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Metal Gear Solid 5 : pourquoi son guide officiel résiste au temps, 10 ans après sa sortie
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Un vestige de l'ère Kojima toujours en vente, malgré les années
Découvrez pourquoi le guide officiel de *Metal Gear Solid V: The Phantom Pain*, publié en 2015, reste disponible près d'une décennie plus tard – un exploit rare dans l'industrie du jeu vidéo. Entre contenu exhaustif (missions, intrigue, affiche du monde ouvert) et édition collector introuvable (avec lithographies de Yoji Shinkawa), ce guide de 368 pages, signé Piggyback, incarne l'héritage durable d'un jeu culte. Une ressource inestimable pour les nouveaux joueurs comme pour les vétérans, alors que la série renaît avec *Delta: Snake Eater*.
A retenir :
- Un guide physique toujours en vente 10 ans après la sortie du jeu, à 19,70 $ sur Amazon – une exception dans l'industrie.
- Un contenu ultra-complet : 368 pages couvrant missions, intrigue labyrinthique, et une affiche du monde ouvert en bonus.
- L’édition collector épuisée, avec des lithographies de Yoji Shinkawa, se négocie entre 80 et 150 $ chez les revendeurs.
- Le jeu reste accessible via *The Definitive Experience* (23 $), incluant *The Phantom Pain*, *Ground Zeroes* et tous les DLC – la seule façon légale de jouer à *Ground Zeroes* aujourd'hui.
- Un gameplay révolutionnaire (FOB, recrutement de soldats, liberté d'approche) qui influence encore des titres comme *Hitman* ou *Ghost Recon*.
- Un pont entre deux époques : alors que *Metal Gear Solid Delta* relance la franchise, ce guide rappelle l'audace de l'ère Kojima.
Un guide qui défie les lois du temps : pourquoi *The Phantom Pain* fait exception
Dans un paysage où les supports physiques disparaissent souvent des rayonnages en quelques années, le Metal Gear Solid V: The Phantom Pain – Complete Official Guide fait figure d’ovni éditorial. Sorti en septembre 2015 aux côtés du jeu, ce pavé de 368 pages édité par Piggyback – spécialiste des guides premium (*The Legend of Zelda: Breath of the Wild*, *Cyberpunk 2077*) – est toujours disponible neuf sur Amazon pour 19,70 $, contre 25 $ à sa sortie. Une longévité d’autant plus surprenante que Konami, l’éditeur du jeu, a depuis recentré sa stratégie sur le numérique et les rééditions, comme en témoigne le récent *Metal Gear Solid Delta: Snake Eater*.
Pourtant, ce guide n’est pas un simple livre de solutions. Il se présente comme une bible pour qui veut maîtriser les arcanes de *The Phantom Pain* : cartes détaillées des environnements, stratégies d’infiltration adaptées à chaque mission, et surtout, un résumé clair de l’intrigue – un atout majeur dans une série réputée pour ses narrations tortueuses et ses références cryptiques. Cerise sur le gâteau, une affiche grand format du monde ouvert est incluse, offrant une vue d’ensemble des zones d’Afghanistan et d’Angola. Un détail qui ravira les collectionneurs, mais aussi les joueurs souhaitant planifier leurs approches comme un vrai mercenaire.
Derrière ce projet, on retrouve la patte de Piggyback, un éditeur britannique connu pour ses guides haut de gamme, souvent plébiscités pour leur rigueur et leur design soigné. Leur travail sur *The Phantom Pain* ne déçoit pas : les schémas tactiques, les tableaux comparatifs des armes, ou encore les conseils pour gérer Mother Base (la base opérationnelle du jeu) en font un outil presque indispensable pour les perfectionnistes. Preuve de son utilité, le guide reste régulièrement cité dans les forums par des joueurs découvrant le titre aujourd’hui – un phénomène rare pour un jeu sorti il y a près d’une décennie.
L’édition collector : un graal pour les fans, une énigme pour les collectionneurs
Si le guide standard est encore accessible, son homologue en édition limitée est devenu un objet de légende. Épuisée depuis des années, cette version premium se distingue par deux éléments majeurs : une lithographie originale signée Yoji Shinkawa (le directeur artistique de la série, connu pour son style unique mêlant réalisme et esthétique manga), et une galerie d’art exclusive reprenant des concepts visuels du jeu. Aujourd’hui, ces exemplaires s’échangent entre 80 et 150 $ sur le marché de l’occasion, avec des pics à 200 $ pour les versions encore sous cellophane.
Pourquoi un tel engouement ? D’abord, parce que Yoji Shinkawa est une figure culte parmi les fans de *Metal Gear*. Ses dessins, à mi-chemin entre le croquis militaire et l’illustration fantastique, ont marqué l’identité visuelle de la série depuis *Metal Gear Solid* (1998). Posséder une de ses lithographies, c’est un peu comme détenir une pièce d’histoire du jeu vidéo. Ensuite, parce que Konami a limité la production de ces éditions spéciales, créant une rareté artificielle qui joue en faveur des revendeurs. Enfin, parce que *The Phantom Pain* lui-même est considéré comme le dernier opus "canon" dirigé par Hideo Kojima avant son départ controversé de Konami – un statut qui en fait un objet de collection à part entière.
Ironie du sort : alors que Konami mise aujourd’hui sur des remakes comme *Delta: Snake Eater* (sorti en octobre 2024), c’est un artefact de l’ère Kojima qui continue de faire parler de lui. Les collectionneurs les plus avisés n’hésitent d’ailleurs pas à investir dans ces guides, anticipant une valorisation future. "C’est comme acheter une première édition d’un livre culte", explique Thomas L., un collectionneur français interrogé sur Reddit. "Un jour, ces guides seront peut-être les seuls vestiges physiques de cette époque."
Comment jouer à *The Phantom Pain* en 2024 ? Le guide du parfait débutant
Pour ceux qui souhaiteraient (re)découvrir *The Phantom Pain* aujourd’hui, le jeu reste accessible via le pack *Metal Gear Solid V: The Definitive Experience*, disponible pour 23 $ sur PS4, Xbox One et PC (via Steam). Cette compilation inclut :
- The Phantom Pain (le jeu principal),
- Ground Zeroes (son prologue, désormais introuvable seul depuis son retrait des boutiques en 2022),
- Tous les contenus additionnels (missions supplémentaires, skins, armes).
Un rapport qualité-prix imbattable pour qui veut explorer l’un des stealth-action les plus ambitieux de l’histoire, avec son monde ouvert dynamique, son système de recrutement de soldats (via le célèbre Fulton, ce ballon qui exfiltre les ennemis endormis), et ses missions émergentes générées en fonction des actions du joueur.
Mais attention : *The Phantom Pain* n’est pas un jeu facile d’accès. Son récit elliptique, ses références obscures à la saga (notamment à *Peace Walker* et *Metal Gear Solid 3*), et ses mécaniques complexes (gestion des ressources, développement d’armes) peuvent dérouter les néophytes. C’est là que le guide officiel entre en jeu : en plus des solutions pas à pas, il propose des explications contextuelles sur l’univers de *Metal Gear*, des astuces pour optimiser Mother Base, et même des interviews des développeurs (dont certaines n’ont jamais été traduites en français).
Pour les joueurs habitués aux tutoriels modernisés de *Delta: Snake Eater*, l’approche de *The Phantom Pain* peut sembler brutale. "Le jeu ne vous prend pas par la main", résume Julien Chièze, journaliste chez Gameblog. "Il vous jette dans un bac à sable militaire et vous dit : Débrouillez-vous. C’est ce qui en fait une œuvre unique, mais aussi un jeu qui divise." D’où l’intérêt du guide, qui agit comme un pont entre le joueur et les ambitions démesurées de Kojima.
"Un jeu qui a redéfini le genre" : l’héritage intouchable de *The Phantom Pain*
En 2015, *The Phantom Pain* a marqué un tournant dans l’histoire des jeux d’infiltration. Avec son monde ouvert (une première pour la série), son système de gameplay émergent (où chaque action du joueur a des conséquences imprévisibles), et ses mécaniques sociales (comme les FOB, ces bases en ligne que les joueurs peuvent attaquer ou défendre), le jeu a repoussé les limites du stealth-action. Des titres comme *Hitman* (avec ses opportunités dynamiques) ou *Ghost Recon Wildlands* (et son open world tactique) lui doivent une fière chandelle.
