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TOONSOULS : L’hybride maudit entre Dark Souls et Cuphead qui divise la communauté
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Il y a 3 heures

TOONSOULS : L’hybride maudit entre Dark Souls et Cuphead qui divise la communauté

Un mélange explosif qui tourne au vinaigre

TOONSOULS promet une fusion audacieuse entre la difficulté légendaire de Dark Souls et le charme vintage de Cuphead. Pourtant, derrière ce pitch accrocheur se cache un projet trouble : un développeur solitaire accusé de recyclage massif d’assets, une utilisation controversée de l’IA pour générer animations et dialogues, et une communication sociale aussi répétitive qu’énigmatique. Entre innovation low-cost et buzz artificiel, ce titre divise avant même sa sortie.

A retenir :

  • Un mélange inattendu : l’univers impitoyable de Dark Souls revisité avec l’esthétique cartoon des années 1930, façon Cuphead.
  • Polémique sur l’usage massif d’IA générative : animations, dialogues et mécaniques suspectés d’être créés par algorithmes.
  • Des captures d’écran trahissant des incohérences graphiques (décors flous, proportions instables), loin du travail artisanal de références comme Blasphemous.
  • Un développeur isolé, Toon Crafter, dont la communication sur X frôle l’obsession, avec des messages répétitifs comme "My game is good, the algorithm just ignores me".
  • Un pari risqué : entre expérimentation brute et manque de finition, le jeu interroge sur sa qualité finale.

L’illusion d’un mariage parfait : quand Dark Souls rencontre Cuphead

Sur le papier, TOONSOULS a tout pour séduire. Imaginez : les combats exigeants et l’atmosphère oppressante de Dark Souls, transposés dans un univers visuel inspiré des cartons des années 1930, à la manière de Cuphead. Une promesse qui a de quoi faire saliver les fans de défis hardcore et d’esthétiques rétro. Pourtant, dès qu’on gratte un peu la surface, les fissures apparaissent.

Le studio derrière le projet, Toon Crafter, est un inconnu. Ses deux précédents titres, Pixel Slayer (2022) et Retro Dungeon (2023), sont passés inaperçus, et pour cause : leurs critiques soulignent une réutilisation systématique d’assets, une pratique courante chez les petits développeurs, mais qui ici prend des proportions inquiétantes. Certains éléments de TOONSOULS semblent directement recyclés, comme les animations de base des ennemis ou les décors génériques, ce qui pose la question : où est la véritable originalité ?

Pourtant, l’idée de départ n’est pas folle. Des jeux comme The Last Faith ou Blasphemous ont prouvé qu’on pouvait mêler difficulté extrême et direction artistique soignée sans tomber dans le piège du low-effort. Mais là où ces titres misent sur un travail artisanal méticuleux, TOONSOULS semble privilégier la quantité sur la qualité, avec des environnements qui manquent cruellement de détails et des personnages aux proportions parfois bancales.


Le pire ? Le développeur assume sans détour. Dans un fil Twitter devenu viral, il explique que "l’IA est un outil comme un autre", une réponse qui a le don d’exaspérer les puristes. Car si l’intelligence artificielle peut effectivement accélérer certains processus, elle ne remplace pas le savoir-faire humain — et les captures d’écran de TOONSOULS en sont la preuve vivante.

"My game is good, the algorithm just ignores me" : quand le marketing tourne au cauchemar

Si le jeu lui-même interroge, la communication de son créateur est tout aussi préoccupante. Le compte officiel @ToonSoulsGame sur X (ex-Twitter) a adopté une stratégie pour le moins… particulière. Pendant des semaines, le même message a été posté en boucle : "My game is good, the algorithm just ignores me", parfois accompagné de captures d’écran floues ou de GIFs mal optimisés.

Certains y voient une tentative désespérée de visibilité, d’autres un comportement de bot. Le streamer IndieGamerBro, connu pour ses analyses sans concession des jeux indépendants, a même évoqué un "cas d’école des dérives du marketing indie". Les réponses du développeur, souvent en anglais approximatif et parsemées de fautes, n’ont fait qu’alimenter les spéculations : s’agit-il d’un jeune créateur dépassé, d’un troll, ou pire, d’un projet low-effort cherchant à surfer sur l’effet de mode ?

Ce qui est sûr, c’est que cette approche a polarisé la communauté. Certains défendent le développeur, arguant qu’il est "seul contre tous" et que son "manque de moyens" explique ces choix discutables. D’autres, plus sceptiques, pointent du doigt un manque flagrant de professionnalisme, voire une arnaque déguisée. Une chose est certaine : dans un marché aussi saturé que celui des jeux indépendants, une communication chaotique peut tuer un projet avant même sa sortie.

L’IA, bouée de sauvetage ou cache-misère ?

