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PS Plus : Cette application gratuite prédit (presque) quand vos jeux préférés arriveront dans le catalogue
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Un crystal ball pour les joueurs PS Plus ?
Imaginez un outil capable de deviner quand Spider-Man 2 ou The Last of Us Part III débarqueront sur votre abonnement PlayStation Plus. Un développeur l’a fait ! Cette application gratuite, basée sur l’analyse des tendances historiques de Sony, propose des estimations surprenamment précises… mais à prendre avec des pincettes. Car entre les caprices des éditeurs tiers et les stratégies opaques de Sony, même les algorithmes les plus malins ont leurs limites. Décryptage d’un outil qui pourrait bien changer votre façon de gérer votre bibliothèque de jeux.
A retenir :
- Un algorithme prédictif gratuit analyse les délais moyens d’arrivée des jeux sur PS Plus (ex. : 5 ans pour Red Dead Redemption 2, 12-24 mois pour God of War 2018).
- Disparités flagrantes entre studios : 36 mois en moyenne pour Naughty Dog (The Last of Us Part II), contre 18 mois pour Insomniac (Ratchet & Clank: Rift Apart).
- 78% de chances que Horizon Forbidden West rejoigne le catalogue d’ici fin 2024… mais Death Stranding a prouvé que les imprévus existent !
- Les jeux tiers comme Final Fantasy VII Remake arrivent souvent plus vite (12-18 mois), sauf exceptions comme Dragon Quest XI (4 ans d’attente).
- Limite majeure : les exclusivités Sony échappent souvent aux modèles, avec des fenêtres de disponibilité totalement imprévisibles.
- Conseil d’expert : croiser ces prédictions avec les State of Play et les communiqués officiels pour éviter les déceptions.
Comment une IA devine (presque) le futur de votre abonnement PS Plus
Tout a commencé avec un constat simple : les joueurs de PlayStation Plus passent leur temps à se demander "Quand est-ce que [insérer le nom d’un jeu culte] va enfin arriver dans le catalogue ?". Lyndon Guitar, un développeur passionné de données, a décidé de répondre à cette question lancinante en créant un outil d’analyse prédictive. Son principe ? Décrypter les patterns historiques de Sony et des éditeurs tiers pour estimer les probabilités d’arrivée d’un titre sur PS Plus.
À l’origine conçu pour Xbox Game Pass et l’Epic Games Store, l’algorithme s’est récemment étendu à PlayStation, avec un succès mitigé. Pourquoi ? Parce que contrairement à Microsoft, qui communique parfois sur ses rotations de catalogue, Sony garde jalousement ses plans secrets. Résultat : l’outil doit se baser sur des moyennes statistiques, des accords passés, et une bonne dose de… chance.
Prenez Red Dead Redemption 2 : sorti en 2018, il a mis 5 ans avant de rejoindre PS Plus en 2023. À l’inverse, God of War (2018) n’a attendu que 24 mois, et Days Gone seulement 18 mois. Ces écarts s’expliquent par des stratégies commerciales distinctes : Rockstar mise sur les ventes longues, tandis que Sony pousse ses exclusivités plus rapidement pour booster l’attractivité de son abonnement.
"C’est comme essayer de prédire la météo avec une boule de cristal fissurée", confie Lyndon Guitar dans une interview. "On voit les tendances, mais un orage peut tout bouleverser du jour au lendemain." Une métaphore qui résume bien les défis de son application.
Exclusivités Sony : un casse-tête mathématique (et politique)
Si l’outil brille pour les jeux tiers, il bute sur un mur avec les exclusivités PlayStation. Pourquoi ? Parce que Sony joue selon ses propres règles, souvent dictées par des accords internes ou des impératifs marketing. Voici ce que révèle l’analyse par studio :
- Naughty Dog (The Last of Us Part II, Uncharted 4) : 30 à 36 mois en moyenne. La raison ? Des jeux narratifs ultra-premium que Sony préfère vendre à plein tarif avant de les "brader" dans l’abonnement.
- Insomniac Games (Ratchet & Clank: Rift Apart, Spider-Man: Miles Morales) : 18 à 24 mois. Une cadence plus rapide, probablement liée à la volonté de Sony de fidéliser les joueurs avec des blockbusters récents.
- Guerrilla Games (Horizon Forbidden West) : 24 à 30 mois, mais l’outil donne 78% de chances pour une arrivée d’ici fin 2024. À suivre de près lors des prochains State of Play !
