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**The Outer Worlds 2** : Un héritage *New Vegas* propulsé dans l’espace – Nos impressions exclusives
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Il y a 42 jours

**The Outer Worlds 2** : Un héritage *New Vegas* propulsé dans l’espace – Nos impressions exclusives

Pourquoi The Outer Worlds 2 pourrait bien devenir le RPG spatial de 2024

Avec un prologue immersif qui rappelle l’audace narrative de Fallout: New Vegas, The Outer Worlds 2 confirme dès ses premières minutes une ambition démesurée. Obsidian Entertainment y déploie une création de personnage ultra-détaillée – où des traits comme la ludopathie ou un passé de convict débloquent des dialogues et quêtes uniques – et un dispositif temporal révolutionnaire, mélangeant stratégie en temps ralenti et humour absurde. Entre prothèses customisables inspirées de Deus Ex et une écriture réactive qui éclipse Starfield ou Cyberpunk 2077, le jeu promet une liberté narrative rare, malgré des combats perfectibles. Un hommage spatial à l’héritage d’Obsidian, à découvrir en octobre.

A retenir :

  • The Outer Worlds 2 : Un prologue immersif qui fusionne création de personnage ultra-détaillée et écriture réactive, dans la lignée de Fallout: New Vegas – mais en plus délirant.
  • Des attributs psychologiques (ex. : ludopathe, ex-convict) qui transforment dialogues et quêtes, offrant une personnalisation narrative surpassant Starfield ou Cyberpunk 2077.
  • Le dispositif temporal : un multiplicateur de possibilités façon Dishonored, pour enchaîner attaques précises, pirater en catimini ou fuir en ralenti stratégique.
  • Des prothèses customisables (bras mécaniques, implants oculaires) qui influencent les compétences, ajoutant une dimension tactique inspirée de Deus Ex – mais avec l’humour noir d’Obsidian.
  • Combats en temps réel perfectibles ? Oui, mais le gel temporel et les solutions alternatives (sigilo, diplomatie) sauvent la mise, offrant une liberté rare pour un RPG spatial.
  • Un hommage assumé à New Vegas : choix impactants, factions ambiguës et satire sociale, le tout propulsé dans un univers science-fiction déjanté.

**Un prologue qui vous colle à la peau (et au siège de capitaine)**

Imaginez : vous vous réveillez dans une cryocapsule défectueuse, le crâne bourré de questions et le corps encore engourdi par des siècles d’hibernation forcée. Autour de vous, une station spatiale en plein chaos – des mercenaire qui hurlent, des alarmes qui strident, et cette odeur âcre de métal brûlé qui vous rappelle que l’espace, décidément, n’est pas un lieu accueillant. Bienvenue dans les premières minutes de The Outer Worlds 2, un prologue immersif qui vous plonge dans l’ambiance sans jamais vous lâcher la main.

Dès ces instants, Obsidian Entertainment démontre une maîtrise rare de l’introduction narrative. Contrairement à des jeux comme Starfield, où le tutoriel s’étire en longueurs fastidieuses, ici chaque seconde compte. La création de personnage n’est pas un simple écran de stats : c’est une expérience à part entière. Choix de traits psychologiques (un optimisme maladif qui vous donne des bonus en persuasion ? Une phobie des robots qui complique les interactions avec les androïdes ?), sélection de handicaps (un bras cybernétique défectueux qui limite votre force mais ouvre des options de dialogue uniques), ou encore customisation de prothèses – tout a un poids. Et surtout, tout a des conséquences.

Exemple concret : Optez pour le trait "Ancien médecin de guerre", et vous pourrez soigner vos compagnons en combat avec une efficacité accrue… mais certains PNJ vous regarderont avec méfiance, se souvenant des "expériences" que vous avez menées pendant la guerre. À l’inverse, un personnage ludopathe pourra tenter sa chance aux machines à sous pour déverrouiller des quêtes secrètes – ou se retrouver ruiné avant même d’avoir quitté la station. C’est ce niveau de détail narratif qui fait toute la différence.

"On voulait que les joueurs ressentent immédiatement que leurs choix ont un impact, même minime. Pas juste des bonus de +5% en tir, mais des réactions du monde qui les surprennent.", explique Tim Cain, co-directeur du jeu chez Obsidian. Une philosophie directement héritée de Fallout: New Vegas, où chaque décision, même anodine, pouvait avoir des répercussions des heures plus tard.


**L’héritage de New Vegas, mais en plus tordu (et spatial)**

Parlons-en, de New Vegas. Si le premier The Outer Worlds était déjà un hommage appuyé à l’âge d’or des RPG occidentaux, cette suite assume pleinement son statut de successeur spirituel. Mais là où Fallout 4 ou Starfield ont lissé les angles pour plaire au plus grand nombre, Obsidian, lui, creuse les aspérités. Résultat : un jeu qui ose être cynique, satirique, et parfois carrément moralement ambigu.

