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Silent Hill f : Dans l’ombre de Silent Hill 2, entre audace et héritage
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Il y a 32 jours

Silent Hill f : Dans l’ombre de Silent Hill 2, entre audace et héritage

Un remake qui pèse lourd, un futur incertain

Après le triomphe critique de Silent Hill 2 Remake (9/10 sur IGN), qui a su capturer l’essence du chef-d’œuvre de 2001 tout en le modernisant, Silent Hill f (25 septembre 2024) se retrouve face à un défi colossal : innover sans trahir. Développé par Neobards Entertainment, ce nouvel opus mise sur un système de combat dynamique et une esthétique surréaliste inspirée de Zdzisław Beksiński, mais les premiers tests révèlent déjà des choix clivants. Entre l’héritage psychologique de la série et la concurrence féroce (*Resident Evil 4 Remake*, *Alan Wake 2*), Silent Hill f devra prouver qu’il peut réinventer l’horreur sans perdre son âme.

A retenir :

  • Silent Hill 2 Remake (2024) a établi un nouveau standard avec son 9/10 sur IGN, combinant fidélité à l’original et modernisation, rendant la tâche de Silent Hill f d’autant plus ardue.
  • Silent Hill f (25 septembre) opte pour une réinvention radicale : combat plus action, esthétique onirique inspirée de Beksiński, et une narration psychologique ambitieuse—mais les premiers retours soulignent un gameplay qui divise.
  • Les testeurs d’IGN saluent une ambiance immersive et angoissante, mais critiquent des phases de combat trop éloignées de la tension traditionnelle de la série, risquant de décevoir les puristes.
  • Comparé à The Evil Within 2 (2017), Silent Hill f peine à trouver l’équilibre parfait entre action et horreur psychologique, avec des mécaniques de combat jugées moins abouties que son niveau artistique.
  • Dans un marché ultra-concurrentiel (*Resident Evil 4 Remake*, *Alan Wake 2*), Silent Hill f devra se démarquer pour éviter de devenir un simple "remake manqué" ou pire, un symbole de dérive créative.
  • La question cruciale : ce nouvel opus saura-t-il concilier innovation et héritage, ou marquera-t-il le début d’une franchise en perte de repères ? Réponse le 25 septembre.

L’héritage écrasant de Silent Hill 2 Remake : un succès qui pèse lourd

Il y a des remakes qui marquent l’histoire, et puis il y a Silent Hill 2 Remake (2024). Développé par Bloober Team, ce dernier a non seulement ravivé la flamme d’un classique culte, mais il l’a fait avec une maîtrise rare, obtenant un 9/10 sur IGN et des éloges unanimes pour sa fidélité émotionnelle et ses améliorations techniques. Les décors retravaillés, les animations faciales plus expressives, et une bande-son toujours aussi glaçante ont permis au jeu de transcender son époque tout en restant fidèle à l’esprit original.

Pourtant, ce succès a un prix : il a relevé le niveau d’exigence pour tout ce qui suivra dans la franchise. Et c’est précisément là que Silent Hill f entre en scène, avec une pression immense sur les épaules. Comment innover après un remake aussi abouti ? Comment surprendre des joueurs qui ont été gâtés par une expérience presque parfaite ? Konami et Neobards Entertainment ont choisi une voie radicale : celle de la réinvention, quitte à prendre des risques.


Mais attention, réinventer ne signifie pas forcément réussir. Les joueurs de Silent Hill sont connus pour leur attachement viscéral à l’atmosphère unique de la série—cette horreur psychologique qui joue avec les peurs les plus profondes, cette tension permanente où chaque bruit, chaque ombre, peut signifier la mort. Silent Hill 2 excellait dans cet art subtil de l’angoisse sourde, où le joueur se sentait vulnérable, impuissant, presque coupable de progresser. C’est cet héritage que Silent Hill f doit maintenant porter… ou dépasser.

