Il y a 43 jours
The Batman sur Netflix : Pourquoi ce film sombre et psychologique redéfinit le mythe du justicier
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Pourquoi *The Batman* (2022), désormais sur Netflix, est-il bien plus qu’un simple film de super-héros ?
Avec **92% d’approbation sur Rotten Tomatoes**, **772,3 millions de dollars** de recettes mondiales et des nominations aux **Oscars 2023**, *The Batman* de **Matt Reeves** s’impose comme une **réinvention audacieuse** du mythe. Porté par un **Robert Pattinson tourmenté**, une **ambiance film noir** envoûtante et une **Gotham d’une réalisme glaçant**, ce thriller psychologique transcende les codes du genre. Entre **enquête policière haletante**, **effets pratiques** saisissants et **esthétique cyberpunk** inspirée de *Blade Runner*, le film séduit autant les **puristes des comics** que les amateurs de **cinéma exigeant**. Une pépite sombre, désormais accessible en streaming, qui prouve qu’un blockbuster peut être à la fois **grand public et profondément artistique**.A retenir :
- The Batman (2022) débarque sur Netflix : un thriller psychologique salué par 92% des critiques (Rotten Tomatoes) et récompensé par des nominations aux Oscars 2023 (effets visuels, montage son).
- Robert Pattinson incarne un Bruce Wayne inédit – sombre, vulnérable et détective – dans une Gotham corrompue filmée comme un polar cyberpunk, entre *Seven* et *Blade Runner 2049*.
- Hors DCU (label Elseworlds), le film mise sur un réalisme brut : effets pratiques, cascades réelles et décors immersifs (Liverpool transformée en Gotham), loin des excès numériques des autres adaptations.
- Une bande-son hypnotique (Michael Giacchino), des second rôles marquants (Zoë Kravitz en Catwoman, Paul Dano en Énigme terrifiant) et une narration mature qui en fait un blockbuster exigeant, rare dans le genre.
- Pourquoi ce film divise-t-il encore ? Entre fans des comics ravis et spectateurs déroutés par son rythme lent et son ambiance oppressante, *The Batman* reste un ovni cinématographique à découvrir absolument.
Imaginez un Bruce Wayne qui passe plus de temps à décrypter des preuves dans son manoir qu’à sauver des otages, une Gotham où la pluie ne cesse jamais de tomber, et un Joker… absent. Bienvenue dans *The Batman* (2022), le film qui a osé réinventer le mythe en s’éloignant des clichés des super-héros pour embrasser le film noir, le polar psychologique et même le réalisme social. Disponible depuis peu sur Netflix, cette pépite de Matt Reeves (*La Planète des singes*) mérite-t-elle vraiment son statut de "meilleur film de super-héros des dernières années" ? Plongeons dans les ombres de Gotham pour le découvrir.
Un Batman détective, loin du héros flamboyant
Oubliez le justicier charismatique de Christian Bale ou le playboy milliardaire de Ben Affleck. Ici, Robert Pattinson incarne un Bruce Wayne à vif : les yeux cernés, les cheveux gras, et une rage froide qui le consume. Ce n’est pas un héros, mais un fantôme traumatisé, hanté par la mort de ses parents et obsédé par une ville qui pourrit de l’intérieur. "Je suis la vengeance", murmure-t-il dans une scène clé – une phrase qui résume toute son ambiguïté morale.
Le film ose un parti pris radical : 70% du temps, Batman est un détective, pas un combattant. Les scènes d’enquête forensique (inspirées des comics *The Long Halloween*) sont filmées avec une précision chirurgicale, entre autopsies, analyses d’ADN et reconstitutions de crimes. Une approche qui rappelle *Zodiac* (David Fincher) plus que *The Avengers*. "Reeves a voulu un Batman crédible, presque documentaire", explique le critique Thomas Sotinel (*Le Monde*), "où la technologie est limitée, où chaque indice compte".
Mais ce choix divise. Certains fans regrettent l’absence de "fun" : pas de one-liners à la *Marvel*, pas de combats chorégraphiés comme chez Nolan. À la place, des scènes de torture psychologique (celle avec le Pingouin, jouée par un Colin Farrell méconnaissable, est glaçante) et une violence brute, filmée caméra à l’épaule. "C’est un film pour adultes, pas pour les enfants qui veulent voir un héros sauver le monde", résume Paul Dano (l’Énigme), dont la performance a été saluée comme "l’une des meilleures interprétations d’un villain DC".
"Gotham n’est pas une ville, c’est un personnage" : L’esthétique cyberpunk désenchantée
Si *The Batman* marque les esprits, c’est aussi grâce à son identité visuelle unique. Matt Reeves et son directeur de la photographie, Greig Fraser (oscarisé pour *Dune*), ont créé une Gotham organique : pas de gratte-ciels futuristes, mais des ruelles crasseuses, des bars louches et une lumière bleutée qui rappelle *Blade Runner 2049*. "Nous voulions une ville qui respire la corruption, où chaque bâtiment a une histoire", confie Reeves. Résultat : 90% des décors sont réels (tournés à Liverpool et Glasgow), et les effets numériques servent uniquement à renforcer le réalisme (comme les prothèses de Paul Dano pour son visage défiguré).
La pluie omniprésente n’est pas qu’un détail : elle symbolise la décadence morale de la ville. "Dans les comics, Gotham est souvent stylisée. Là, elle est tangible, presque tactile", note Julien Chièze (*Première*). Même la Batarang a été redessinée pour ressembler à une arme artisanale, fabriquée à partir d’un couteau de cuisine. Un choix qui tranche avec les gadgets high-tech des autres adaptations.
