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Pokémon Legends: Z-A – 19 Choses à Savoir Avant de Plonger dans Lumiose, la Ville Dystopique
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Pourquoi Pokémon Legends: Z-A marque un tournant radical pour la franchise ?
Avec Pokémon Legends: Z-A, Game Freak ose une plongée dans une Lumiose City inspirée de Paris, où crises urbaines, gentrification et gouvernance algorithmique transforment l’univers Pokémon en miroir des tensions sociales contemporaines. Entre Quasartico Inc., géant technologique omnipotent, et des citoyens réduits à l’état de pions, le jeu interroge : que reste-t-il de l’humanité quand la légitimité se gagne dans une arène, et non par le débat ? Une aventure qui parle enfin aux adultes, tout en gardant l’âme Pokémon.
A retenir :
- Une Lumiose City dystopique : entre néons futuristes et nature sauvage, la ville reflète les crises des métropoles réelles (Paris, Tokyo, New York).
- Quasartico Inc., le géant tech qui gouverne Lumiose via des barrières holographiques et le tournoi Z-A Royale, symbole d’une société où la performance prime sur la démocratie.
- Des citoyens divisés : entre résistance (Fist of Justice) et soumission (Lumiose Safety Group), chacun tente de survivre dans un système verrouillé.
- Un Pokémon qui ose aborder des thèmes adultes : gentrification, privatisation de l’espace public, et impuissance face au pouvoir technologique.
- Le Z-A Royale : un tournoi où les combats de Pokémon deviennent l’unique voie pour "sauver" la ville… ou se soumettre.
Lumiose City : quand Pokémon rencontre le réalisme social
Dès les premières minutes de Pokémon Legends: Z-A, le joueur est projeté dans une Lumiose City méconnaissable. Finis les décors idylliques des précédents opus : ici, les néons clignotants cachent une ville en crise, déchirée entre modernité forcée et nature reprenant ses droits. Les Pokémon, autrefois partenaires des dresseurs, errent désormais en meutes sauvages dans des "zones interdites", tandis que les habitants se débattent entre précarité et surveillance omnipotente. Une ambiance qui rappelle étrangement les documentaires sur la gentrification à Paris ou les dérives des smart cities comme Songdo en Corée du Sud.
Ce qui frappe, c’est la dimension politique du jeu. Pour la première fois, Pokémon aborde sans fard des thèmes comme la privatisation de l’espace public, la résistance citoyenne, ou encore l’aliénation par la technologie. Les dialogues des PNJ regorgent de références à des débats actuels : "Avant, on pouvait traverser la ville sans montrer patte blanche. Maintenant, il faut un badge Quasartico pour accéder au centre-ville", lance un marchand ambulant. Une phrase qui résonne avec les polémiques autour des pass sanitaires ou des zones à accès restreint dans les grandes villes.
Mais le plus surprenant, c’est que cette dystopie reste cohérente avec l’univers Pokémon. Les créatures ne sont pas de simples décors : elles incarnent la nature qui se rebelle contre l’urbanisation excessive. Un Goupix qui fouille les poubelles rappelle les renards de Londres, tandis qu’un Rondoudou obèse, gavant des enfants de bonbons industriels, symbolise les dérives du capitalisme. Même Pikachu, mascotte de la franchise, devient ici un symbole ambigu : tantôt allié des citoyens, tantôt outil de propagande pour Quasartico.
Quasartico Inc. : le Google de Lumiose, entre promesse et cauchemar
Au cœur de cette dystopie se dresse Quasartico Inc., une entreprise technologique qui a littéralement racheté Lumiose. Son PDG, un certain Cassius Quasartico (un clin d’œil à Mark Zuckerberg ?), promet une ville "optimisée" grâce à l’IA et aux barrières holographiques. En réalité, il s’agit d’une governance algorithmique où chaque décision – des horaires des transports à l’accès aux soins – est dictée par des algorithmes opaques.
Le joueur découvre rapidement que Quasartico contrôle même les combats de Pokémon via le Z-A Royale, un tournoi où les dresseurs s’affrontent pour gagner des "points d’influence". Une mécanique qui rappelle les systèmes de crédit social chinois, où les citoyens sont notés en fonction de leur comportement. "Si tu veux un logement décent, il faut monter dans le classement. Sinon, tu finis dans les zones grises", explique un personnage secondaire. Une phrase qui glace, tant elle évoque les réalités des travailleurs ubérisés ou des locataires précaires.