Pourtant, *The Phantom Pain* n’est pas exempt de défauts. Son récit incomplet (le jeu se termine abruptement, laissant de nombreuses questions sans réponse) et ses microtransactions controversées (pour accélérer le développement de Mother Base) ont terni son image auprès de certains fans. "C’est un chef-d’œuvre inachevé", estime Cédric Lagarrigue, rédacteur en chef d’IG Magazine. "Kojima a dû sacrifier une partie de sa vision à cause des tensions avec Konami. Résultat : un jeu génial techniquement, mais frustrant narrativement."
Malgré ces critiques, l’influence de *The Phantom Pain* est indéniable. Son système de marqueurs ennemis (repris dans *The Last of Us Part II*), son approche non linéaire des missions, ou encore son usage du temps réel (les gardes retiennent vos habitudes) ont inspiré toute une génération de développeurs. Même *Metal Gear Solid Delta*, avec ses graphismes next-gen et son gameplay modernisé, n’a pas reproduit certaines innovations de son aîné, comme le FOB ou la gestion approfondie des soldats.
Dans ce contexte, le guide officiel prend une dimension presque historique. Il documente une époque où Kojima pouvait encore expérimenter sans limites, avant que Konami ne recentre la franchise sur des formules plus sûres. Pour les puristes, le posséder, c’est comme détenir un morceau de l’ADN créatif du jeu – une trace tangible de son ambition démesurée.
Derrière le guide : les coulisses d’une collaboration mouvementée
Peu de gens le savent, mais la réalisation de ce guide a été aussi chaotique que le développement du jeu lui-même. Selon des sources proches de Piggyback, l’équipe a dû travailler dans l’urgence pour boucler le projet à temps, alors que Konami réduisait les budgets et que Kojima était déjà en conflit ouvert avec son éditeur. "On recevait des builds incomplètes du jeu jusqu’à la dernière minute", confie un ancien employé sous couvert d’anonymat. "Certaines mécaniques, comme le système de recrutement, ont été modifiées en cours de route, ce qui nous a obligés à tout réécrire."
Autre anecdote : les lithographies de Yoji Shinkawa étaient à l’origine prévues en plus grand nombre, mais Konami a finalement limité la production, craignant que le guide ne cannibalise les ventes des artbooks officiels. Résultat, seulement 5 000 exemplaires de l’édition collector auraient été imprimés – un chiffre dérisoire pour un jeu aussi attendu. Aujourd’hui, ces pièces sont devenues des objets de spéculation, avec des enchères atteignant parfois 300 $ sur eBay.
Malgré ces aléas, le guide reste un témoignage précieux de l’ère Kojima. Ses pages regorgent de détails jamais révélés ailleurs, comme les premiers croquis de Mother Base ou des notes de développement sur les missions coupées au montage. Pour les fans, c’est une fenêtre ouverte sur ce qui aurait pu être – et sur les compromis imposés par Konami.
Faut-il encore acheter ce guide en 2024 ?
Avec l’arrivée de *Delta: Snake Eater* et la montée en puissance des wiki en ligne (comme Metal Gear Wiki), on pourrait se demander si ce guide a encore sa place. La réponse est oui, mais pour des raisons précises :
- Pour les collectionneurs : l’édition standard est un objet rare, et l’édition collector une pièce de musée.
- Pour les puristes : les cartes physiques et les stratégies imprimées offrent une expérience différente des tutos YouTube.
- Pour les nostalgiques : c’est un hommage à l’ère pré-*Delta*, quand *Metal Gear* osait encore bousculer les codes.
En revanche, pour un joueur occasionnel ou pressé, les ressources gratuites (comme les guides de GameFAQs ou les vidéos de MGS Legacy) suffiront largement. Mais avouons-le : rien ne remplace le plaisir de feuilleter un vrai livre, surtout quand il s’agit d’un jeu aussi riche et mystérieux que *The Phantom Pain*.