Autre prouesse : la bande-son de Michael Giacchino (*Up*, *Star Trek*). Pas de thème héroïque ici, mais une musique minimaliste, où les notes de piano dissonantes et les bourdons électroniques créent une tension permanente. Le morceau *"Avenue X"* (quand Batman poursuit l’Énigme) est devenu viral sur TikTok, preuve que l’ambiance sonore a marqué les esprits.
L’Énigme, Catwoman et le Pingouin : Des villains (enfin) mémorables
Si *The Batman* brille, c’est aussi grâce à ses antagonistes. Paul Dano livre une interprétation de l’Énigme (Edward Nashton) qui oscille entre génie psychopathe et enfant blessé. Son rire hystérique, ses monologues philosophiques ("Je suis la vengeance de Gotham sur elle-même") et son look de tueur en série (inspiré du Zodiac Killer) en font l’un des meilleurs méchants DC depuis le Joker de Heath Ledger. "Dano a étudié des vrais tueurs pour son rôle, comme Ted Kaczynski", révèle Reeves.
Zoë Kravitz (Catwoman) apporte une touche de sensualité et de danger. Sa chimie avec Pattinson est électrique, surtout dans la scène du club Iceberg, où leur danse ambiguë rappelle *Basic Instinct*. Enfin, Colin Farrell, méconnaissable sous des prothèses, incarne un Pingouin monstrueux – loin de la version cartoon de Danny DeVito. Son accent irlandais et sa violence animale (la scène où il mord un homme est censurée dans certains pays) ajoutent une couche de réalisme sordide.
Pourtant, certains critiques pointent un déséquilibre : l’Énigme domine l’écran, au point d’éclipser Batman dans certaines séquences. "Le film s’appelle *The Batman*, mais c’est parfois *The Riddler Show*", ironise Nicolas Schaller (*L’Obs*). Un choix assumé par Reeves, qui voulait un "duel intellectuel" plus qu’un affrontement physique.
Pourquoi ce film divise-t-il autant ? Le débat entre puristes et néophytes
*The Batman* a beau être acclamé par la critique (92% sur Rotten Tomatoes), il dérange une partie des fans. Les reproches ? Un rythme trop lent (le film dure 2h56), une ambiance oppressante qui étouffe l’action, et un Bruce Wayne "trop dépressif". "Où sont les gadgets ? Où est Alfred ? Où est le côté épique ?", s’interroge un utilisateur sur Reddit. À l’inverse, les amateurs de cinéma noir y voient une "œuvre mature", enfin débarrassée des clichés des blockbusters.
Le débat reflète une fracture générationnelle : les jeunes publics (habitués au rythme Marvel) sont parfois perdus, tandis que les quadras y voient un retour aux sources des comics (comme *Batman: Year One* ou *The Killing Joke*). "Reeves a fait un film pour les fans de *Seven* et de *Heat*, pas pour ceux de *Justice League*", résume AlloCiné.
Un autre point de tension : la place des femmes. Si Zoë Kravitz est excellente, certains regrettent que Catwoman soit réduite à un rôle de "love interest". "Elle mérite mieux qu’être la petite amie de Batman", estime la journaliste Léa André-Sarreau (*Elle*). À l’inverse, d’autres saluent son ambiguïté morale (elle est à la fois allié et ennemie de Batman).
Netflix et l’avenir de *The Batman* : Une saga en construction ?
Avec l’arrivée de *The Batman* sur Netflix, la plateforme comble un vide stratégique : depuis le départ de *Zack Snyder’s Justice League* (2023), elle manquait d’un DC adulte et ambitieux. Le film arrive d’ailleurs à point nommé, alors que Warner Bros. relance son univers avec *The Flash* (2023) et le *DCU* de James Gunn. "Netflix mise sur les films 'auteurs' pour se différencier de Disney+", analyse Pierre Langlais (*Télérama*).
Côté suite, Matt Reeves a confirmé un projet en deux parties :
- The Batman – Part II (prévu pour 2026), qui explorera le retour du Joker (joué par Barry Keoghan, aperçu en caméo).
- Une série spin-off sur le Pingouin (avec Colin Farrell), produite par HBO Max.
Reste une question : Netflix parviendra-t-il à garder le film longtemps ? Les droits de *The Batman* sont partagés entre Warner Bros. et HBO Max, et son séjour sur la plateforme pourrait être limité à quelques mois. "Profitez-en avant qu’il ne disparaisse !", conseille déjà *SensCritique*.
"Le film qui a osé tuer le Batman classique" : L’héritage d’un ovni cinématographique
En 2022, *The Batman* a marqué un tournant : celui d’un blockbuster qui refuse les compromis. Pas de scènes post-générique, pas de connexions forcées avec d’autres films DC, pas de happy end facile. Juste une plongée dans la folie d’un homme et d’une ville. "Reeves a fait ce que Nolan n’a pas osé : un Batman humain, fragile, presque pathétique", écrit *The Hollywood Reporter*.
Son influence se voit déjà :
- Les prochains films DC (*The Flash*, *Aquaman 2*) intègrent plus de réalisme psychologique.
- *Marvel* a accéléré le développement de *Daredevil: Born Again*, un projet sombre et mature.
- Les jeux vidéo (*Gotham Knights*, *Suicide Squad: Kill the Justice League*) misent sur des tonalités plus adultes.
Pourtant, *The Batman* reste un ovni. "C’est un film qui divise parce qu’il exige du spectateur qu’il accepte de ne pas être diverti, mais bouleversé", conclut Guillemette Odicino (*Télérama*). Et c’est précisément ce qui en fait une œuvre nécessaire.