Premières impressions : entre émerveillement artistique et doutes mécaniques

Les quatre heures de gameplay testées par IGN offrent un premier aperçu mitigé. D’un côté, l’ambiance est à couper le souffle. Les décors, directement inspirés des peintures surréalistes et cauchemardesques de Zdzisław Beksiński, plongent le joueur dans un univers où la frontière entre rêve et réalité s’efface. Les couleurs sont à la fois riches et malsaines, les perspectives déformées, et chaque environnement semble respirer une menace diffuse. C’est visuellement sublime, et cela rappelle pourquoi Silent Hill a toujours été une référence en matière de direction artistique.

Mais c’est du côté du gameplay que les choses se gâtent. Neobards Entertainment a fait le choix d’un système de combat plus dynamique, s’éloignant délibérément du survival horror traditionnel où la fuite et la gestion des ressources primaient. Ici, le joueur a plus de moyens de se défendre, avec des enchaînements d’attaques et des esquives qui rappellent davantage The Evil Within que Silent Hill 2. "Un parti pris risqué", comme le souligne IGN, qui pourrait aliéner les fans historiques de la série.


Pourtant, tout n’est pas à jeter. La narration semble prometteuse, avec une intrigue psychologique qui joue sur les mémoires fragmentées et les réalités alternatives, un thème cher à la franchise. Les énigmes, bien que moins présentes que dans les opus précédents, sont ingénieusement intégrées à l’environnement, et l’immersion sonore reste un point fort, avec des bruits d’ambiance qui glacent le sang. Mais reste une question lancinante : ces qualités suffiront-elles à compenser un gameplay qui s’éloigne des fondamentaux de la série ?

"Et si tout cela n’était qu’un rêve ?" : les coulisses d’un développement sous haute tension

Peu de gens le savent, mais le développement de Silent Hill f a été marqué par des choix créatifs audacieux… et des dilemmes. Selon des sources proches du projet, l’équipe de Neobards Entertainment a longtemps hésité entre deux directions : un retour aux sources, avec un gameplay proche de Silent Hill 2, ou une modernisation radicale pour attirer un public plus large. Finalement, c’est cette seconde option qui a été retenue, avec l’aval de Konami, soucieuse de relancer commercialement la franchise.

Un choix qui n’a pas été sans conflits internes. Certains développeurs, fans de la première heure, auraient milité pour un équilibre plus subtil entre action et horreur psychologique, craignant que le jeu ne perde son "ADN Silent Hill". D’autres, en revanche, estimaient que la série avait besoin d’évoluer pour survivre dans un marché dominé par des titres comme Resident Evil ou Dead Space. Le résultat ? Un compromis inégal, où l’artistique et le récit brillent, mais où le gameplay peine à convaincre entièrement.


Une anecdote révélatrice : lors d’une session de test interne, un niveau particulièrement expérimental (où le joueur devait progresser dans un environnement en constante mutation, sans repères fixes) a été abandonné car jugé "trop déstabilisant" pour le public grand public. Un signe que, malgré ses ambitions, Silent Hill f a parfois reculé face à ses propres audaces.

Le dilemme de l’action-horror : quand Silent Hill rencontre The Evil Within

La comparaison avec The Evil Within 2 (2017) est inévitable. Développé par Tango Gameworks (le studio de Shinji Mikami, père de Resident Evil), ce dernier avait lui aussi mélangé horreur psychologique et phases d’action soutenues. Résultat ? Un jeu globalement bien accueilli (83/100 sur Metacritic), mais critiqué par les puristes pour son éloignement des codes du survival horror classique.

Silent Hill f semble emprunter une voie similaire, avec un combat plus direct et des séquences où le joueur est encouragé à affronter plutôt qu’à fuir. Pourtant, là où The Evil Within 2 parvenait à maintenir une tension constante grâce à un level design maîtrisé et une progression bien rythmée, les premiers retours sur Silent Hill f évoquent des combats moins aboutis, parfois trop répétitifs ou mal équilibrés. "On sent que le studio a voulu innover, mais sans toujours maîtriser les mécaniques", confie un testeur sous couvert d’anonymat.


Pire encore : ces phases d’action risquent de casser l’immersion. Dans Silent Hill 2, chaque combat était un moment de terreur, où le joueur devait peser chaque coup, chaque munition dépensée. Ici, la facilité relative des affrontements et leur rythme soutenu donnent parfois l’impression de jouer à un jeu d’action générique, avec une peau Silent Hill collée dessus. Un danger mortel pour une franchise dont l’identité repose sur l’angoisse et la subtilité.

La concurrence impitoyable : entre Resident Evil 4 Remake et Alan Wake 2, Silent Hill f peut-il percer ?

Le marché du survival horror n’a jamais été aussi compétitif. En 2023, deux titres ont dominé les conversations : Resident Evil 4 Remake, un chef-d’œuvre de remasterisation qui a su moderniser un classique sans trahir son esprit, et Alan Wake 2, une œuvre narrative audacieuse qui a repoussé les limites du genre. Deux jeux qui, chacun à leur manière, ont relevé le niveau d’exigence des joueurs.

Dans ce contexte, Silent Hill f arrive avec un double handicap :

  • Il doit se démarquer de ces géants, tout en restant fidèle à son héritage.
  • Il doit séduire les puristes sans effrayer les nouveaux joueurs, un équilibre presque impossible à trouver.
Son atout majeur ? Son univers visuel unique, qui n’a pas d’équivalent dans le paysage actuel. Les décors inspirés de Beksiński, les créatures cauchemardesques, et une bande-son hypnotique (composée par Akira Yamaoka, le maître des ambiances de Silent Hill) pourraient bien être ses meilleurs arguments. Mais cela suffira-t-il face à des concurrents qui excellent à la fois sur la forme et sur le fond ?


Un autre défi attend Silent Hill f : la durée de vie. Les testeurs s’interrogent déjà sur la longévité du titre, avec des rumeurs évoquant une campagne plus courte que la moyenne (entre 8 et 10 heures). Dans un monde où les joueurs attendent des expériences denses et réjouissantes, un jeu qui se termine trop vite pourrait laisser un goût d’inachevé—surtout à un prix de 70€.

Le verdict des fans : entre espoir et scepticisme

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées. Une partie des fans, nostalgiques des origines, craignent que Silent Hill f ne soit qu’un "Resident Evil-like" déguisé, perdant ce qui faisait le charme de la série. "Sans la tension des premiers jeux, ce n’est plus Silent Hill", résume un utilisateur sur Reddit. D’autres, plus ouverts au changement, saluent la volonté d’innover et espèrent que le jeu saura surprendre malgré ses défauts.

Les critiques, eux, restent prudents. Si tous reconnaissent la qualité artistique du titre, beaucoup soulignent que le gameplay sera déterminant. "Un Silent Hill sans peur n’est plus un Silent Hill", écrit un journaliste spécialisé. La question n’est plus de savoir si le jeu sera beau ou ambitieux, mais bien s’il parviendra à faire peur—vraiment peur, comme savent si bien le faire les grands noms du genre.

Le 25 septembre, Silent Hill f aura une mission impossible : plaire à tout le monde. Entre les puristes qui rêvent d’un retour aux sources et les joueurs en quête de nouveauté, le jeu devra trouver sa voie sans se perdre. Une chose est sûre : avec son univers visuel envoûtant et son ambition narrative, il a déjà de sérieux atouts. Mais dans un genre où l’émotion prime sur tout, le moindre faux pas pourrait être fatal. Si Konami et Neobards parviennent à équilibrer action et horreur psychologique, Silent Hill f pourrait bien marquer le renouveau de la franchise. Dans le cas contraire, il risque de devenir un symbole—celui d’une série qui, après avoir révolutionné l’horreur, peine à se réinventer.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"Un Silent Hill où on peut esquiver comme dans Devil May Cry ?* **C’est comme mettre du ketchup sur un filet mignon**—ça se fait, mais faut assumer le sacrilège." L’art direction ? **Chef’s kiss**. Le gameplay ? **"On dirait que Konami a confondu 'survival horror' et 'DMC light'"**—à croiser avec les retours des testeurs qui parlent d’un *"combat trop fluide pour un jeu qui devrait vous donner envie de pleurer dans un coin"*. Bref, **Beksiński en fond d’écran, mais Mikami doit se retourner dans sa chaise**.

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen