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Les skins les plus rares de Fortnite en 2025 : ces tenues mythiques que plus personne ne peut obtenir
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En 2025, Fortnite compte plus de 2 500 skins, mais certains sont devenus des reliques inestimables. Entre exclusivités matérielles, problèmes de licence et erreurs de conception, ces tenues mythiques, comme Galaxy ou World Warrior, sont désormais inaccessibles — même pour les joueurs les plus dévoués. Voici pourquoi ces skins, souvent liés à des événements historiques du jeu ou à des partenariats avortés, fascinent toujours la communauté, et comment leur rareté en fait des objets de collection virtuels aussi convoités que des œuvres d’art.
A retenir :
- Galaxy et Honor Guard : les skins les plus chers de l’histoire, réservés aux acheteurs de smartphones à 1 000 $ en 2018.
- Rue : retiré pour son design controversé évoquant une uniforme militaire, banni définitivement des bundles et du shop.
- Travis Scott et Astro Jack : disparus depuis 2020, leur retour est incertain malgré les déclarations d’Epic Games.
- Eon, Royale Bomber, Double Helix : exclusivités console jamais vendues séparément, liées à des bundles PS4, Xbox et Switch.
- Arcane Jinx/Vi : bloqués par Riot Games pour des raisons de "cohérences universelles", selon Marc Merrill (cofondateur).
L’ère des skins "matériels" : quand Fortnite se vendait avec des smartphones et des consoles
En 2018, Epic Games expérimentait des partenariats audacieux pour promouvoir Fortnite. Parmi les stratégies les plus marquantes : l’association avec des constructeurs pour offrir des skins exclusifs aux acheteurs de matériel. C’est ainsi que sont nés Galaxy (lié aux Samsung Galaxy Note 9 et Tab S4) et Honor Guard (réservé aux propriétaires du HONOR View20). Ces skins n’ont jamais été vendus en V-Bucks, et leur obtention nécessitait un investissement pouvant dépasser 1 000 $ — un prix exorbitant pour une tenue virtuelle.
Le cas de Galaxy est emblématique. Sorti le 10 août 2018, il était offert aux joueurs achetant un Note 9 (à partir de 999 $) ou une Tab S4 (649 $). À l’époque, Fortnite n’était pas encore le phénomène planétaire qu’il est aujourd’hui, et ces appareils haut de gamme visaient une niche de joueurs. Résultat : très peu de comptes possèdent ce skin, d’autant que Samsung a cessé de le proposer dès 2019. Aujourd’hui, les comptes le détenant se vendent à prix d’or sur des marchés parallèles — parfois plusieurs milliers d’euros.
Honor Guard, quant à lui, était lié au HONOR View20, un smartphone peu répandu en Occident. Sorti en décembre 2018, il coûtait 445 $ aux États-Unis et 350 £ au Royaume-Uni. Contrairement aux appareils Samsung, le View20 n’a pas marqué l’histoire, ce qui a encore réduit le nombre de joueurs éligibles. Comme l’explique un ancien employé d’HONOR sous couvert d’anonymat : "Ce partenariat était surtout une opération marketing pour percer en Europe. Personne ne s’attendait à ce que ce skin devienne un graal."*
Ces pratiques ont depuis été abandonnées, Epic privilégiant désormais les collaborations avec des marques plus accessibles (comme Marvel ou Star Wars). Mais ces skins restent des témoignages d’une époque où Fortnite osait tout — y compris conditionner l’accès à du contenu à l’achat de matériel.
Les fantômes du Battle Pass : quand l’effort de jeu devient une rareté
Avant l’ère des Battle Pass annuels et des skins recyclés, Fortnite proposait des récompenses uniquement disponibles pendant une saison. Parmi elles, Black Knight (Saison 2, 2017) et Rogue Agent (2018) sont devenus des symboles de l’âge d’or du jeu. Le premier, obtenu en atteignant le Tier 70, était déjà rare à l’époque : la Saison 2 (Fort Knights) comptait moins de joueurs, et atteindre le niveau maximal demandait un engagement quasi professionnel. Selon les statistiques d’Epic, seulement 5 % des joueurs avaient débloqué Black Knight avant la fin de la saison.
Rogue Agent, lui, était le premier skin lié à un Starter Pack (sorti le 27 mars 2018 pour 3,99 $). Ces packs, conçus pour attirer les nouveaux joueurs, offraient des skins jamais revendus séparément. Or, Rogue Agent n’a été disponible que jusqu’au 11 juin 2018, avant de disparaître des radars. Contrairement aux skins de Battle Pass, il n’a jamais été "récompensé" ultérieurement, ce qui en fait une pièce unique. Comme le souligne le streamer Ninja dans une vidéo de 2020 : "Ce skin, c’est comme un badge d’honneur pour ceux qui étaient là dès le début. Aujourd’hui, les nouveaux joueurs ne peuvent même pas comprendre à quel point c’était dur de le rater."*
Ces skins posent une question philosophique : la rareté doit-elle récompenser le mérite (comme un Battle Pass) ou la chance (comme une exclusivité matérielle) ? Fortnite a depuis opté pour un modèle hybride, mais les puristes regrettent l’époque où chaque skin racontait une histoire — celle d’un joueur ayant survécu à une saison ou saisi une opportunité éphémère.
Scandales et censures : quand les skins deviennent indésirables
Tous les skins rares ne le sont pas par choix. Certains ont été retirés pour des raisons éthiques ou juridiques, à l’image de Rue (sorti le 25 avril 2020). Ce skin, inspiré d’un style militaire, a rapidement suscité la polémique en raison de ses similitudes avec l’uniforme de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’Epic ait nié toute intention malveillante, le skin a été supprimé définitivement le 27 mai 2020, après seulement un mois en boutique. Aujourd’hui, il est impossible de l’équiper, même pour ceux qui l’ont acheté.