Prenez les factions, par exemple. Dans The Outer Worlds 2, aucune n’est vraiment "gentille". Même les groupes qui se présentent comme des "libérateurs" ont leurs zones d’ombre – corruption, expédients moraux douteux, ou simplement une incompétence crasse. "On ne voulait pas de méchants caricaturaux. Juste des gens qui pensent faire ce qu’il faut, même si c’est dégueulasse.", précise Leonard Boyarsky, l’autre co-directeur. Une approche qui rappelle les Frères de l’Acier ou la Légion de César dans New Vegas, mais transposée dans un univers où les méga-corporations règnent en maîtres absolus.

C’est aussi dans l’écriture que le jeu brille. Les dialogues sont truffés de sous-entendus, de références culturelles décalées (un PNJ cite "Le Parrain" pour expliquer une guerre interstellaire), et d’un humour noir qui frôle parfois l’absurde. Un gardien vous demande votre identité ? Répondez "Je suis le fantôme de tes échecs passés", et il pourrait… vous laisser passer, trop perturbé pour réagir. Ces moments de folie contrôlée sont la signature d’Obsidian, et ils sont ici plus présents que jamais.

Comparaison avec la concurrence :

  • Starfield : Un univers vaste, mais des PNJ souvent plats et des choix narratifs limités.
  • Cyberpunk 2077 : Une ambiance immersive, mais où l’impact des décisions reste inégal.
  • The Outer Worlds 2 : Des personnages mémorables, des conséquences tangibles, et une tonalité unique – entre satire sociale et science-fiction déjantée.


**Le temps, c’est (vraiment) de l’argent – et une arme redoutable**

Si le dispositif temporal était déjà présent dans le premier opus, ici, Obsidian en a fait un pilier du gameplay. Imaginez un mélange entre le "Dark Vision" de Dishonored et le "Bullet Time" de Max Payne, mais avec une touche de chaos contrôlé typique de la licence. En appuyant sur un bouton, le temps ralentit – vraiment ralentit – vous laissant quelques précieuses secondes pour :

  • En combat : Viser des points faibles, esquiver une attaque, ou lancer une grenade avec une précision chirurgicale.
  • En infiltration : Pirater un terminal sous le nez d’un garde, crocheter une serrure, ou simplement filer en douce sans déclencher l’alerte.
  • En exploration : Observer un environnement piégé, repérer un passage secret, ou… voler les affaires d’un PNJ sans qu’il s’en rende compte.

"On voulait que les joueurs se sentent comme des génies tactiques, même quand ils font n’importe quoi.", confie un développeur. Et ça marche. Durante un assaut en temps ralenti, j’ai pu :

  1. Geler un ennemi en plein recharge d’arme,
  2. Lui voler son fusil pendant qu’il était statique,
  3. Tirer dans le plafond pour faire s’effondrer un lustre sur sa tête,
  4. Et finir par négocier avec son coéquipier survivant pour qu’il me donne des infos… le tout sans qu’un seul coup de feu soit échangé.
C’est ce genre de liberté créative qui rend le jeu si jouissif. Même Prey (2017), avec son gel temporel, ne poussait pas le concept aussi loin.

Mais attention : ce système a un coût. Utiliser le dispositif temporal consomme une ressource limitée (liée à votre équipement), et certains ennemis – comme les robots de sécurité – sont immunisés contre ses effets. "On ne voulait pas que ça devienne un bouton 'je gagne' facile", explique l’équipe. Une sage décision, qui évite de tomber dans le piège de Control (où le "Lévitation" rendait les combats trop simples).


**Prothèses, implants et bras cybernétiques : quand la customisation devient stratégie**

Dans The Outer Worlds 2, votre corps n’est pas qu’un simple véhicule pour votre cerveau : c’est un arsenal modulaire. Les prothèses customisables ne sont pas là pour faire joli (même si certaines sont très stylées). Elles influencent directement vos compétences, vos options de dialogue, et même la façon dont le monde vous perçoit.

Quelques exemples marquants :

  • Bras hydraulique "Broyeur" : +30% de dégâts en mêlée, mais les PNJ "civilisés" vous regardent avec effroi. Parfait pour intimider… ou se faire refouler des zones "haut de gamme".
  • Œil cybernétique "Analyste" : Détecte les mensonges et les pièges, mais vous rend vulnérable aux attaques EMP. Un risque calculé pour les joueurs qui aiment le sigilo.
  • Jambe "Sauteur" : Permet des bonds surhumains pour atteindre des zones secrètes… au prix d’un bruit de pas assourdissant. Adieu, la discrétion.

