand elle utilise ses pouvoirs."

Second défi : l’équilibrage des personnages. Avec 15 héros aux capacités radicalement différentes, le risque était de voir certains trop puissants (comme Phoenix) ou trop faibles (comme Black Widow). La solution ? Des tests internes intensifs et des retours de la communauté via des bêtas fermées. "On a ajusté les dégâts et les cooldowns en fonction des données de gameplay", précise un développeur. Résultat : si certains personnages restent plus techniques (comme Iron Man), aucun n’est vraiment inutile.

Enfin, la question du contenu. Contrairement à des jeux comme Marvel’s Guardians of the Galaxy (narratif) ou Marvel’s Spider-Man (open-world), un beat-'em-up repose sur sa rejouabilité. Dotemu a donc misé sur :

• Un mode histoire avec des cinématiques en pixel art et des dialogues enregistrés.
• Un mode survie où les vagues d’ennemis deviennent de plus en plus coriaces.
• Des défi quotidiens et un système de classement en ligne pour les compétiteurs.
• Des costumes alternatifs débloquables (dont certains inspirés des variantes comics, comme le Iron Man "Stealth" ou le Wolverine "Weapon X").

Un dernier mot sur les DLC : Dotemu a confirmé que d’autres personnages pourraient rejoindre le roster post-lancement, avec une préférence pour des héros "moins attendus" (Moon Knight ? Ms. Marvel ?). À suivre.

Coopératif avant tout : à qui s’adresse le jeu ?

Marvel Cosmic Invasion est-il fait pour vous ? Tout dépend de ce que vous cherchez.

Si vous aimez :

• Les beat-'em-up old-school mais avec une touche moderne (Shredder’s Revenge, Streets of Rage 4).
• Les jeux coopératifs à jouer entre potes (jusqu’à 4 en local/online).
• L’univers Marvel et ses références geek (les décors regorgent de détails pour les fans).
• Les defis techniques sans frustration (le jeu est accessible, mais pas simpliste).

En revanche, passez votre chemin si :

• Vous cherchez un jeu solo profond (l’IA des coéquipiers est correcte, mais limitée).
• Vous détestez les combats répétitifs (même avec 15 persos, le gameplay reste un beat-'em-up).
• Vous voulez du photoréalisme (le pixel art est magnifique, mais assumé).

Un point qui divise déjà : la difficulté. En mode "Normal", le jeu est abordable, mais les niveaux "Heroic" et "Cosmic" demandent une maîtrise parfaite des mécaniques (surtout en solo). Certains joueurs regrettent l’absence d’un mode "facile" plus clément, tandis que d’autres saluent ce défi old-school.

Côté multijoueur, les premiers retours sont très positifs : la synchro en ligne est fluide, et le Cosmic Swap crée des moments épiques en équipe. À noter : le jeu propose aussi un mode versus (1v1 ou 2v2), même si ce n’est pas son point fort.