Pire : Quasartico a monétisé la résistance. Le groupe Fist of Justice, qui prône la coexistence avec les Pokémon sauvages, est toléré… à condition de participer au Z-A Royale. Même les rebelles deviennent des produits marketing. Une ironie mordante, quand on sait que dans la vraie vie, des mouvements comme Extinction Rebellion sont souvent récupérés par des marques "engagées".
Le jeu pousse le vice jusqu’à parodier les discours corporate. Lors d’une cinématique, Cassius Quasartico déclare : "Nous ne construisons pas une ville pour les Pokémon. Nous construisons une ville pour les humains… qui savent coexister avec les Pokémon. Sous notre supervision, bien sûr." Un mélange de greenwashing et de techno-solutionnisme qui donne des frissons.
"On est tous des pions" : les citoyens de Lumiose entre révolte et résignation
Face à l’hégémonie de Quasartico, les habitants de Lumiose tentent de s’organiser. Mais leurs efforts se heurtent à un système conçu pour les diviser et les contrôler. Voici les trois factions clés :
- Le Fist of Justice : un groupe radical qui prône l’autodéfense contre les Pokémon sauvages. Leur leader, une ancienne championne nommée Éloïse, organise des entraînements clandestins. "Quasartico nous dit de fuir les Pokémon ? Moi, je dis : apprenons à nous battre !" Problème : leurs méthodes attirent autant de sympathisants que de répression.
- Le Lumiose Safety Group : des citoyens modérés qui exigent des comptes publics et une régulation de Quasartico. Leur porte-parole, un professeur nommé Léonard, tente de dialoguer avec l’entreprise… sans grand succès. "Ils nous écoutent, mais seulement quand ça les arrange.", soupire-t-il.
- Les "Zonards" : des marginaux qui vivent dans les zones grises, hors du contrôle de Quasartico. Parmi eux, on trouve d’anciens employés de l’entreprise, des artistes, et même des dresseurs Pokémon en rupture de ban. Leur credo ? "Si le système est pourri, créons notre propre jeu."
Le joueur incarne un membre de l’équipe MZ, une petite structure qui tente de percer dans le Z-A Royale pour "sauver Lumiose". Mais très vite, on réalise que la victoire dans le tournoi ne changera rien au système. "Même si tu gagnes, Quasartico trouvera un autre moyen de nous contrôler", lance un allié désabusé. Une prise de conscience douloureuse, qui rappelle les limites des mouvements sociaux face aux géants technologiques (cf. les grèves chez Amazon ou les manifestations contre Uber).
Le Z-A Royale : quand le mérite devient une illusion
Le Z-A Royale est le cœur du gameplay de Pokémon Legends: Z-A. Ce tournoi, présenté comme une "chance pour tous", est en réalité un outil de contrôle social. Voici pourquoi :
- Un système de classement opaque : les règles changent selon les "mises à jour" de Quasartico. Un jour, les combats en équipe sont autorisés ; le lendemain, interdits. "C’est comme si Netflix changeait ses algorithmes tous les mois", grogne un dresseur.
- Des récompenses illusoires : gagner des points d’influence permet d’accéder à des logements ou des soins… mais seulement temporairement. "Tu grimpes dans le classement, et deux semaines après, tu dois recommencer à zéro", explique une joueuse vétérane.
- Une sélection biaisée : les dresseurs issus des zones riches (comme le quartier de Champs-Élysées, clin d’œil obvious) ont accès à des Pokémon plus puissants dès le départ. Une inégalité qui rappelle les fractures numériques ou éducatives.
Le pire ? Le tournoi est truqué. En explorant les serveurs de Quasartico (via une quête annexe), le joueur découvre que l’entreprise manipule les résultats pour favoriser certains candidats. "Ils veulent des héros… mais seulement ceux qui leur obéissent", révèle un hacker. Une révélation qui transforme le Z-A Royale en métaphore des élections démocratiques sous influence (cf. le scandale Cambridge Analytica).
Pourtant, malgré tout, les habitants continuent de jouer. Pourquoi ? Parce que Quasartico a réussi à leur faire croire que c’est leur seule chance. "Si je ne participe pas, je disparais du système. Et à Lumiose, disparaître, c’est mourir", confie un PNJ. Une phrase qui résume à elle seule la violence symbolique du jeu.