Au cœur des critiques, il y a cette question lancinante : jusqu’où l’IA a-t-elle été utilisée dans TOONSOULS ? Le développeur admet avoir recours à des outils comme MidJourney pour les visuels et possiblement à des modèles de langage pour les dialogues. Mais dans les faits, les résultats sont inégaux.

Prenez les animations des boss : certaines séquences semblent fluides et travaillées, tandis que d’autres donnent l’impression d’avoir été générées à la va-vite, avec des mouvements saccadés et des collisions approximatives. Même constat pour les arrière-plans : certains niveaux arborent un style cohérent, quand d’autres ressemblent à un patchwork d’images mal assemblées.

Le problème, c’est que l’IA, aussi puissante soit-elle, ne comprend pas le game design. Elle peut produire des assets, mais pas une expérience de jeu équilibrée. Or, dans un titre qui se veut un hommage à Dark Souls, l’équilibre des combats et la cohérence du level design sont cruciaux. Et c’est précisément là que TOONSOULS semble pêcher.

Pour comparaison, des jeux comme Hollow Knight ou Salt and Sanctuary ont mis des années à peaufiner leurs mécaniques. Ici, on a l’impression que le développeur a sauté des étapes, comptant sur l’IA pour combler les lacunes. Une approche risquée, surtout quand on cible les fans de soulslike, un public connu pour son exigence.

Derrière l’écran : le mystère Toon Crafter

Qui se cache vraiment derrière Toon Crafter ? Les informations sont rares, et celles qui circulent sont souvent contradictoires. Certains prétendent que le développeur est un adolescent passionné, d’autres qu’il s’agit d’un vétéran de l’industrie cherchant à tester les limites du marché. Une chose est sûre : son isolement est frappant.

Contrairement à la plupart des petits studios, qui s’appuient sur des communautés de testeurs ou des collaborateurs extérieurs, Toon Crafter semble travailler dans un vide presque total. Aucune beta publique, peu de retours externes, et une opacité qui ne joue pas en sa faveur. Dans un entretien accordé à un petit média indépendant, il a déclaré : "Je fais les choses à ma manière, même si ça déplaît". Une philosophie louable, mais qui, dans les faits, peut mener à des déséquilibres flagrants.

Certains joueurs, comme @SoulsVeteran sur Reddit, ont tenté d’analyser le code du jeu via les démos disponibles. Leurs conclusions ? "C’est un mélange de scripts basiques et de solutions toutes faites". Autrement dit, rien qui ne sorte vraiment de l’ordinaire, et surtout, rien qui justifie l’enthousiasme forcé du développeur.

Alors, TOONSOULS est-il le fruit d’une passion dévorante ou d’un calcul marketing ? La réponse reste floue, mais une chose est certaine : dans l’état actuel, le jeu a du mal à convaincre.

Le dilemme des joueurs : faut-il y croire ?

Pour les fans de soulslike, la question se pose : TOONSOULS vaut-il le coup d’œil ? Tout dépend de ce qu’on cherche.

Si vous êtes à la recherche d’une expérience polie, avec un gameplay ultra-précis et une direction artistique aboutie, passez votre chemin. En l’état, le jeu semble trop brut, trop dépendant de l’IA pour être vraiment convaincant.

En revanche, si vous êtes curieux de voir jusqu’où un développeur solitaire peut pousser l’expérimentation, ou si vous aimez les projets bizarres et imparfaits, alors TOONSOULS pourrait vous intriguer. Après tout, même les jeux les plus critiqués ont parfois des pépites cachées.

Reste une dernière question : le jeu sortira-t-il un jour ? Avec une communication aussi erratique et des accusations de low-effort qui s’accumulent, rien n’est moins sûr. Une chose est certaine : TOONSOULS est déjà devenu un cas d’étude sur les dérives possibles du développement solo, entre rêve créatif et réalité implacable.

TOONSOULS incarne à la fois le meilleur et le pire du développement indépendant. D’un côté, une ambition démesurée : marier deux univers que tout oppose. De l’autre, une exécution bâclée, où l’IA et le recyclage d’assets remplacent trop souvent le travail artisanal. Entre génie incompris et arnaque marketing, le doute persiste.

Une chose est sûre : ce jeu ne laissera personne indifférent. Soit il deviendra un culte underground, célébré pour son audace malgré ses défauts. Soit il sombrera dans l’oubli, comme tant d’autres projets trop ambitieux et mal exécutés. En attendant, une question reste en suspens : et si, derrière le chaos, se cachait une véritable pépite ? À vous de juger — si le jeu voit jamais le jour.

L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
L'idée de Dark Souls dans un univers Cuphead est tentante, mais TOONSOULS semble plus un patchwork qu'un chef-d'œuvre. Les animations recyclées et les décors génériques gâchent le potentiel. Le développeur assume, mais l'IA ne remplace pas le savoir-faire humain. La communication chaotique et les réponses approximatives ne font qu'aggraver les doutes. TOONSOULS est un projet intéressant, mais trop brut pour convaincre les puristes.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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