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Metroid Prime 4: Beyond – Le Grand Retour de Samus Aran sur Switch 2, Entre Tradition et Révolution
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Après huit ans d’attente et un redémarrage audacieux, Metroid Prime 4: Beyond débarque enfin sur Nintendo Switch 2, portée par une refonte technique ambitieuse et un gameplay repensé. Entre graphismes en 4K/60 FPS, un mode souris révolutionnaire et des mécaniques inédites comme les pouvoirs psychiques, le jeu promet de redéfinir les standards de la saga. Mais parviendra-t-il à concilier héritage et innovation sans trahir l’âme de Metroid ? Plongez dans notre analyse complète, entre performances techniques, défis stratégiques et exploration méticuleuse.
A retenir :
- Une révolution technique : 4K/60 FPS en mode TV et jusqu’à 120 FPS en mode performance, avec des textures ultra-détaillées et un éclairage dynamique qui exploitent pleinement la puissance de la Switch 2.
- Le mode souris, une première pour Nintendo, offre une précision chirurgicale pour les combats et les énigmes, même avec les Joy-Con. Une innovation qui pourrait bien s’imposer comme un nouveau standard.
- Des pouvoirs psychiques inédits, comme le ralentissement du temps, et un gantelet énergétique pour manipuler l’environnement, ajoutant une couche stratégique aux affrontements et à l’exploration.
- Un world design hybride : entre linéarité maîtrisée et zones interconnectées, inspiré de Dark Souls et de Super Metroid, pour une progression à la fois guidée et récompensante.
- Des boss exigeants et des énigmes complexes qui testent l’ingéniosité du joueur, tout en préservant l’ADN de la saga : backtracking, morphosphère et exploration méthodique.
- Un héritage préservé : malgré les innovations, Metroid Prime 4: Beyond reste fidèle à l’esprit des précédents opus, avec une attention particulière portée aux détails et à l’immersion.
Huit ans d’attente, une renaissance technique
Annoncé en 2017 lors d’un Nintendo Direct, Metroid Prime 4: Beyond a connu un parcours semé d’embûches. Le projet, initialement confié à Bandai Namco, a été complètement relancé en 2019 sous la houlette de Retro Studios, le studio derrière la trilogie Metroid Prime originale. Un choix risqué, mais qui s’avère aujourd’hui visionnaire. Avec l’arrivée de la Nintendo Switch 2, le jeu bénéficie enfin d’un hardware capable de supporter ses ambitions démesurées : des graphismes en 4K/60 FPS en mode TV, du 1080p en portable, et même une option performance à 120 FPS pour les puristes de la fluidité, au prix de quelques concessions visuelles.
Ce bond technologique se ressent à chaque instant. Les textures du Power Suit de Samus, autrefois lisses et génériques, affichent désormais des détails métalliques saisissants, avec des reflets dynamiques qui réagissent en temps réel aux sources de lumière. Les environnements, quant à eux, regorgent de détails organiques : la végétation de Viewros ondule sous le vent, les surfaces métalliques des stations spatiales reflètent les explosions lointaines, et les effets de particules (comme la poussière soulevée par les pas de Samus) ajoutent une couche d’immersion inédite. Pour comparaison, Metroid Dread (2021), pourtant excellent, tournait en 1080p/60 FPS sur la Switch originale, avec des ombres simplifiées et des éclairages statiques. Ici, l’écart est abyssal – et justifie à lui seul les années de développement supplémentaires.
Mais la vraie surprise vient du mode souris, une fonctionnalité inattendue sur une console Nintendo. Intégré nativement à la Switch 2, ce système permet de contrôler le viseur de Samus avec une précision dignes des meilleurs FPS PC. Que ce soit pour scanner des objets à distance, manipuler des mécanismes avec le gantelet, ou cibler des ennemis en plein combat, la réactivité est impeccable. Même en utilisant les Joy-Con posés sur une table (à la manière d’une souris improvisée), le tracking reste fluide – une prouesse technique qui pourrait bien inspirer d’autres développeurs, comme Splatoon 3 ou les futurs épisodes de The Legend of Zelda.
"Un gameplay repensé : quand la psyché rencontre la technologie"
Si les graphismes et la technique impressionnent, c’est bien le gameplay qui fait de Metroid Prime 4: Beyond une expérience à part. Samus Aran dispose désormais d’un arsenal enrichi, avec deux ajouts majeurs : les rayons psychiques et le gantelet énergétique. Le premier, inspiré des mécaniques de jeux comme Assassin’s Creed Odyssey ou Immortals Fenyx Rising, permet de ralentir le temps autour d’un projectile, offrant une fenêtre stratégique pour esquiver ou préparer une contre-attaque. En plein vol, le joueur doit guider ces rayons avec précision – une mécanique qui exploite à merveille le mode souris de la Switch 2.
Le gantelet énergétique, lui, introduit une dimension physique inédite. Il permet d’attirer ou repousser des sphères d’énergie, de détourner des projectiles ennemis, ou même de créer des ponts temporaires pour traverser des précipices. Couplé aux traditionnels missiles et au scan environnemental (un classique de la série), cet outil transforme l’exploration en un casse-tête stratégique. Les énigmes, autrefois limitées à des séquences de tir ou de morphosphère, exigent désormais une réflexion accrue – par exemple, en combinant le gantelet avec des champs magnétiques pour activer des mécanismes cachés.
Les boss, révélés partiellement dans les trailers, semblent eux aussi conçus pour tester l’ingéniosité du joueur. Le combat contre Kraid (ou du moins, une créature similaire) dans le prologue en est un parfait exemple : il ne s’agit pas d’un simple échange de tirs, mais d’une séquence en plusieurs phases, où il faut alterner entre esquives précises, utilisation des pouvoirs psychiques pour ralentir ses attaques, et manipulation de l’environnement avec le gantelet. Une approche qui rappelle les affrontements épiques de Dark Souls, mais adaptée à l’ADN de Metroid : observation, adaptation, et maîtrise progressive des mécaniques.
Entre linéarité et liberté : l’exploration selon Retro Studios
Metroid Prime 4: Beyond promet un monde ouvert… mais pas au sens où on l’entend habituellement. Contrairement à des titres comme The Legend of Zelda: Breath of the Wild, où la liberté est totale, le jeu mise sur une structure hybride : des objectifs linéaires (comme la protection du scientifique Myles Mackenzie ou les quêtes pour les autochtones de Viewros) coexistent avec des zones interconnectées à explorer librement. Cette approche rappelle étrangement Dark Souls, où la progression est guidée par des checkpoints (ici, les points de sauvegarde), mais où chaque détour peut mener à des trésors cachés ou des améliorations.
Le backtracking, pilier de la série depuis Super Metroid (1994), est plus présent que jamais. Les joueurs devront revisiter des zones avec de nouvelles compétences (comme la morphosphère ou le gantelet) pour accéder à des zones auparavant inaccessibles. Mais là où Metroid Dread misait sur une progression serrée et stressante, Beyond semble offrir des espaces plus vastes, avec des raccourcis à débloquer après avoir vaincu un boss – une mécanique directement inspirée de la saga Souls. Les développeurs ont d’ailleurs confirmé que la carte serait plus détaillée que dans les précédents opus, avec des indicateurs visuels pour les zones inexplorées, évitant ainsi la frustration tout en encourageant l’exploration méthodique.
Un exemple frappant ? La Cité Perdue de Viewros, révélée dans les bandes-annonces. Ce niveau, à mi-chemin entre une ruine organique et une station spatiale abandonnée, illustre parfaitement cette philosophie. Les joueurs y croiseront des énigmes environnementales (comme des portes à activer via des circuits énergétiques), des passages secrets accessibles uniquement avec la morphosphère, et des combats optionnels contre des créatures géantes. Le tout sans jamais tomber dans le padding – chaque détail semble avoir été pensé pour récompenser la curiosité, sans alourdir l’expérience.
"Derrière les coulisses : quand Metroid Prime 4 a failli disparaître"
Peu de gens le savent, mais Metroid Prime 4: Beyond a bien failli ne jamais voir le jour. En 2019, après deux ans de développement chaotique chez Bandai Namco, Nintendo a pris une décision radicale : annuler le projet et le confier à Retro Studios, les créateurs des trois premiers Metroid Prime. Une décision coûteuse, mais nécessaire. Selon des rumeurs internes, la version originale souffrait de problèmes techniques majeurs : un moteur de jeu obsolète, des bugs de collision récurrents, et une direction artistique floue. Shinya Takahashi, producteur chez Nintendo, aurait même déclaré en off : "Ce n’était pas un Metroid Prime. C’était une parodie."
Le redémarrage a pris quatre ans, mais il a permis à Retro Studios de repartir de zéro, en s’appuyant sur les retours des fans et les leçons des précédents opus. Parmi les changements les plus notables :
- Le passage à un moteur maison (dérivé de celui utilisé pour Metroid Prime Remastered), optimisé pour la Switch 2.
- Une réécriture complète du scénario, avec un accent mis sur l’exploration narrative (via des logs audio et des hologrammes).
- L’ajout du mode souris, une idée inspirée par les retours des joueurs sur Metroid Prime 3 (2007), où les contrôles au Wiimote avaient divisé la communauté.
- Une collaboration avec des studios externes pour les animations (comme Digital Domain, connu pour leur travail sur Avengers: Endgame).
Résultat ? Un jeu qui, selon les testeurs privilégiés, "respire la passion à chaque pixel". Même Sakamoto Yoshio, le père de la série Metroid, aurait été ému aux larmes en voyant les premières démonstrations. Preuve que, parfois, recommencer à zéro est la meilleure façon d’avancer.
Verdict : un Metroid pour l’ère moderne, sans compromis
Metroid Prime 4: Beyond est bien plus qu’un simple "retour" : c’est une réinvention maîtrisée, qui parvient à concilier héritage et innovation sans jamais trahir l’âme de la saga. Les performances techniques (4K/60 FPS, mode souris) en font un showcase pour la Switch 2, tandis que le gameplay – avec ses pouvoirs psychiques et son gantelet énergétique – ajoute une couche stratégique bienvenue. L’exploration, enfin, trouve un équilibre parfait entre linéarité et liberté, évitant les écueils de l’open-world tout en récompensant la curiosité.
Bien sûr, quelques réserves subsistent. Certains puristes pourraient regretter l’absence de mode "classique" (sans les nouveaux pouvoirs), ou trouver que les zones ouvertes brisent un peu le rythme effréné des anciens Metroid. Mais ces choix s’avèrent, au final, cohérents avec la volonté de faire évoluer la série. Comme le disait Koji Kondo, compositeur historique de Nintendo : "Une mélodie doit savoir se renouveler pour survivre." Avec Beyond, Metroid Prime prouve qu’elle a encore de beaux jours devant elle.
À surveiller de près : les mises à jour post-lancement, qui pourraient ajouter des modes de difficulté supplémentaires ou des contenus liés à l’histoire (comme les mystérieuses références à Metroid Fusion évoquées dans les trailers). Une chose est sûre : après huit ans d’attente, la chasseuse de primes est de retour – et elle n’a pas fini de nous surprendre.