Derrière l’écran : comment Game Freak a osé ce virage réaliste
Comment une franchise aussi consensuelle que Pokémon en est-elle arrivée à explorer des thèmes aussi sombres ? Selon une source proche du développement (anonyme, pour des raisons évidentes), l’idée est née d’un constat : "Les joueurs de Pokémon ont grandi. Ils ne veulent plus sauvez le monde avec un sourire niais ; ils veulent des enjeux qui leur parlent."
Le studio Game Freak s’est inspiré de plusieurs œuvres pour construire Lumiose :
- Le film "Snowpiercer" (2013) pour la hiérarchie sociale implacable et l’idée d’un système où la révolte est intégrée au fonctionnement même de l’oppression.
- La série "Years and Years" (2019) pour son portrait d’une société en crise, où la technologie accentue les inégalités.
- Le jeu "Disco Elysium" (2019) pour son approche narrative et politique, où chaque choix a un poids moral.
Mais la vraie innovation, c’est d’avoir ancré ces thèmes dans la mécanique de jeu. Par exemple :
- Les Pokémon sauvages ne sont pas des ennemis à abattre, mais des victimes de la crise. Soigner un Rattata affamé rapporte des points de "coexistence", utiles pour débloquer des quêtes secondaires.
- Les dialogues changent selon votre classement dans le Z-A Royale. Un PNJ vous snobera si vous êtes dernier, mais vous suppliera de l’aider si vous êtes en tête.
- Certaines zones ne se débloquent qu’en trouvant des failles dans le système (ex : pirater un terminal Quasartico), une mécanique qui rappelle le hacktivisme.
Résultat : Pokémon Legends: Z-A n’est pas qu’un jeu sur des créatures mignonnes. C’est une expérience immersive qui interroge notre rapport à la technologie, au pouvoir, et à la résistance. Et ça, c’est une première pour la franchise.
19 choses à savoir avant de commencer (guide pratique)
Avant de plonger dans Lumiose, voici 19 éléments clés pour ne rien rater de l’expérience :
- Lumiose est divisée en 5 districts, chacun avec ses règles et son ambiance (du luxueux Champs-Élysées aux zones grises post-apocalyptiques).
- Les Pokémon sauvages peuvent être apprivoisés ou combattus, mais certains sont protégés par des groupes citoyens.
- Le Z-A Royale a un classement en temps réel : même hors ligne, votre position peut changer.
- Quasartico Inc. a des espions partout : méfiez-vous des PNJ trop amicaux.
- Les barrières holographiques peuvent être piratées avec des objets trouvés dans les zones interdites.
- Certains Pokémon ont des formes "corrompues" à cause de la pollution (ex : un Smogo toxique).
- Le système de métiers permet de gagner des ressources en aidant les factions (ex : livrer des médicaments pour le Lumiose Safety Group).
- Les combats en équipe sont possibles, mais Quasartico les limite à 2 joueurs max.
- Il existe un marché noir où l’on échange des Pokémon rares contre des données volées à Quasartico.
- Les quêtes secondaires révèlent des scandales sur l’entreprise (ex : expulsion de locataires).
- Certains PNJ mentent selon votre réputation.
- Le mode photo permet de capturer des scènes de résistance (utilisable pour des quêtes).
- Les Pokémon légendaires sont liés aux mythes urbains de Lumiose (ex : Zygarde incarne l’équilibre perdu).
- Les mises à jour de Quasartico changent les règles du Z-A Royale sans préavis.
- Il y a un système de corruption : certains officiers acceptent des pots-de-vin pour fermer les yeux.
- Les graffitis dans les zones grises donnent des indices sur des quêtes cachées.
- Le final alternatif se débloque en soutenant une faction jusqu’au bout (sans spoiler !).
- Le jeu contient des références à la vraie gentrification parisienne (ex : un café nommé "Le Comptoir" devient une franchise Quasartico).
- Écoutez les radios pirates : elles révèlent des secrets sur l’histoire de la ville.
Pokémon Legends: Z-A n’est pas qu’un nouveau chapitre de la saga : c’est une réinvention audacieuse, où la magie des créatures de poche côtoie une critique acerbe des dérives urbaines et technologiques. En transformant Lumiose en laboratoire des crises modernes, Game Freak prouve que Pokémon peut parler aux adultes sans renier son âme. Alors, prêt à affronter une ville où même Pikachu a un prix… et où la révolte se paie en points d’influence ?
Une chose est sûre : après ce jeu, vous ne regarderez plus les néons de votre ville de la même façon.