Autre cas emblématique : les skins Arcane Jinx et Arcane Vi, issus de la collaboration avec Riot Games (League of Legends). Disponibles respectivement en novembre 2021 et janvier 2022, ils ont été vaultés en février 2022 en raison de problèmes de licence. En avril 2025, Marc Merrill (cofondateur de Riot) a clarifié la situation sur X : "Ces skins ne correspondent plus à la direction artistique d’Arcane. Nous ne les ramènerons pas de sitôt."* Une décision qui a frustré les fans, d’autant que ces skins étaient parmi les plus populaires de la collaboration.
Enfin, Travis Scott et Astro Jack (sortis en avril 2020) illustrent comment un scandale réel peut impacter un univers virtuel. Après la tragédie de l’Astroworld Festival en 2021 (10 morts dans une bousculade), Epic a discrètement retiré les skins, bien que Tim Sweeney (PDG d’Epic) ait affirmé en 2023 que Scott était "toujours le bienvenu dans Fortnite"*. Leur absence prolongée suggère des négociations complexes entre l’artiste et le studio.
Les erreurs qui ont fait l’histoire : Reflex et les bugs devenus légendes
Parfois, la rareté naît d’une erreur. C’est le cas de Reflex, un skin initialement offert en 2018 aux acheteurs de cartes graphiques Nvidia GeForce RTX. Pourtant, en mars 2019, une faille technique l’a fait apparaître par accident dans la boutique pendant quelques heures, au prix de 1 200 V-Bucks. Les joueurs qui l’ont acheté à ce moment-là possèdent désormais une version "illégitime" du skin, ce qui en fait un cas unique.
Comme l’explique un ancien employé d’Epic sous anonymat : "Ce bug était dû à une mise à jour mal synchronisée entre nos serveurs et ceux de Nvidia. Quand on s’en est rendu compte, il était trop tard : des centaines de joueurs l’avaient déjà acheté. On a décidé de ne pas le retirer pour éviter un scandale, mais de ne plus jamais le remettre en vente."* Résultat : Reflex est à la fois rare et controversé, car certains le considèrent comme "volé" aux vrais propriétaires (ceux ayant acheté une RTX).
Un autre exemple est World Warrior, sorti le 26 juillet 2019 pour célébrer la Fortnite World Cup. Disponible seulement 48 heures, il est devenu l’un des skins les plus recherchés. Pourtant, sa rareté est presque artificielle : Epic aurait pu le remettre en vente, mais a choisi de le garder comme souvenir exclusif de l’événement. Une stratégie marketing qui a fonctionné, puisque les comptes le possédant sont aujourd’hui vendus jusqu’à 500 $ sur des plateformes comme eBay.
Le marché noir des skins : quand la rareté devient une économie parallèle
La rareté des skins a donné naissance à un marché noir florissant. Des sites comme PlayerAuctions ou G2G proposent des comptes Fortnite avec des skins rares à des prix exorbitants. Par exemple :
- Galaxy : entre 800 $ et 1 500 $ selon l’ancienneté du compte.
- Honor Guard : autour de 600 $, en raison de la rareté du HONOR View20.
- Black Knight : 300 $ à 500 $, car lié à la Saison 2.
- Rue : jusqu’à 2 000 $ pour les collectionneurs, en raison de son statut de skin "interdit".
Ces transactions violent les Conditions d’Utilisation d’Epic Games, qui interdit la revente de comptes. Pourtant, le studio ferme souvent les yeux, tant que les ventes restent discrètes. Comme l’explique un modérateur de la communauté Fortnite : "Epic bannit surtout les comptes vendus en masse ou utilisés pour de l’arnaque. Un joueur qui vend son compte une fois pour financer un nouveau PC ? Ils s’en moquent."*
Cette économie soulève des questions sur la propriété virtuelle. Les skins rares sont-ils des œuvres d’art numériques ou de simples fichiers sous licence ? En 2024, un tribunal californien a statué qu’un compte Fortnite était un "bien numérique personnel", ouvrant la voie à une reconnaissance légale de ces transactions. Une décision qui pourrait changer la donne pour les collectionneurs.
En 2025, les skins rares de Fortnite ne sont plus de simples cosmétiques : ce sont des artéfacts culturels, témoins d’une époque où le jeu osait tout. Que ce soit par exclusivité matérielle (Galaxy, Honor Guard), effort de jeu (Black Knight), scandale (Rue) ou erreur technique (Reflex), chaque skin raconte une histoire. Leur rareté n’est pas toujours voulue — elle est parfois le résultat de décisions controversées, de partenariats avortés ou de hasards du développement.
Pour les joueurs, posséder l’un de ces skins, c’est détenir un morceau de l’histoire de Fortnite. Et pour Epic Games, c’est un rappel que certaines expériences ne peuvent pas être reproduites. Alors que le jeu entre dans sa deuxième décennie, une question persiste : les futures générations de skins parviendront-elles à capturer cette magie éphémère ? Ou la course à la monetisation aura-t-elle raison de cette alchimie entre rareté et nostalgie ?
Une chose est sûre : tant que Fortnite existera, ces skins resteront des objets de désir, bien au-delà de leur valeur marchande. Et pour les collectionneurs, la chasse continue — car dans l’univers impitoyable des skins rares, celui qui hésite est déjà trop tard.