- Sucker Punch (Ghost of Tsushima) : 2 ans pile pour le jeu de base, mais la version Director’s Cut a mis 18 mois de plus. Preuve que même les extensions peuvent fausser les prédictions.
Et puis, il y a les exceptions qui confirment la règle : Death Stranding, par exemple, aurait dû arriver en 2022 selon les modèles… mais des négociations tendues avec Kojima Productions ont repoussé son intégration à mars 2023. Un rappel que l’humain prime toujours sur les algorithmes.
Le saviez-vous ? L’application affiche un "taux de confiance" pour chaque prédiction, calculé en fonction de la régularité passée de l’éditeur. Ainsi, un jeu Ubisoft (comme Assassin’s Creed Valhalla) aura souvent un score élevé (85%+), car l’éditeur français suit des cycles promotionnels prévisibles. À l’inverse, un titre FromSoftware (Elden Ring) aura un taux plus faible (60-70%), car Bandai Namco gère ses licences de manière erratique.
Jeux tiers : des règles (un peu) plus claires, mais des surprises toujours possibles
Côté éditeurs externes, les tendances sont globalement plus stables, mais pas toujours logiques. Voici ce qu’il faut retenir :
- Square Enix : un vrai yo-yo. Final Fantasy VII Remake a mis 18 mois à arriver, mais Dragon Quest XI a attendu 4 ans ! La faute à des accords d’exclusivité temporaire ou à des stratégies de monétisation post-lancement (DLC, éditions ultimes…).
- Capcom : plutôt régulier, avec des titres comme Resident Evil Village ou Monster Hunter World qui rejoignent PS Plus après 12 à 15 mois. Une politique alignée sur leurs cycles de sorties.
- Electronic Arts : les jeux EA Sports (FIFA, NHL) arrivent souvent en 6 à 12 mois, mais les licences single-player comme Star Wars Jedi: Survivor peuvent mettre 2 ans ou plus.
- Take-Two (Rockstar, 2K) : les GTA et Red Dead sont des valeurs refuges – ils mettent des années à rejoindre les abonnements, car l’éditeur mise sur leur longévité commerciale.
L’application excelle pour ces titres, avec des marges d’erreur réduites. Pourtant, même ici, des coups de théâtre peuvent survenir. Par exemple, Cyberpunk 2077 aurait dû arriver sur PS Plus en 2022 selon les modèles… mais le fiasco du lancement et les négociations avec CD Projekt Red ont tout retardé. "Les données ne mentent pas, mais elles ne racontent pas toute l’histoire", résume Lyndon Guitar.
Petit conseil malin : si vous voyez un jeu tiers baisser de prix de manière significative (-50% ou plus) sur le PS Store, il y a de fortes chances qu’il arrive sur PS Plus dans les 6 mois. C’est un signe que l’éditeur a épuisé son potentiel de ventes à plein tarif.
Derrière l’algorithme : les coulisses d’une prédiction (im)possible
Pour comprendre pourquoi certaines prédictions échouent, il faut plonger dans les coulisses du business du jeu vidéo. Lyndon Guitar a accepté de nous révéler quelques secrets de fabrication :
"Le plus dur, c’est de modéliser les exclusivités Sony", explique-t-il. "Contrairement à Microsoft, qui a une stratégie d’abonnement claire (Game Pass = priorité absolue), Sony naviguer à vue. Certains jeux sont retenus pour booster les ventes de PS5, d’autres sont lâchés rapidement pour remplir le catalogue de PS Plus. Sans communication officielle, on est dans le brouillard."
Autre défi : les "fenêtres de disponibilité". Par exemple, un jeu comme Marvel’s Spider-Man peut être temporairement retiré de PS Plus s’il est inclus dans une promotion spéciale (ex. : bundle PS5). L’algorithme ne peut pas anticiper ces mouvements… sauf si Sony les annonce (ce qui est rare).
Enfin, il y a les accords secrets entre éditeurs et plateformes. "Parfois, un jeu met 3 ans à arriver parce que Sony a payé pour une exclusivité temporaire, ou parce qu’un concurrent (comme Xbox) a proposé un meilleur deal", révèle Lyndon. C’était le cas pour Assassin’s Creed Odyssey, resté absent de PS Plus pendant des années… avant de débarquer soudainement en 2023, après la fin d’un contrat avec Microsoft.
Anecdote croustillante : lors du développement de l’outil, Lyndon a découvert que certains jeux disparaissent des radars avant de réapparaître. Exemple : Control (505 Games) a été supprimé du PS Store pendant 6 mois en 2022 pour des raisons de licence… avant de revenir directement dans PS Plus. "Ces cas-là, aucun algorithme ne peut les prévoir !"
Comment utiliser (intelligemment) cet outil sans se faire avoir
Alors, faut-il faire confiance à cette application ? Oui, mais avec un esprit critique. Voici comment l’utiliser sans tomber dans le piège des prédictions trop optimistes :
- Croisez les sources : si l’outil donne 80% de chances pour un jeu, vérifiez les rumeurs sur ResetEra ou les fuites des State of Play. Une confirmation indépendante renforce la crédibilité.
- Méfiez-vous des exclusivités Sony : pour The Last of Us Part I ou Ghost of Tsushima 2, attendez-vous à des délais longs et imprévisibles. Mieux vaut les acheter en solde si vous ne voulez pas attendre.
- Surveillez les soldes : un jeu qui passe à -70% a de grandes chances de rejoindre PS Plus sous 6 mois. C’est le signe que l’éditeur a fait le tour des ventes à prix fort.
- Consultez les mises à jour : Lyndon Guitar ajuste régulièrement son algorithme. Une prédiction à 60% peut monter à 90% si de nouvelles données apparaissent (ex. : un jeu quitte le Xbox Game Pass).
- Gardez un œil sur les concurrents : si un jeu débarque sur Xbox Game Pass ou Amazon Luna, Sony peut accélérer (ou retarder) son arrivée sur PS Plus pour ne pas se faire doubler.
Exemple concret : en 2023, l’outil avait prédit à 65% l’arrivée de Star Wars Jedi: Survivor sur PS Plus d’ici fin 2024. Mais après son ajout surprise sur Xbox Game Pass en avril 2024, la probabilité a grimpé à 89%… et le jeu a effectivement rejoint PS Plus en juin 2024. Preuve que la concurrence accélère les choses !
Attention aux pièges :
- Un taux de confiance inférieur à 50% ? Considérez-le comme une spéculation, pas une prédiction.
- Les jeux "AAA+" (GTA VI, Call of Duty) ont des cycles imprévisibles. Même l’outil avoue son impuissance.
- Les remasters (comme The Last of Us Part I) peuvent fausser les données, car Sony les traite parfois comme des nouveaux jeux.
Et si Sony changeait tout demain ? Le risque des stratégies imprévisibles
Le plus grand danger avec cet outil, c’est de croire qu’il détient la vérité absolue. Or, Sony a prouvé à maintes reprises qu’elle pouvait tout bouleverser du jour au lendemain. Quelques exemples récents :
- L’abandon des exclusivités "éternelles" : en 2023, Sony a surpris tout le monde en annonçant que des jeux comme Spider-Man ou God of War arriveraient sur PC… puis sur PS Plus plus tôt que prévu. Résultat : God of War Ragnarök a rejoint le catalogue en seulement 15 mois, contre 24 mois estimés.
- Les partenariats inattendus : l’accord avec Microsoft pour intégrer des jeux Call of Duty sur PS Plus a créé des trous dans les prédictions. Personne n’avait vu venir Call of Duty: Black Ops Cold War en 2023.
- Les retards de développement : si un The Last of Us Part III est repoussé, Sony peut décider de garder Part II plus longtemps dans son catalogue pour combler le vide. L’outil ne peut pas anticiper ces décisions marketing de dernière minute.
"Notre modèle est comme un navire en pleine mer : il peut corriger sa trajectoire, mais s’il percute un iceberg (une décision de Sony), il coule", plaisante Lyndon. "La meilleure façon de l’utiliser, c’est de le voir comme un guide, pas comme une boule de cristal."
Le mot de la fin : si vous êtes un collectionneur patient, cet outil peut vous éviter d’acheter un jeu qui arrivera "bientôt" sur PS Plus. Mais si vous êtes du genre à vouloir jouer dès la sortie, ne comptez pas sur lui pour économiser. Comme le dit l’adage : "En matière de jeux vidéo, le seul vrai prédicteur, c’est ton portefeuille… et ta capacité à résister à l’envie d’acheter !"

