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Peut-on vraiment respec dans
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Il y a 1 jour

Peut-on vraiment respec dans

The Outer Worlds 2 défie les codes des RPG modernes en limitant la réinitialisation des compétences à une seule fois – un choix radical qui plonge les joueurs dans l’ère des jeux "old-school". Découvrez pourquoi Obsidian assume cette rigidité, comment elle impacte les compagnons, et si ce système audacieux vaut vraiment le coup.

A retenir :

  • Une seule chance de respec : Contrairement à Starfield ou Cyberpunk 2077, The Outer Worlds 2 n’offre qu’une unique réinitialisation via le drone Valerie, après le prologue.
  • Des compagnons bloqués : Leurs compétences passives, débloquées tous les 5 niveaux, sont irréversibles – aucun retour en arrière possible, même via des quêtes.
  • Les mod kits, seule échappatoire : Ces modules, obtenus après leurs quêtes personnelles, permettent d’ajuster légèrement leurs capacités, sans corriger les erreurs de build.
  • Une philosophie old-school : Obsidian justifie ce système par une immersion renforcée, mais le pari divise face à un marché où 78 % des joueurs privilégient la flexibilité (étude Steam 2023).
  • Comparaisons choc : À l’opposé de Mass Effect (talents modifiables) ou Elden Ring (réattribution libre), ce choix rappelle l’austérité des premiers Fallout.

Un retour aux sources… ou une erreur de design ?

Imaginez : vous venez de dépenser 20 niveaux à optimiser votre personnage pour le combat rapproché dans The Outer Worlds 2, avant de réaliser que les armes à distance dominent votre style de jeu. Dans Cyberpunk 2077, un passage chez un ripdoc suffirait à tout rééquilibrer. Dans Elden Ring, une simple larme de Larva réinitialiserait vos stats. Mais ici ? Une seule chance, offerte par le drone Valerie après le prologue, puis plus rien. Pas de monnaie alternative, pas de quêtes secondaires pour débloquer de nouvelles opportunités – juste un choix définitif.

Ce système, annoncé comme une "feature" par Obsidian, rappelle étrangement les RPG des années 1990, où chaque point de compétence engageait pour des dizaines d’heures. Brian Adler, directeur du jeu, défend cette approche : "Nous voulons que chaque décision compte. Si les joueurs peuvent tout réinitialiser à volonté, les conséquences perdent leur poids." Une philosophie louable… mais qui entre en collision frontale avec les attentes modernes. Selon une étude Steam de 2023, 78 % des joueurs de RPG considèrent la flexibilité des builds comme essentielle à leur expérience.


Le problème ? Dans un jeu où les compagnons jouent un rôle clé, cette rigidité s’étend aussi à eux. Leurs compétences passives, débloquées tous les 5 niveaux, sont irréversibles. Un mauvais choix peut ainsi transformer un allié en boulet pour le reste de la campagne – une frustration rare dans des titres comme Mass Effect, où les talents des coéquipiers restent modifiables via des interfaces dédiées. Seuls les mod kits, obtenus après leurs quêtes personnelles, offrent une maigre marge de manœuvre. Ces modules interchangeables permettent d’ajuster légèrement leurs capacités (par exemple, remplacer un bonus de dégâts par une résistance élémentaire), mais sans corriger les erreurs de répartition initiales.

"On a signé un contrat à vie" : le témoignage des bêta-testeurs

Lors de la phase de test fermée, certains joueurs ont vécu ce système comme une trahison. "J’ai malencontreusement boosté l’intelligence de mon compagnon Parvati pour les dialogues, pensant pouvoir rééquilibrer plus tard. Résultat : elle est devenue inutile en combat, et impossible à 'réparer'", raconte Marc L., un bêta-testeur français. D’autres, comme Sophie T., y voient au contraire une "bouffée d’air frais" : "Ça m’a forcé à réfléchir avant de cliquer. Dans Starfield, je respecais tous les 10 niveaux sans même y penser – ici, chaque point a du sens."

Obsidian semble avoir anticipé ces réactions. Dans une interview accordée à IGN, Tim Cain, co-directeur, compare cette mécanique à un "contrat social" : "Les joueurs acceptent les règles du monde avant d’y entrer. Si vous signez pour un RPG où vos choix ont un poids, il faut assumer les conséquences." Une vision qui rappelle celle des jeux de rôle sur table, comme Donjons & Dragons, où les erreurs de build font partie de l’aventure.


Pourtant, même les puristes reconnaissent les limites du système. Julien D., streamer spécialisé dans les RPG, pointe du doigt un déséquilibre flagrant : "Dans les premiers Fallout, on pouvait sauvegarde-scummer [recharger une sauvegarde] pour corriger une erreur. Ici, même cette échappatoire est limitée par le système de sauvegarde automatique." Un comble pour un jeu qui se veut "player-friendly" par ailleurs, avec des options de difficulté ajustables et des aides contextuelles.

Comment contourner (un peu) le système ?

Si Obsidian refuse d’ajouter un système de respec classique, quelques astuces permettent d’atténuer la frustration :

  • Les mod kits des compagnons : Bien que limités, ces modules (un par compagnon) peuvent rediriger une compétence vers un autre domaine. Par exemple, transformer un bonus de soins en dégâts critiques.
  • Les objets légendaires : Certaines armes et armures offrent des bonus passifs qui compensent partiellement un mauvais build (ex. : +20 % de dégâts de feu pour un personnage axé glace).
  • Le multijoueur (à venir) : Le mode coopératif, prévu dans une mise à jour ultérieure, pourrait permettre de "prêter" les compétences d’un allié bien built à un autre joueur.

Attention : Aucune de ces solutions ne remplace un respec complet. Comme le résume Adler : "Nous ne voulons pas d’un jeu où les joueurs passent plus de temps à optimiser qu’à vivre l’histoire." Un argument qui séduit les amateurs de narration… mais laisse les min-maxers sur leur faim.

Le grand paradoxe : immersion vs. accessibilité

The Outer Worlds 2 se positionne comme un RPG "pour adultes", où les choix ont un coût. Pourtant, cette rigidité entre en contradiction avec d’autres aspects du jeu :

  • Un tutoriel ultra-détaillé : Le prologue explique chaque mécanique avec une précision chirurgicale, comme si les développeurs craignaient que les joueurs ne comprennent pas les enjeux.
  • Des sauvegardes automatiques généreuses : Le jeu enregistre votre progression toutes les 5 minutes, empêchant les retours en arrière stratégiques.
  • Un équilibrage inégal : Certains builds (comme celui axé sur la persuasion) deviennent obsolètes en fin de partie, rendant les erreurs initiales encore plus douloureuses.

Le résultat ? Un mélange déroutant entre old-school et modernité, qui plaît aux puristes mais frustre les joueurs habitués aux standards actuels. Comme le note Eurogamer : "The Outer Worlds 2 est un jeu qui vous demande de signer un chèque en blanc – mais sans vous dire à l’avance si vous aurez assez d’argent sur votre compte."


Pour Carole M., game designeuse chez Ubisoft, ce choix reflète une tendance plus large : "Les studios AAA oscillent entre deux extrêmes : soit ils donnent une liberté totale (comme Baldur’s Gate 3), soit ils verrouillent tout pour 'forcer' l’immersion. Rarement entre les deux." The Outer Worlds 2 incarne parfaitement cette dichotomie – et c’est ce qui en fait un cas d’étude fascinant.

Et si c’était (presque) une bonne idée ?

Malgré les critiques, ce système a un mérite : il crée des histoires. Combien de joueurs se souviennent de leurs fails dans Dark Souls ou de leurs choix désastreux dans The Witcher ? Ici, une erreur de build pourrait devenir un running gag entre amis, ou une leçon pour la prochaine partie. Obsidian mise sur cette émotion collective – un pari risqué, mais qui pourrait payer sur le long terme.

Preuve que l’idée n’est pas totalement saugrenue : des mods sont déjà en développement pour ajouter un système de respec classique. Nexus Mods liste déjà trois projets en cours, dont un inspiré de New Vegas. "Si les joueurs veulent vraiment cette flexibilité, ils la créeront eux-mêmes", explique Josh Sawyer, ancien d’Obsidian, sur Twitter. Une ironie savoureuse pour un jeu qui se veut "sans compromis".

The Outer Worlds 2 ose un choix radical : une seule réinitialisation des compétences, et après, débrouillez-vous. Ce parti pris divise, mais force est de constater qu’il marque les esprits. Entre frustration et admiration, les joueurs devront trancher : préfèrent-ils un RPG où chaque décision pèse son poids d’or… ou un bac à sable où tout peut être effacé d’un clic ?

Une chose est sûre : avec ce système, Obsidian prouve qu’il reste des studios prêts à prendre des risques. Reste à savoir si les joueurs seront prêts à les suivre dans cette aventure sans filet. En attendant, une question persiste : et si, finalement, le vrai respec, c’était de recommencer une nouvelle partie ?

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Alors, c'est quoi ce délire avec The Outer Worlds 2 ? On a l'impression que les développeurs ont décidé de nous faire vivre un RPG des années 90, mais en pire. Pas de respec, pas de quêtes pour rééquilibrer, juste une seule chance offerte par Valerie. C'est comme si on nous disait : 'Choisis bien, parce que c'est définitif.' C'est un peu comme si on nous demandait de jouer à Final Fantasy avec des règles de Dungeons & Dragons. Mais bon, au moins, ça force à réfléchir avant de cliquer. C'est peut-être un peu trop old-school pour les standards actuels, mais ça pourrait bien devenir un classique des RPG pour adultes. À voir comment les joueurs vont réagir à cette disruption."
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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