"On a voulu que chaque implant raconte une histoire. Un bras robotique rouillé ? Peut-être que vous l’avez récupéré sur un champ de bataille. Un œil qui clignote en rouge ? Signes que votre dernier 'upgrade' était… expérimental.", détaille un designer. Cette approche rappelle les augmentations de Deus Ex, mais avec une dimension narrative plus poussée.

Le saviez-vous ? Certaines prothèses ont des effets cachés. Par exemple, un cœur artificiel peut vous sauver d’une mort certaine… mais si vous le désactivez volontairement, vous gagnez un bonus temporaire de résistance à la douleur. Un choix risqué, typique de l’humour noir d’Obsidian.


**Combats : entre génie tactique et frustrations évitables**

Si The Outer Worlds 2 excelle dans la narration et la liberté de gameplay, les combats en temps réel restent son point faible. Pas mauvais, mais clairement en retrait par rapport à des références comme Star Wars Jedi: Survivor ou The Witcher 3.

Les problèmes identifiés :

  • Visée imprécise : Les armes à distance manquent de "weight". Les balles semblent parfois flotter avant d’atteindre leur cible.
  • Animation de mêlée rigide : Les coups de poing ou les attaques au couteau manque de fluidité, surtout comparé à un jeu comme Dying Light 2.
  • IA ennemie inégale : Certains adversaires se comportent de façon trop prévisible, tandis que d’autres (comme les drones) ont des réactions trop rapides pour être équitables.

Mais il y a de l’espoir :

  • Le dispositif temporal sauve la mise en offrant une profondeur tactique inédite.
  • Les compagnons (chaque avec leurs compétences uniques) transforment les affrontements en puzzles stratégiques.
  • Les armes modifiables (un pistolet qui tire des gelées acides ? Pourquoi pas) ajoutent une couche de créativité bienvenue.

"On sait que les combats ne sont pas parfaits, mais on a préféré se concentrer sur ce qu’on fait de mieux : donner aux joueurs des outils pour contourner les problèmes.", admet un membre d’Obsidian. Une philosophie qui rappelle celle de New Vegas, où les bugs étaient parfois compensés par une liberté de gameplay sans égal.


**Derrière les coulisses : quand Obsidian joue avec le feu (et les attentes des fans)**

Saviez-vous que The Outer Worlds 2 a failli s’appeler "Bad Decisions in Space" ? Une blague interne chez Obsidian, qui résumait parfaitement leur approche : "Et si on faisait un jeu où toutes les options sont mauvaises, mais où les joueurs adorent ça quand même ?"

Autres anecdotes croustillantes :

  • Le retour de Parvati : La compagne préférée des fans dans le premier opus était censée mourir dans un early draft du scénario. Les protestations internes (et externes) ont sauvé le personnage.
  • Un Easter Egg raté : Les développeurs avaient caché une référence à Alpha Protocol (un autre RPG culte d’Obsidian), mais le code a disparu lors d’un merge Git. "Personne n’a osé avouer pendant des mois", rit un programmeur.
  • La voix de l’IA : Le dispositif temporal est doublé par… la même actrice que GLaDOS dans Portal. Un clin d’œil que seuls les joueurs les plus attentifs remarqueront.

"On a appris de New Vegas que les fans adorent quand on prend des risques. Même si ça foire parfois.", résume Tim Cain. Une philosophie qui transparaît dans chaque recoin du jeu – des quêtes secondaires aux fin possibles (oui, il y en a plusieurs, et certaines sont très sombres).

Avec The Outer Worlds 2, Obsidian signe un RPG spatial audacieux, où chaque détail – d’un trait de caractère à une prothèse rouillée – a son importance. Si les combats en temps réel peinent à rivaliser avec les géants du genre, le dispositif temporal, l’écriture cinglante et une liberté narrative rare en font déjà un candidat sérieux pour le titre de meilleur RPG de 2024. À réserver d’urgence pour les fans de New Vegas, de Deus Ex, ou simplement de jeux qui osent être intelligents, drôles et profondément cyniques. Sortie prévue en octobre 2024 – et d’ici là, Obsidian a encore le temps de peaufiner les derniers détails. Espérons juste qu’ils ne touchent pas à l’humour noir.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"Un RPG où même vos implants ont plus de personnalité que les PNJ de Starfield"* – et ça, c’est **le compliment ultime**. Obsidian signe un *Outer Worlds 2* qui **embrasse ses défauts comme des badges d’honneur** : combats bancals mais sauvés par un *time-slow* aussi jouissif qu’un *bullet-time* sous amphés, et des choix narratifs qui **font mal** (dans le bon sens). *"Tu veux un bras cybernétique ? Super, mais maintenant les enfants pleurent en te voyant."* **C’est ça, le RPG adulte.** **PS** : Parvati mérite un spin-off. *Point.*

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen